Les pays voisins du Mali somment la junte de négocier avec la rébellion touareg
La démission formelle du chef de l’État malien Amadou Toumani Touré doit permettre aux putschistes de céder le pouvoir au président de l’Assemblée nationale. De leur côté, les pays voisins exhortent la junte à dialoguer avec les insurgés touareg.
REUTERS – Le président malien Amadou Toumani Touré, chassé par un coup d’Etat le 22 mars, a démissionné dimanche, ce qui va permettre aux
militaires putschistes de mettre en oeuvre l’accord de transfert du pouvoir au président de l’Assemblée nationale.
Les quatre pays voisins, réunis à Nouakchott pour évoquer la situation dans le nord du pays, aux mains de séparatistes touaregs et de combattants islamistes, se sont de leur côtés prononcés pour le dialogue, sans exclure un recours à la force en cas d’échec des discussions.
Cette double crise a mis à mal l’image d’un Mali qui faisait auparavant figure d’exemple en termes de stabilité et de respect des règles démocratiques, tout en exacerbant les craintes liées à la menace terroriste et à la dissémination des armes.
Plus de 200.000 habitants du Nord, déjà confrontés à une grave sécheresse, ont fuit devant les rebelles et sont désormais menacés par la faim et le manque de soins.
“Nous venons juste de recevoir la lettre officielle de démission du président Amadou Toumani Touré”, a déclaré le ministre burkinabé des Affaires étrangères Djibril Bassolé, dont le pays a joué un rôle important dans les négociations avec les putschistes.
“Nous allons maintenant contacter les autorités compétentes afin que soit constatée la vacance de la présidence et que soient prises les mesures appropriées”, a-t-il ajouté après la rencontre de l’ex-chef de l’Etat avec les médiateurs de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à Bamako.
Démission “sans pression”
“Je le fais sans pression, je le fais de bonne foi et, par dessus tout, par amour pour ce pays”, a déclaré Amadou Toumani Touré, qui n’avait pas l’intention de se représenter. Le premier tour de l’élection présidentielle aurait dû avoir lieu le 29 avril.
Après trois jours de négociations compliquées, le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) formé par la junte et les médiateurs de la Cédéao avaient fait état vendredi soir d’un accord de transfert du pouvoir à un régime civil.
Le capitaine Amadou Sanogo, chef des putschistes, a précisé samedi que ce transfert aurait lieu “dans les jours à venir” avec la nomination d’un gouvernement provisoire d’union nationale.
Selon le communiqué diffusé vendredi soir à Bamako, l’armée remettra ses pouvoirs au président du Parlement, Diouncounda Traoré, qui prêtera serment en tant que président par intérim et sera chargé d’organiser des élections dans un délai de 40 jours.
L’accord, qui garantit l’immunité aux auteurs du coup d’Etat, prévoit en outre la levée des sanctions internationales.
Si la guérilla targuie, qui a proclamé vendredi l’indépendance de la moitié nord du Mali, empêche la tenue d’élections dans le délai de 40 jours fixé par la Constitution, un organe de transition sera mis sur pied.
Épaulés par les islamistes d’Ansar Dine, les séparatistes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont profité de la désorganisation de l’armée après le coup d’Etat pour s’emparer la semaine dernière de Gao, de Kidal et de Tombouctou, les trois principales villes du Nord, au terme d’une offensive éclair de 72 heures.
Rétablir l’équilibre
Les salafistes d’Ansar Dine, qui entretiennent des relations avec Al Qaïda au Maghreb islamique, souhaitent imposer la loi coranique et semblent moins intéressés par la sécession.
Selon un habitant de Gao, des membres du mouvement ont tranché la gorge d’un combattant touareg qui avait tenté de voler un car.
L’accident d’un camion chargé d’une centaine de personnes qui fuyaient la ville a par ailleurs fait une dizaine de morts, selon des témoins.
A Nouakchott, le ministre nigérien des Affaires étrangères Mohamed Bazoum a récusé la proclamation d’indépendance du MNLA qu’il a jugée “absurde et inacceptable”.
“Nous devons travailler à rétablir l’équilibre des forces sur le terrain avant de parler de négociations”, a-t-il estimé à l’ouverture de la réunion. “Il faut organiser une confrontation avec les groupes terroristes (…) La région nord du Mali doit être débarrassée du terrorisme et il me semble que nous avons là une bonne occasion de le faire.”
L’Algérie a jugé quant à elle qu’une intervention militaire risquait de compliquer encore la situation et a plaidé pour des discussions. La France, ancienne puissance coloniale, a également prôné le dialogue avec les rebelles.
La position d’Alger a été compliquée par l’enlèvement la semaine dernière de sept diplomates de son consulat de Gao. Ils ont été remis en liberté dimanche par leurs ravisseurs, selon le quotidien algérien El Watan.
Leur rapt a été revendiqué par le Mouvement pour l’unité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), groupe dissident d’Al Qaïda au Maghreb islamique, avait auparavant précisé Radio France internationale (RFI).
militaires putschistes de mettre en oeuvre l’accord de transfert du pouvoir au président de l’Assemblée nationale.
Les quatre pays voisins, réunis à Nouakchott pour évoquer la situation dans le nord du pays, aux mains de séparatistes touaregs et de combattants islamistes, se sont de leur côtés prononcés pour le dialogue, sans exclure un recours à la force en cas d’échec des discussions.
Cette double crise a mis à mal l’image d’un Mali qui faisait auparavant figure d’exemple en termes de stabilité et de respect des règles démocratiques, tout en exacerbant les craintes liées à la menace terroriste et à la dissémination des armes.
Plus de 200.000 habitants du Nord, déjà confrontés à une grave sécheresse, ont fuit devant les rebelles et sont désormais menacés par la faim et le manque de soins.
“Nous venons juste de recevoir la lettre officielle de démission du président Amadou Toumani Touré”, a déclaré le ministre burkinabé des Affaires étrangères Djibril Bassolé, dont le pays a joué un rôle important dans les négociations avec les putschistes.
“Nous allons maintenant contacter les autorités compétentes afin que soit constatée la vacance de la présidence et que soient prises les mesures appropriées”, a-t-il ajouté après la rencontre de l’ex-chef de l’Etat avec les médiateurs de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à Bamako.
Démission “sans pression”
“Je le fais sans pression, je le fais de bonne foi et, par dessus tout, par amour pour ce pays”, a déclaré Amadou Toumani Touré, qui n’avait pas l’intention de se représenter. Le premier tour de l’élection présidentielle aurait dû avoir lieu le 29 avril.
Après trois jours de négociations compliquées, le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) formé par la junte et les médiateurs de la Cédéao avaient fait état vendredi soir d’un accord de transfert du pouvoir à un régime civil.
Le capitaine Amadou Sanogo, chef des putschistes, a précisé samedi que ce transfert aurait lieu “dans les jours à venir” avec la nomination d’un gouvernement provisoire d’union nationale.
Selon le communiqué diffusé vendredi soir à Bamako, l’armée remettra ses pouvoirs au président du Parlement, Diouncounda Traoré, qui prêtera serment en tant que président par intérim et sera chargé d’organiser des élections dans un délai de 40 jours.
L’accord, qui garantit l’immunité aux auteurs du coup d’Etat, prévoit en outre la levée des sanctions internationales.
Si la guérilla targuie, qui a proclamé vendredi l’indépendance de la moitié nord du Mali, empêche la tenue d’élections dans le délai de 40 jours fixé par la Constitution, un organe de transition sera mis sur pied.
Épaulés par les islamistes d’Ansar Dine, les séparatistes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont profité de la désorganisation de l’armée après le coup d’Etat pour s’emparer la semaine dernière de Gao, de Kidal et de Tombouctou, les trois principales villes du Nord, au terme d’une offensive éclair de 72 heures.
Rétablir l’équilibre
Les salafistes d’Ansar Dine, qui entretiennent des relations avec Al Qaïda au Maghreb islamique, souhaitent imposer la loi coranique et semblent moins intéressés par la sécession.
Selon un habitant de Gao, des membres du mouvement ont tranché la gorge d’un combattant touareg qui avait tenté de voler un car.
L’accident d’un camion chargé d’une centaine de personnes qui fuyaient la ville a par ailleurs fait une dizaine de morts, selon des témoins.
A Nouakchott, le ministre nigérien des Affaires étrangères Mohamed Bazoum a récusé la proclamation d’indépendance du MNLA qu’il a jugée “absurde et inacceptable”.
“Nous devons travailler à rétablir l’équilibre des forces sur le terrain avant de parler de négociations”, a-t-il estimé à l’ouverture de la réunion. “Il faut organiser une confrontation avec les groupes terroristes (…) La région nord du Mali doit être débarrassée du terrorisme et il me semble que nous avons là une bonne occasion de le faire.”
L’Algérie a jugé quant à elle qu’une intervention militaire risquait de compliquer encore la situation et a plaidé pour des discussions. La France, ancienne puissance coloniale, a également prôné le dialogue avec les rebelles.
La position d’Alger a été compliquée par l’enlèvement la semaine dernière de sept diplomates de son consulat de Gao. Ils ont été remis en liberté dimanche par leurs ravisseurs, selon le quotidien algérien El Watan.
Leur rapt a été revendiqué par le Mouvement pour l’unité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), groupe dissident d’Al Qaïda au Maghreb islamique, avait auparavant précisé Radio France internationale (RFI).
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