Albigeois, Daha Bâ parle de la crise malienne - Tarn : LaDépêche.fr

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témoignage

«La solution ne peut être que malienne»./ Photo DDM, MP

Daha Tidiane BÂ, Malien d'origine, dirige l'Institut africain de l'entreprise (Albi et Bamako). Le 22 mars, il se trouvait à Bamako, lors du coup d'Etat. Rentré depuis, il est en contact permanent avec le Mali. « Le problème malien est très complexe. De nombreuses organisations sont imbriquées. Elles sont armées et dans le désert. C'est un enjeu géopolitique mondial», indique-t-il avant de
répondre à nos questions
Quelle est la nature de la crise malienne ?
Le problème est essentiellement économique et culturel. Le Mali est multiculturel. Son seul point d'union est la nation malienne. La moitié nord du Mali, l'Azawad, au-delà du fleuve Niger, est peu peuplée et désertique. Bien que minoritaires, c'est là que se trouve la majorité des Touaregs. Le Mali vit un siècle d'accélération économique, or les Touaregs sont très attachés à leur mode de vie nomade et à cause de l'insécurité, les programmes de développement n'ont pas abouti.
Est-on face à un problème Touareg ?
Le problème actuel n'est pas un problème Touareg. Les Touaregs sont pris en compte et représentés au gouvernement. Le Mali, qui est un modèle de décentralisation en Afrique, a su responsabiliser ses élus régionaux. Le MNLA (le Mouvement national pour la libération de l'Azawad) se réclame des Touaregs mais ne les représente pas. Il souhaite que la population se retourne contre eux alors que la rébellion concerne une petite minorité de Touaregs.
Comment en est-on arrivé là ?
Après la démilitarisation de la zone nord suite aux accords d'Alger en 2006, les salafistes d' Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) ont été repoussés au désert par l'Algérie. Après l'affaire lybienne, les milices rapprochées de Kadafi sont rentrées au Mali, notamment les membres du MNLA. Ni le Président malien, qui a trop discuté avec le MNLA indépendantiste, ni la mission parlementaire envoyée sur place n'ont pu négocier.
Que dire des aspirations à l'autonomie ?
Non seulement les Maliens n'accepteront jamais la partition du pays en deux, mais ils refuseront la charia .
Que pensez-vous de l'évolution actuelle de la situation ?
Elle va dans le bon sens. Un chef d'Etat de transition va être élu. La solution ne peut être que malienne, sans l'Algérie soupçonnée de vouloir à tout prix négocier avec le MNLA. C'est au gouvernement malien de résoudre la crise avec l'appui de la Cedeao et de l'Onu