mercredi 18 avril 2012

Situation chaotique au nord-Mali : ATT, le liquidateur hors pair | MaliActu

Situation chaotique au nord-Mali : ATT, le liquidateur hors pair | MaliActu
Amadou Toumani TOURE, l’ineffable Général ne voulait pas se battre, contre la sédition séparatiste et l’irrédentisme des salafistes tapis dans l’Adrar des Iforas.
En réalité, il ne le pouvait tout simplement pas contre les apatrides et leurs affidés qui ont fini de mettre le septentrion de notre territoire en coupe réglée, violant, assassinant et détruisant la base économique. Il ne
pouvait pas se battre, parce qu’il a bradé, l’Armée, partant l’Etat. Et pour ne s’être pas battu, il a laissé s’effriter la Nation, une construction historique et géographique de plusieurs siècles en seulement trois jours. En trois jours, les bandits ont ramené notre pays à l’âge préhistorique : pas d’école, pas d’électricité, pas de médicaments…
On aura beau dire que c’est seulement après le coup d’Etat du 22 Mars que les places fortes de Kidal, Gao et Tombouctou sont tombées ; mais on ne dira jamais de ce qui est de la responsabilité totale du Président de la République qui fait le serment de préserver envers et contre tous l’intégrité de notre territoire.
Aujourd’hui, le constat est implacable, nous avons perdu notre souveraineté ; notre pays est mis en cogérance sous les auspices de la CEDEAO, avec comme racoleur de garnison, le Capitaine Blaise COMPAORE, ce putschiste professionnel, à qui notre vaillante armée a administré, par deux fois, une belle leçon, à l’occasion des deux conflits qui nous ont opposé à l’Ex Haute Volta. L’impensable est devenu un cauchemar burlesque ; voir tant de Maliens convoqués à Ouagadougou chez le Naba Comparoré est une scène d’une incommensurable affliction.
Sous un air d’exploitation de nos ressources naturelles
Dans bon nombre de manuels de géographie, le  nord du Mali n’est présenté que sous la forme d’un désert rocailleux et austère ; infertile où la vie est à peine possible. Mais il faut être sot pour se satisfaire de cette schématisation ; car en réalité, et c’est là tout l’enjeu de l’équation posée par la sédition séparatiste, cette partie est riche de plusieurs ressources naturelles dont les plus connues sont le pétrole, le gaz naturel, l’or, l’uranium, et tutti quanti.
Pendant longtemps, la seule ressource minière en exploitation a été le légendaire sel gemme de Taoudénit, vestige de l’assèchement maritime du Sahara. Et ce sel a joué un grand rôle dans la consolidation de l’unité nationale de notre vieux pays, à travers des courants commerciaux qui ont relié le nord au sud dans un formidable brassage.
La France ne s’est jamais trompée sur l’intérêt stratégique de la zone. Que n’a-t-elle fait pour ne jamais perdre la base de Tessalit ? Que n’a-t-elle fait pour ne jamais perdre les avantages du méridien de Greenwich ?  Quelques années avant les indépendances, elle a ourdi et concocté l’idée d’une partition politique autour d’un cadrage qui engloberait une partie de la Mauritanie, du Mali, de l’Algérie, du Niger et du Tchad.
Et comme pour dire que ce projet était audacieux, le Gouvernement du Général De Gaule n’a trouvé mieux que de s’envoyer à elle-même une lettre signée par différents chefs de tribus nomades du Tilemsi, de l’Adrar. La lettre date de 1957 et elle est connue des historiens. En substance, ces chefs de tribus priaient la France généreuse de ne pas les laisser entre les mains des indépendantistes alors symbolisés par l’US-RDA.
La suite, on la connaît. Le Mali a conquis son indépendance. Et il n’a pas fallu plus de trois ans pour qu’éclate justement à Kidal, la première rébellion, contenue et mâtée comme il se doit. Il est vrai qu’à l’époque, le Mali a bénéficié de la large collaboration de l’Algérie qui ne faisait que rembourser une partie de la dette consentie par le Mali dans sa guerre de libération contre la France coloniale. Et cette France est si rancunière qu’elle n’a jamais pardonné au Mali cet appui.
Depuis, l’Adrar ne vit que sous un couvre-feu qui ne dit pas son nom. Depuis, l’Etat du Mali a pu veiller sur cette zone de turbulence jusqu’à ce qu’entre en jeu la légion étrangère de Mouamar Kadaffi à partir des années 90. C’est désormais la lutte pour la libération de l’Azaouad ; libération fomentée et lancée par un certain Iyad Ag GHALI à la tête d’un criminel Mouvement Populaire de l’Azawad qui a déferlé sur la ville de Ménaka en une matinée. La suite, on la connaît. Après la chute du Général Moussa TRAORE, en 1991, les pouvoirs de la Transition pilotée par l’infâme Amadou Toumani TOURE a pu arracher la signature d’un « Pacte National » qui a permis à Alpha Oumar KONARE, dont plus personne ne comprend aujourd’hui la posture au vu de la gravité de la situation, de négocier la « pax tamachéka » en allant « brûler » de façon ostentatoire des armes à Tombouctou, « la flamme de la paix », alors même que tout le monde est au courant de la réalité concrète.
Amadou Toumani revient au pouvoir en 2002. Il ne vient pas pour gérer le dossier, mais pour le pourrir à travers un système de prébende et de forfaiture alliant démission, impunité, trahison, enlèvement d’otages, paiement de rançons, narcotrafic…..
Amadou Toumani TOURE a été chassé au lance-pierre par une horde de soldats réunions dans un Comité au nom répulsif, sous la houlette d’un capitaine d’infanterie, sans commandement connu sinon que d’avoir été dispensateur d’anglais au prytanée militaire. C’est tout. Mais c’est suffisant pour mettre à nu toute la déliquescence de l’Etat sous ATT.
Aujourd’hui, la partition de fait du pays est consacrée. La passe est difficile, mais le Mali peut se libérer. Il doit se libérer.
Comment libérer le Mali
Le Mali est victime d’une infernale machination dont les fanions sont visibles largement en Mauritanie et en Algérie. La France coloniale ne fait que tirer depuis Paris les marrons du feu, à partir d’interventions médiatiques intempestives.
C’est en Mauritanie que le Mouvement de Libération Nationale de l’Azawad a élu ses quartiers. C’est à Nouakchott que l’enfant gâté de la République, Hama Ag Mahmoud, ancien Ministre de Moussa TRAORE, a loué des bureaux pour se lancer à la sédition contre le Mali. C’est connu et il n’a jamais été inquiété, car pour Nouakchott, Hama n’est qu’un réfugié inoffensif.
L’Algérie a fermé les yeux pour laisser le MNLA prospérer. Pour elle, à partir du moment où ce mouvement n’opère pas sur son territoire, il représente moins de danger.
La France aussi pense que le MNLA est un compagnon de dialogue qu’il faut imposer au Mali. C’est la France, notamment son ministre Juppé, qui le premier s’est empressé de donner au MNLA son premier certificat. C’est elle aussi qui a demandé et obtenu en un tour de main l’arrêt des exactions de ce mouvement criminel.
La Mauritanie, l’Algérie et la France ont un point de convergence. Toutes étaient d’avis de faire payer à Amadou Toumani TOURE son laxisme dans la lutte contre le terrorisme stigmatisé par Alquaida. La France particulièrement a pensé résoudre l’équation des otages détenus en lançant le MNLA aux basques des islamistes. Voilà les fondements de la machination qui a fait partir ATT de loin et qui plonge le Mali dans un drame.
Aujourd’hui, le Mali doit se libérer. Il ne doit pas se faire assez d’illusion sur l’implication de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, perdue depuis toujours dans un démocratisme suicidaire qui privilégie les intérêts du syndicat des chefs d’Etat au détriment des peuples.
C’est vrai que le Mali est un pays continental, donc vulnérable à un certain type de sanctions comme la fermeture des frontières et les écritures bancaires. Mais c’est aussi vrai que le Mali seul ne souffre pas de ces embargos, car la preuve a été faite que quand la Côte d’Ivoire a fermé ses frontières, le kilogramme de viande de bœuf a triplé à Abidjan. Et à la première marche des populations directement concernées, les dirigeants doivent réfléchir deux fois avant de sévir comme des nervis en mission.
C’est bien l’impression qu’a donné le Président Alassane Dramane OUATTARA dont on attend les suites dans la gestion du coup d’Etat survenu en Guinée Bissau.
Pour la libération nationale, le Mali doit:
1.Suspendre toutes les tractations malsaines autour de la dévolution du pouvoir et se lancer résolument dans la reconquête de l’intégrité territoriale. La classe politique  ne peut-elle pas mettre en parenthèses la conquête du pouvoir jusqu’à ce que le pays retrouve son unité ?
Conséquemment,  nos médias doivent se mettre au diapason et sonner l’alerte générale au lieu d’égayer avec des futilités le peuple dont une grande partie ne sait encore rien de la gravité de notre situation.
2.Déclarer l’état de guerre et donner à l’armée tous les pouvoirs. Ceci suppose une organisation solide et des cerveaux pour « penser » la guerre ; car manifestement le Comité que dirige Amadou Haya SANOGO est en panne de réflexion stratégique. Ce qui s’explique en partie par le fait que presque tous les officiers de l’ère ATT ont été mis à la touche d’emblée par la troupe qui n’a pas reconnu en eux des vrais chefs.
Dans les premières heures de son coup de force, Amadou Haya SANOGO aurait été avisé en mettant d’office à la retraite la panoplie de généraux. Mais n’ayant pas pris cette option, il peut les mettre à contribution en les organisant à travers deux ou trois séminaires méthodologiques dont les conclusions devraient alimentent la stratégie nationale de riposte.
3.Favoriser rapidement la formation des supplétifs aux techniques des guerres de libération par l’incision dans le tissu local et faire peur aux terroristes. La guerre qui est imposée à notre pays n’est pas une guerre conventionnelle, et nous ne devons pas mener une guerre conventionnelle. Qu’a dit la France quand les séditieux ont tué, pillé et violé des femmes à Tombouctou, Kidal et Gao ? Et que dira-t-elle quand notre vaillante armée ne fera aucun quartier à quelque apatride que ce soit ? A la terreur, il faut opposer la terreur. Rien d’autre ; car le MNLA et Ancar Dine sont les deux facettes de la même pièce.
Hambodédio BARRY
Source : Info Matin
Maliactu du 18 avril 2012

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