jeudi 26 avril 2012

L'Expression - Le Quotidien - La confusion est totale

L'Expression - Le Quotidien - La confusion est totale
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Tiraillé entre les indépendantistes, la junte au pouvoir à Bamako et des groupes islamistes violents, le Mali se retrouve dans une situation de poudrière.
En moins d'un mois, le Mali vient de vivre une situation qui sort de l'ordinaire: putsch militaire, sécession du Nord. Les putschistes ont effectivement, dès le 22 mars, ouvert la voie aux rebelles séparatistes touareg avides de liberté et ce, en créant un vide institutionnel et un handicap sécuritaire. Mais la situation n'est pas aussi simple. Sur le terrain, et plus précisément, au nord du Mali, les rebelles touareg et des groupes islamistes ont pris en fin de semaine le contrôle des trois villes du nord du Mali, Kidal, Gao et Tombouctou, coupant de fait le pays en deux. Les islamistes radicaux d'Ansar Eddine, les terroristes d'Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), les rebelles touareg du Mnla et d'autres groupes armés règnent en fait en maîtres sur le nord du pays. Les islamistes d'Ansar Eddine, dirigés par le Targui Iyad Ag Ghaly, et des éléments d'Al Qaîda au Maghreb islamique ont depuis lors pris le dessus à Tombouctou sur la composante laïque et indépendantiste de la rébellion touarègue, incarnée par le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (Mnla). Le chef militaire du groupe islamiste Ansar Eddine, qui a pris le contrôle de la ville de Tombouctou, a affirmé mener une guerre «contre l'indépendance» et «pour l'Islam». «Notre guerre, c'est une guerre sainte, c'est une guerre légale, au nom de l'Islam. Nous sommes contre les rebellions. Nous sommes contre les indépendances. Toutes les révolutions qui ne sont pas au nom de l'Islam, nous sommes contre. On est venus pour pratiquer l'Islam au nom d'Allah», a expliqué Omar Hamaha. «L'indépendance c'est l'Islam. C'est ça la vraie indépendance. C'est la pratique de la chari'â, du lever du soleil jusqu'au coucher du soleil (...). Nous, notre combat, c'est au nom de l'Islam. Ce n'est pas arabe ou touareg, noir ou blanc. C'est au nom de l'Islam», a-t-il ajouté. Selon Amnesty International, les islamistes auraient clairement pris le dessus sur les Touareg. «À Gao, tous les bars ont été détruits. À Tombouctou, des membres d'Ansar Eddine ont arrêté des personnes accusées de vols et de pillages qui pourraient subir des châtiments basés sur la chari'â. À Kidal, ils ont demandé aux femmes de porter le voile et ils ont détruit un night-club dont le gérant est en fuite», témoigne ainsi l'ONG. Qui parle aussi de l'enlèvement et du viol de jeunes filles dans la région. Pour sa part, le Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla) serait, selon un de ses porte-parole à Paris, prêt à combattre Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le cadre de la mise en place «d'un partenariat international». «Aujourd'hui, nous tendons la main aux pays concernés par cette menace terroriste pour leur demander d'établir, avec le Mnla, un partenariat dans la lutte contre le terrorisme», a déclaré à l'AFP, Mossa Ag Attaher, porte-parole du mouvement touareg. «Le terrorisme a profité de l'inaction de l'Etat malien et de l'absence d'espoir du peuple du Nord, maltraité ou abandonné par le pouvoir pendant des décennies. Il faut engager désormais une vraie action», a-t-il expliqué. «Le Mnla a clairement exprimé sa démarcation avec Aqmi et notre disposition à agir dans le cadre d'une mobilisation de tous les pays concernés par ce fléau», a-t-il poursuivi. Sur le plan humanitaire, Amnesty International, relève, «Toute la nourriture et les médicaments stockés par les grandes agences humanitaires ont été pillés et la plupart des travailleurs humanitaires ont fui. Les populations font face à un risque imminent de graves pénuries alimentaire et médicale qui pourraient entraîner de nouvelles pertes humaines». En conséquence de quoi, l'organisation demande un accès immédiat des agences humanitaires à ces zones... Mais à qui s'adresse l'ONG internationale

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