lundi 29 octobre 2012

La situation au nord du Mali se complique davantage | Mali Actualités

La situation au nord du Mali se complique davantage | Mali Actualités

Le chef d’Al-Qaïda, Ayman Al-Zawahiri, exhorte, dans une vidéo non datée, à l’enlèvement des Occidentaux «pour obtenir la libération de prisonniers jihadistes en échange».


Le chef de cette organisation terroriste appelle également à soutenir l’«insurrection» syrienne et à faire adopter la loi islamique en Égypte. Ayman Al-Zawahiri affirme qu’il faut prendre en otages des individus qui habitent dans «des pays qui mènent des guerres contre les musulmans», car c’est la seule manière de libérer «nos prisonniers, dont cheikh Omar Abdel-Rahman», un religieux égyptien qui purge une peine de prison à vie aux États-Unis pour avoir fomenté l’attentat de 1993 contre le World Trade Center, est-il rapporté.

Le successeur d’Oussama Ben Laden, éliminé par un commando américain au Pakistan, ne cite pas le nord du Mali où, pourtant, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) tentent d’enlever le plus grand nombre possible de ressortissants occidentaux pour les utiliser comme monnaie d’échange en cas d’intervention militaire étrangère dans cette partie du pays.


Des alertes ont été données selon lesquelles les deux organisations terroristes tenteraient de cibler les humanitaires se trouvant, notamment, dans les camps de réfugiés maliens dans les pays de la région, et les employés de multinationales. Des dispositions ont été prises par les pays du Sahel, dont l’Algérie, pour mettre en échec ces tentatives. Le Burkina Faso avait annoncé, il y a quelques semaines, son intention de déployer 1000 soldats le long de ses frontières pour faire face à toute tentative d’enlèvement.

Les projecteurs restent, cependant, braqués sur l’Algérie, lorsqu’il s’agit de parler de l’intervention militaire au nord du Mali.


La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton débattra du dossier à son arrivée, aujourd’hui, à Alger. Des experts français mettent en exergue l’importance de la partie algérienne dans le règlement de la crise sévissant au nord du Mali. «Une intervention au nord du Mali est possible sans le soutien militaire de l’Algérie, mais pas sans son accord», résume Pierre Boilley, directeur du Centre des études des mondes africains (Cemaf), cité par l’AFP.

«L’Algérie a les moyens de faire échouer toute intervention en ne bloquant pas hermétiquement ses frontières», renchérit Alain Antil, chercheur à l’Institut français des relations internationales (Ifri), cité par l’agence de presse. «Il est indispensable que le verrou algérien fonctionne afin que les groupes armés ne puissent pas remonter vers le nord», précise Jean-Charles Brisard, expert en terrorisme, pour qui «le plus grand risque de cette opération, c’est l’enlisement».


A noter que l’Algérie a pris toutes les dispositions nécessaires le long de ses frontières avec le nord du Mali. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a annoncé, il y a quelques jours à l’Assemblée populaire nationale (APN), que l’Armée nationale populaire (ANP) assure totalement la sécurité le long des frontières» avec le nord du Mali. «L’Algérie a comme tous les autres voisins du Mali un rôle très important à jouer», déclarait jeudi le sous-secrétaire adjoint américain aux Affaires africaines, Michael Pelletier. «Les Algériens sont en train d’essayer de régler tout cela dans leurs propres intérêts et dans les intérêts de la région», avait-il ajouté.

L’ex-numéro 3 d’Al-Qaïda contre la méthode d’Aqmi et du Mujao

  Mahfoudh Ould Waled, alias Abou Hafs, ancien numéro 3 d’Al-Qaïda et ancien conseiller d’Oussama Ben Laden, s’est dit contre la méthode par laquelle les groupes islamistes armés dans le nord du Mali cherchent à fonder un Etat islamique, lors d’une intervention sur la chaîne satellitaire Al Jazeera. Abou Hafs, qui s’exprimait sur la chaîne qatarie, a déclaré :

«Je suis contre la manière avec laquelle ont procédé ces groupes pour établir un Etat islamique dans le nord du Mali.» «Il s’agit, a-t-il dit, d’une entreprise qui apporterait beaucoup plus de mal que de bien pour les musulmans et les peuples de la sous-région, car ceux (les Américains et les Français) qui sont en train de vouloir faire éclater ce conflit demeurent séparés de cette zone par des océans», a-t-il ajouté.

La destruction des mausolées se poursuit

 Les islamistes armés qui occupent le nord du Mali ont entrepris samedi dernier de détruire le monument de l’Indépendance de Tombouctou où ils ont déjà détruit ces derniers mois des trésors du patrimoine mondial, a indiqué l’AFP citant des habitants de la ville. «A l’aide d’un tracteur, les islamistes sont actuellement en train de détruire le monument de l’Indépendance de Tombouctou», situé au centre-ville, a affirmé un habitant contacté par téléphone. Un autre témoin a précisé que «huit islamistes avec un bulldozer «étaient en train de détruire le monument de l’Indépendance de Tombouctou», a ajouté l’agencede presse.
Ce n’est pas la première fois que des monuments et mausolées sont détruits par les groupes islamistes armés au nord du Mali, y compris ceux classés patrimoine universel par l’Unicef. Par ailleurs, il y a quelques jours, le magazine français Marianne a publié une information selon laquelle «les djihadistes s’entraînent dans des camps en Tunisie».

Peu de temps après, l’hebdomadaire satirique français Le Canard Enchaîné publie un article selon lequel «des djihadistes s’entraînant dans des camps d’entraînement en Libye dans le but de renforcer les effectifs d’Aqmi et du Mujao au nord du Mali en perspective de l’intervention militaire étrangère».
Mounir Abi
letempsdz.com

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