A défaut d’obtenir la peau de l’ex-président malien, la junte aura au moins tout fait pour l’obliger à quitter le pays. Ceux qui ont œuvré à obtenir l’exil d’Amadou Toumani Touré (ATT) vers le Sénégal ont fait preuve de réalisme et de perspicacité. Car, il n’était pas à exclure que la vague d’arrestations qui fait rage à Bamako finisse par
emporter le président déchu que les putschistes juraient d’attraire en Justice. Ce serait alors un total et malheureux recommencement pour un processus de transition qui, bien que boiteux, fait néanmoins son bonhomme de chemin. En attendant de clarifier le statut actuel de l’hôte de marque sénégalais et de connaître la durée de son séjour dans le pays de la Téranga, l’on se félicite qu’il soit désormais moins proche du danger.
emporter le président déchu que les putschistes juraient d’attraire en Justice. Ce serait alors un total et malheureux recommencement pour un processus de transition qui, bien que boiteux, fait néanmoins son bonhomme de chemin. En attendant de clarifier le statut actuel de l’hôte de marque sénégalais et de connaître la durée de son séjour dans le pays de la Téranga, l’on se félicite qu’il soit désormais moins proche du danger.
Faut-il le considérer comme un réfugié politique, un exilé forcé ou juste un expatrié en transit dans un pays ami ? Cela ne semble d’ailleurs point prioritaire, le principal étant de l’éloigner le plus possible des griffes du capitaine Sanogo et de sa bande. Ce qui est tout de même à déplorer, c’est le fait que l’on ait eu besoin de négocier avec la junte la sortie du président ATT hors de son pays. Il a fallu donc avoir la permission des militaires campés à Kati après sans doute de dures négociations pour que la médiation et le pouvoir de transition puissent organiser le départ de ATT pour Dakar. C’est la preuve de plus que le retour à l’ordre constitutionnel au pays de Soundiata Kéïta est encore loin.
Le pouvoir réel demeure entre les mains des hommes en treillis qui sont entrés malencontreusement dans l’histoire du Mali à reculons par la plus étroite des portes. Ceux-ci règnent toujours en maîtres incontestables et incontournables sur le pays, excepté bien entendu le Nord. Ils n’ont pas encore eu le courage de s’y rendre pour le libérer de l’illégale emprise des groupes d’anarchistes. Les difficultés du président intérimaire et de son Premier ministre à travailler au retour de la stabilité pourraient être l’une des conséquences d’une telle insubordination de l’armée aux autorités de transition constitutionnellement reconnues. Une situation qui ne manque pas de plonger le pays dans un imbroglio politique dont il a du mal à sortir. Le moins que l’on puisse dire, au regard des trop grandes libertés que se donne la junte, c’est que les conditions ne sont pas réunies pour que le nouveau chef de gouvernement puisse jouir entièrement des pleins pouvoirs dont il est censé être investi selon les termes de l’accord signé avec l’ex-pouvoir militaire.
La capacité de nuisance dont disposent les auteurs du coup d’Etat du 22 mars dernier, plane comme une épée de Damoclès sur les autorités de transition. Il s’avère donc important que l’on s’attaque d’abord à ce problème pour pouvoir créer un climat beaucoup plus propice à l’action de Modibo Diarra. Tant que le Premier ministre n’aura pas acquis la soumission de tous les militaires maliens à l’exécutif qu’il dirige, il n’aura pas les coudées franches pour proposer sa stratégie de mise en œuvre du plan de sortie de crise. Dans la résolution concrète de la crise, l’horizon de la normalisation au Mali demeure bouché par une espèce de surplace. Pour le dégager, il faut plus qu’un engagement théorique des forces politiques et militaires en place. L’avenir du peuple malien restera toujours en pointillé tant que le médiateur de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ne débarrassera pas le pouvoir constitutionnel de l’épine à son pied que constitue la junte. Il est plus qu’impérieux que celle-ci réintègre réellement les casernes et attende désormais l’ordre du gouvernement pour intervenir.
Le chef de l’exécutif a en tout cas annoncé les couleurs de sa méthode et de ses principes dans son tout premier discours après sa nomination. Il a affiché sa disponibilité à privilégier le dialogue avec les rebelles tout en avertissant qu’il ne négociera pas sous la contrainte ni n’occultera aucune option pour rétablir l’intégrité territoriale du pays. Espérons que cette expression ferme du PM qui traduit son intention de garder les manettes sera aussi valable pour l’armée. Il y a comme une pléthore de pouvoirs au Mali, qui ne favorise pas le retour à la paix. L’ex-employé de la NASA doit prouver à ses compatriotes qu’il n’a pas renoncé à son droit de présidentiable pour se plier au diktat d’une junte qui semble décidée à exceller dans une farce inutile.
Quitte à être contraint de rendre sa démission au cas où celle-ci n’accepterait pas d’obtempérer, le représentant de Microsoft Afrique doit œuvrer de sorte à imprimer son rythme et ses principes à toutes les parties prenantes à la résolution de la crise. C’est à ce prix qu’il jouira de ses pleins pouvoirs en vertu desquels il pourra prendre toutes les décisions qui s’imposent et les faire appliquer. Et la CEDEAO qui a été à toutes les étapes du processus doit l’y aider en lui garantissant toute liberté d’action.
« Le Pays »
Le pouvoir réel demeure entre les mains des hommes en treillis qui sont entrés malencontreusement dans l’histoire du Mali à reculons par la plus étroite des portes. Ceux-ci règnent toujours en maîtres incontestables et incontournables sur le pays, excepté bien entendu le Nord. Ils n’ont pas encore eu le courage de s’y rendre pour le libérer de l’illégale emprise des groupes d’anarchistes. Les difficultés du président intérimaire et de son Premier ministre à travailler au retour de la stabilité pourraient être l’une des conséquences d’une telle insubordination de l’armée aux autorités de transition constitutionnellement reconnues. Une situation qui ne manque pas de plonger le pays dans un imbroglio politique dont il a du mal à sortir. Le moins que l’on puisse dire, au regard des trop grandes libertés que se donne la junte, c’est que les conditions ne sont pas réunies pour que le nouveau chef de gouvernement puisse jouir entièrement des pleins pouvoirs dont il est censé être investi selon les termes de l’accord signé avec l’ex-pouvoir militaire.
La capacité de nuisance dont disposent les auteurs du coup d’Etat du 22 mars dernier, plane comme une épée de Damoclès sur les autorités de transition. Il s’avère donc important que l’on s’attaque d’abord à ce problème pour pouvoir créer un climat beaucoup plus propice à l’action de Modibo Diarra. Tant que le Premier ministre n’aura pas acquis la soumission de tous les militaires maliens à l’exécutif qu’il dirige, il n’aura pas les coudées franches pour proposer sa stratégie de mise en œuvre du plan de sortie de crise. Dans la résolution concrète de la crise, l’horizon de la normalisation au Mali demeure bouché par une espèce de surplace. Pour le dégager, il faut plus qu’un engagement théorique des forces politiques et militaires en place. L’avenir du peuple malien restera toujours en pointillé tant que le médiateur de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ne débarrassera pas le pouvoir constitutionnel de l’épine à son pied que constitue la junte. Il est plus qu’impérieux que celle-ci réintègre réellement les casernes et attende désormais l’ordre du gouvernement pour intervenir.
Le chef de l’exécutif a en tout cas annoncé les couleurs de sa méthode et de ses principes dans son tout premier discours après sa nomination. Il a affiché sa disponibilité à privilégier le dialogue avec les rebelles tout en avertissant qu’il ne négociera pas sous la contrainte ni n’occultera aucune option pour rétablir l’intégrité territoriale du pays. Espérons que cette expression ferme du PM qui traduit son intention de garder les manettes sera aussi valable pour l’armée. Il y a comme une pléthore de pouvoirs au Mali, qui ne favorise pas le retour à la paix. L’ex-employé de la NASA doit prouver à ses compatriotes qu’il n’a pas renoncé à son droit de présidentiable pour se plier au diktat d’une junte qui semble décidée à exceller dans une farce inutile.
Quitte à être contraint de rendre sa démission au cas où celle-ci n’accepterait pas d’obtempérer, le représentant de Microsoft Afrique doit œuvrer de sorte à imprimer son rythme et ses principes à toutes les parties prenantes à la résolution de la crise. C’est à ce prix qu’il jouira de ses pleins pouvoirs en vertu desquels il pourra prendre toutes les décisions qui s’imposent et les faire appliquer. Et la CEDEAO qui a été à toutes les étapes du processus doit l’y aider en lui garantissant toute liberté d’action.
« Le Pays »
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