Le Mali et ses Touaregs
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Même si l’observation du conflit touareg, à l’étranger, intégre surtout le point de vue de l’Occidental fasciné par les « hommes en bleu ».
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Le Mali est un pays enclavé et pauvre [1][1] Cf. Alain Dubresson, Jean-Pierre Raison, L’Afrique.... Cette république a été créée par Modibo Keita en 1960 après l’échec de la Fédération Sénégal-Soudan de 1958. Le recensement des populations, tout de suite, constitue une véritable révolution pour les Touaregs dont il bouleverse le rapport à l’espace : déplacement continuel. C’est dans ce contexte qu’éclate, en 1962, la première rébellion qui va encore agrandir le fossé qui sépare les Touaregs des populations noires du pays.
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Si, dès les années 1950, les évolutions politiques ont permis à un certain nombre d’esclaves de se libérer des Touaregs, tous ont conservé des liens avec leurs anciens maîtres, rendant d’autant plus difficile l’instauration d’une unité nationale fondée sur l’égalité des citoyens. D’où une mémoire collective peu favorable aux seconds : les Touaregs, longtemps craints à cause de leur mode de vie féodal et guerrier étaient nommés souroukou, c’est-à-dire « hyène », en bambara [2][2] Bambara : vocable communément utilisé pour désigner....
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La rébellion, sanglante, reprit en 1990 jusqu’au « pacte national » du 11 avril 1992, dont la fragilité s’est avérée.
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Dès 1994, un nouveau mouvement apparaît, le Mouvement patriotique malien Ganda Koy (MPGK, les Maîtres de la terre), fondé à la fois par les sédentaires et l’armée malienne. Les premiers sont exaspérés par les attaques et les spoliations du fait de rebelles qu’ils assimilent à des bandits.
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Mieux – vestige de l’esclavage : les Touaregs – ne supporteraient pas d’être dirigés par des Noirs [3][3] Cf. Aida Diallo, Kiouty, mémoire de sang, Paris, Gallimard,....
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10 août 2004 : l’attaque contre un autobus au nord de Niamey, au Niger, a été revendiquée par Mohammed Boula qui affirme appartenir à un Front de libération de l’Aïr et de l’Azawad [4][4] Soit les trois régions de Gao, Tombouctou et Kidal,.... À suivre.
Notes
[1]
Cf. Alain Dubresson, Jean-Pierre Raison, L’Afrique subsaharienne. Une géographie du changement, Paris, Armand Colin, 1998.
[2]
Bambara : vocable communément utilisé pour désigner les Malinké, en fait une déformation française de ban-man qui vient lui-même de ban (refus) et mana (maître), « ceux qui refusent d’être asservis ».
[3]
Cf. Aida Diallo, Kiouty, mémoire de sang, Paris, Gallimard, coll. « Série noire », 2002 : des relations tendues entre « aristocratesblancs » et Noirs.
[4]
Soit les trois régions de Gao, Tombouctou et Kidal, une zone stratégique où convergent les frontières avec l’Algérie et le Niger tout comme les pistes conduisant en Libye.
Pour citer cet article
Sangaré Dea, « Le Mali et ses Touaregs. », Outre-Terre 2/2005 (no 11) , p. 345-346URL : www.cairn.info/revue-outre-terre1-2005-2-page-345.htm.
DOI : 10.3917/oute.011.0345.
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