27 avril 2012 Rubrique: Nation
Au lendemain de la signature de l’accord-cadre entre la junte et le ministre burkinabé, Bassolé, représentant le médiateur de la Cedeao, Blaise Compaoré, des voix s’étaient élevées pour dénoncer l’exclusion des forces vives du pays lors de la négociation dudit accord, notamment les partis politiques et la société civile. La tendance s’est confirmée avec la mise en place du gouvernement dit de transition qui a fini de placer le Mali directement sous tutelle de la Cedeao et plus précisément sous le contrôle du Burkina Faso.
Il semble bien que l’alliance internationale des forces du
mal, qui a toujours travaillé à la déliquescence du Mali ces dernières années, est en train de confirmer ses ambitions à travers le plan machiavélique dont le premier jalon était la mise à prix de la tête du président ATT, après l’avoir lui-même trompé dans sa gouvernance et ses choix politiques. C’et ainsi que, depuis près de quatre ans, le Mali ne cessait d’essuyer des tirs groupés provenant de pays voisins qui sont, en réalité, le bras armé de certaines puissances dont la France en première ligne.
mal, qui a toujours travaillé à la déliquescence du Mali ces dernières années, est en train de confirmer ses ambitions à travers le plan machiavélique dont le premier jalon était la mise à prix de la tête du président ATT, après l’avoir lui-même trompé dans sa gouvernance et ses choix politiques. C’et ainsi que, depuis près de quatre ans, le Mali ne cessait d’essuyer des tirs groupés provenant de pays voisins qui sont, en réalité, le bras armé de certaines puissances dont la France en première ligne.
En effet, un généralissime algérien s’est même permis de traiter le Mali «d’Etat-voyou», par allusion à la présence d’Aqmi dans le désert au nord du Mali, entonnant ainsi un refrain si cher à la France qui en voulait à ATT, non seulement pour le dossier Aqmi, mais surtout pour son refus poli et ferme de signer les accords devant autoriser la France à renvoyer au pays les milliers de Maliens sans-papiers, qui cherchent, malgré l’humiliation quotidienne subie, à trouver un emploi en mesure de leur produire quelques revenus dont une partie non négligeable viendrait soutenir les familles restées dans un village ou une ville du Mali.
C’est pourquoi, jusqu’à son départ, ATT et son système étaient infiltrés jusqu’à la moelle par une bande de saboteurs en mission qui le tenaient par des discours dithyrambiques que le président déchu semblait adorer, le projetant ainsi sur un nuage assez éloigné des préoccupations quotidiennes des populations.
Pourtant ATT devait savoir de quoi sont capables ces puissances lorsqu’elles réclament la tête d’un chef d’Etat pour avoir été, lui-même, bourreau désigné de Moussa Traoré, sous la supervision du colonel ambassadeur Didier Roisin, officiellement accrédité à Bamako, alors qu’il était en mission pour déstabiliser le régime de Moussa Traoré à Bamako. C’est pour dire que le Mali a toujours été victime de conspiration internationale, comme la Guinée, parce que ces deux pays ont symbolisé, tout juste après les indépendances, la nouvelle personnalité révolutionnaire qui a su tenir tête au généralissime Charles de Gaulle, pour s’engager sur la voie d’une véritable indépendance.
ATT renversé, la Cedeao rapplique pour condamner le coup d’Etat, avant d’exiger le retour à l’ordre constitutionnel sur un ton de fermeté sans égal vis-à-vis du Cnrdre, non reconnu par l’organisation régionale. Qu’est-ce qui a donc bien pu se passer pour que la même Cedeao reconnaisse subitement la même junte pour discuter avec elle ? Surtout que ces discussions ont eu lieu en dehors de toutes les forces vives du pays ! Pourquoi aussi, signer avec le Cnrdre un accord-cadre doté de plusieurs dispositions qui, bien qu’anticonstitutionnelles, sont actuellement un vrai boulet que doit traîner la classe politique ?
Les ambitions de la Cedeao et d’une partie de la communauté internationale en général, celles de blaise Compaoré en particulier sont très claires : le Mali doit être mis sous coupe réglée et le coup d’Etat du 22 mars dernier en a donné l’occasion, s’il n’a pas été d’ailleurs encouragé, quelque part, par une main invisible étrangère. En effet, des non-dits et des zones d’ombre persistent au niveau de ce putsch qui n’a pas encore révélé tous ses secrets, au point de pousser un confrère analyste politique d’un groupe de presse étranger, à parler sur les ondes d’une radio panafricaine, de «coup d’Etat le plus débile de l’histoire des putschs en Afrique».
Toujours est-il que Blaise Compaoré a eu ce qu’il voulait : créer des conditions de mise sous tutelle du Mali. D’abord en déplaçant toutes les forces vives maliennes chez lui pour y régler des problèmes du Mali. Ensuite, en lieu et place d’un véritable retour à l’ordre constitutionnel, il s’est agi d’un ensemble de dispositions à la fois nébuleuses et inopérantes, au point qu’on doive recourir à son arbitrage à chaque fois.
Si l’on sait combien Blaise Compaoré est impliqué dans beaucoup d’affaires dans la sous-région, voire au plan régional, il devient aisé de comprendre la stature à laquelle il aspire depuis un certain temps : une pieuvre à la tête de l’Afrique de l’ouest pour happer tout sur son passage. En effet, lors de la crise ivoirienne, de la situation de la Guinée après la mort de Lassana Konté et concernant la question des otages aux mains d’Aqmi, Blaise Compaoré s’est distingué, donnant l’image d’un homme seul en mesure d’infiltrer les réseaux les plus maffieux de l’Afrique de l’ouest. Pour preuve, il vient, par un de ses tours de passe-passe, de faire libérer la citoyenne suisse retenue en otage depuis plusieurs mois. Et on ne lui reconnaîtra jamais d’accointance avec les preneurs d’otages, parce que c’est Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso. Ce n’est pas ATT, président d’un pays qui s’appelle le Mali.
Le gouvernement de transition qui vient d’être mis en place par Cheick Modibo Diarra vient de confirmer tous les doutes sur cette mise sous tutelle du Mali par la Cedeao et alliés en général et par Blaise Compaoré en particulier. En effet, le seul à qui on a taillé un poste de ministre d’Etat dans ce gouvernement, pour lui confier le portefeuille de souveraineté très stratégique des Affaires étrangères et de la coopération internationale, était, jusqu’au jour de sa nomination, conseiller spécial de Blaise Compaoré, même si on ne lui dénie pas sa nationalité malienne et si l’on sait qu’il est le neveu de l’ancien gouverneur Bakara Diallo.
C’est pour dire que les Maliens, de tous bords, doivent faire un sacrifice sur eux-mêmes pour se retrouver autour de l’essentiel : la souveraineté effective du Mali. Que le Cnrdre, la classe politique, la société civile, chacun en ce qui le concerne, sache que demain il sera rattrapé par ses faits et gestes et jugé en conséquence.
Gérard DAKOUO
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