lundi 16 avril 2012

Premiers "contacts positifs" entre le Mali et les rebelles touaregs

Premiers "contacts positifs" entre le Mali et les rebelles touaregs
Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le
Des Touareg du Front national de libération de l'Azawad en patrouille près d'un marché de Tombouctou, le 14 avril.
Des Touareg du Front national de libération de l'Azawad en patrouille près d'un marché de Tombouctou, le 14 avril. | AP
 De premiers contacts "positifs" ont été établis, dimanche 15 avril, entre autorités maliennes de transition et rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), qui occupe le nord du Mali avec d'autres groupes, notamment le mouvement islamiste Ançar Eddine, lui aussi prêt au dialogue. Ces premiers contacts "officiels" entre le MNLA et Tiebilé Dramé, émissaire du
président malien par intérim, Dioncounda Traoré, ont eu lieu à Nouakchott, selon un haut dirigeant de la rébellion basé en Mauritanie, Hamma Ag Mahmoud.
Le MNLA a proclamé unilatéralement "l'indépendance" du nord du Mali, une déclaration unanimement condamnée au Mali et à l'étranger. Mais cette "indépendance peut être négociée dans le cadre d'une fédération du Mali", a affirmé le responsable rebelle. La rébellion touareg a cependant été marginalisée dans le nord du Mali par Ançar Eddine ("défenseur de l'islam", en arabe), appuyé par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).
CONTRE TOUTE PARTITION
Ançar Eddine, opposé à l'indépendance de l'Azawad mais pour l'instauration de la charia (loi islamique) au Mali, a proposé aussi de dialoguer avec les autorités de transition qui doivent finir d'être mises en place à Bamako. "Entre frères musulmans, on peut arriver à s'entendre. Mais il ne faut pas que les non-musulmans se mêlent de nos problèmes", a déclaré dimanche Oumar Ag Mohamed, un proche d'Iyad Ag Ghaly, chef d'Ançar Eddine.
Des responsables de la communauté arabe du nord du Mali se sont également dits attachés à l'intégrité territoriale du pays et ont appelé au dialogue pour résoudre le conflit dans la région, dans une déclaration publiée lundi en Mauritanie, où ils ont rencontré des émissaires du pouvoir malien. Le texte a été signé par cinq personnes, dont le coordinateur général de la communauté arabe du nord du Mali, Mohamed Malainine Ould Bady.
Le rapt dimanche d'une Suissesse à Tombouctou, l'une des trois capitales admistratives du nord du Mali tombé aux mains des insurgés, illustre l'urgence de trouver une solution dans cette région où les effets cumulés de l'occupation par des groupes armés, des pénuries de toutes sortes et de la sécheresse font craindre le pire pour la population de cet immense territoire aride.
RÉUNION À OUAGADOUGOU
Réunis ce week-end à Ouagadougou, l'ex-junte qui avait pris le pouvoir à Bamako le 22 mars pour le rendre trois semaines plus tard et la classe politique avaient appelé à l'ouverture "sans délai" de pourparlers avec les groupes armés, dans le respect de "l'intégrité territoriale" du Mali. Le dialogue sera mené par le gouvernement "d'union nationale" du futur premier ministre de transition qui doit être désigné par consensus et devrait être nommé lundi ou mardi.
Une "short list" de trois noms a circulé lors de la rencontre de Ouagadougou : Zoumana Sacko, qui avait avait assuré la transition en 1992, avant l'élection du président Amadou Toumani Touré, qui vient d'être renversé ; Michel Sidibé, de l'Onusida, et Dialla Konaté, professeur de mathématiques aux Etats-Unis

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