Rien ne va plus entre le MNLA-Mouvement National pour la Libération de l’Azawad- et le gouvernement algérien. Depuis la déclaration d’indépendance du territoire touareg au Nord du Mali, Alger exerce énormément de pression, notamment médiatique, sur les indépendantistes Touaregs.
prend en charge totalement le dossier malien depuis des années. C’est sous les conseils du général d’armée Mohamed Mediène dit « Tewfik », patron du DRS, que le gouvernement d’Abdelaziz Bouteflika avait choisi de ne pas intervenir militairement dans la région. En effet, il aurait été maladroit sur le plan diplomatique d’intervenir contre un mouvement de libération alors que l’Algérie abrite sur son territoire depuis une quarantaine d’année le Front Polisario qui lutte contre le Maroc afin d’obtenir l’indépendance du Sahara occidental. Pour Alger, il fallait donc jouer finement : déstabiliser le MNLA sans pour autant se montrer trop hostile aux indépendantistes azawadiens. Pour cela, le DRS a sorti de son chapeau une vieille connaissance.
A Alger, c’est le Département Renseignement et Sécurité (DRS), les « services », qui prend en charge totalement le dossier malien depuis des années. C’est sous les conseils du général d’armée Mohamed Mediène dit « Tewfik », patron du DRS, que le gouvernement d’Abdelaziz Bouteflika avait choisi de ne pas intervenir militairement dans la région. En effet, il aurait été maladroit sur le plan diplomatique d’intervenir contre un mouvement de libération alors que l’Algérie abrite sur son territoire depuis une quarantaine d’année le Front Polisario qui lutte contre le Maroc afin d’obtenir l’indépendance du Sahara occidental. Pour Alger, il fallait donc jouer finement : déstabiliser le MNLA sans pour autant se montrer trop hostile aux indépendantistes azawadiens. Pour cela, le DRS a sorti de son chapeau une vieille connaissance.
Il s’agit du chef historique Touareg du MNLA Iyad Ag Ghali, qui sur les conseils du pouvoir algérien avait déposé les armes avant d’être nommé, en 2007, vice-consul du Mali en Arabie Saoudite. C’est dans ce pays qu’Iyad Ag Ghali aurait effectué sa mue et serait devenu salafiste sous l’influence d’un prédicateur pakistanais. En rentrant d’Arabie Saoudite, Iyad Ag Ghali disparaît de la circulation pendant un bon moment. Il prête ses services à plusieurs états de la région, mais ne rompt jamais ses liens avec le DRS. Avec la chute de Mouammar Kadhafi et le retour des milliers de combattants Touaregs de la Libye, Iyad Ag Ghali refait brusquement surface à la tête d’une légion salafiste de 1000 combattants particulièrement bien équipée, bien entraînée et surtout bien informée, qu’il intitule « Ansar Addine ». Dans le Nord du Mali, quand il ne fait pas la course en tête, il talonne de près les rebelles du MNLA à qui il met la pression à chaque bataille contre les forces loyalistes maliennes. A Kidal, ses hommes – bien renseignés dit-on par les services algériens- livrent une bataille féroce contre la garnison malienne. A Tombouctou, alors que le MNLA se cantonne à l’aéroport de la ville, « Ansar Dine » sont au centre de la cité et font hisser le drapeau malien version islamiste. Quelques jours après, Iyad Ag Ghali se fend d’une déclaration dans laquelle il détaille les objectifs de son mouvement, notamment un Mali uni appliquant la Chariâ. Il se démarque du MNLA et de son agenda indépendantiste. A Paris, les observateurs avertis notent qu’Iyad Ag Ghali a été hospitalisé à l’hôpital militaire Aïn Naadja à Alger il y a quelques semaines. Une coïncidence troublante qui renforce les doutes sur la relation entre « Ansar Dine » et le DRS algérien, d’autant plus que d’après un cadre de la DGSE, les groupes salafistes algériens et ceux du Sahel sont largement infiltrés par les services algériens et cela depuis des années déjà. Alger aurait tout à gagner de la présence d’Iyad Ag Ghali au Nord du Mali. Elle démontre ainsi que le MNLA est incapable de contrôler l’Azawad et d’y fonder un Etat. Elle exerce en outre une surveillance de près sur trois anciennes connaissances Yahya Abu El Hemam, chef de la mystérieuse « Siyriat Al Forqane », Mokhtar Belmokhtar-(appelé le Borgne ou Mister Marlboro) – et enfin Abid Hammadou dit Abou Zeid. Une situation qu’Alger affectionne et qui lui laisse les mains libres dans la région sans qu’elle n’ait besoin d’intervenir directement.
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