lundi 30 avril 2012

Instabilité dans la région du Sahel : les ressources minières et énergétique attisent les convoitises - Economie - El Watan

Instabilité dans la région du Sahel : les ressources minières et énergétique attisent les convoitises - Economie - El Watan

Instabilité dans la région du Sahel : les ressources minières et énergétique attisent les convoitises

le 30.04.12 | 10h00 De l’avis de beaucoup de politologues, l’Algérie «n’a jamais connu une telle instabilité à ses frontières Sud». Coup d’Etat au Mali, insécurité au Niger, scission au Soudan… les poches de conflit se multiplient dans la région sur fond de menaces d’ingérence étrangère.
Mais au-delà des aspects sécuritaires et politiques, cette instabilité pose des

Mali : aux côtés des populations | NPA

Mali : aux côtés des populations | NPA

Le coup d’État du capitaine Sanogo qui a destitué le président malien, Amadou Toumani Touré (ATT), a mis en lumière le profond malaise que vit le Mali et qui s’inscrit dans la crise plus générale que connaît l’Afrique de l’Ouest, comme en témoignent les mutineries et les importantes mobilisations sociales au Burkina Faso, les grèves générales au Nigeria, les manifestations contre

Mali : la vie des diplomates algériens enlevés à Gao "en danger"

Mali : la vie des diplomates algériens enlevés à Gao "en danger"

Terrorisme : le Mujao affirme que la vie des otages algériens enlevés au Mali est "en danger" | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

Terrorisme : le Mujao affirme que la vie des otages algériens enlevés au Mali est "en danger" | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

Crise malienne : « Aucun soldat étranger ne foulera le sol du Mali » (Sanogo)

Crise malienne : « Aucun soldat étranger ne foulera le sol du Mali » (Sanogo)
Le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (Cnrdre, junte militaire malienne) a rejeté samedi les décisions prises jeudi à Abidjan par les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).


 « Les décisions de la Conférence des chefs d’Etat de la Cédéao, si elles devraient être suivies d’effets, seront de nature à anéantir la dynamique de normalisation de la situation institutionnelle malienne mise en œuvre », a indiqué le président du Cnrdre, le capitaine Amadou Haya Sanogo.
Selon lui, « ces décisions viendraient sans doute saper les

Blaise Compaoré compte entreprendre immédiatement, des pourparlers avec les rebelles


Sidwaya Crise au Mali Blaise Compaoré compte entreprendre immédiatement, des pourparlers avec les rebelles- Le Quotidien

29 avril 2012, par Webmaster


L’un des temps forts du sommet de la CEDEAO a été la présentation du rapport du médiateur dans la crise malienne. Le document parvenu à la presse indique que Blaise Compaoré a obtenu des résultats encourageants pour le retour à la légalité constitutionnelle. En effet, sous son impulsion, un accord-cadre a été signé avec la junte. Ce qui a permis la levée des sanctions économiques, financières et diplomatiques sur le Mali. De plus, il y a eu la démission du président Amadou Toumani Touré (ATT) et l’investiture, le 12 avril de Dioncounda Traoré, comme président par intérim. La nomination de l’astrophysicien, Cheick Modibo Diarra comme Premier ministre, chargé de conduire la transition et la formation de son gouvernement, le mardi 25 avril dernier, constituent des avancées notables, souligne le texte. Selon l’accord-cadre, le Premier ministre dispose des pleins pouvoirs pour gérer la crise au Nord et organiser de nouvelles élections. Les mesures d’accompagnement préconisées sont relatives à la prorogation du

Le blues du désert sans grain de sable de Tinariwen, hier à l'Aéronef - Actualité Métropole - La Voix du Nord

Le blues du désert sans grain de sable de Tinariwen, hier à l'Aéronef - Actualité Métropole - La Voix du Nord

Tombouctou, mille ans d’Histoire, au cœur de la rébellion malienne | Rue89

Tombouctou, mille ans d’Histoire, au cœur de la rébellion malienne | Rue89

Pierre Haski | Cofondateur

Un nomade mène une caravane de dromadaires hors de Tombouctou, après y avoir livré du sel, Mali, le 19 mars 2004 (Luc Gnago/Reuters)
Tombouctou est tombé. Entre les mains des rebelles touaregs du MNLA ou des islamistes du mouvement Ansar Dine, la confusion règne encore dans la ville sainte du désert du nord du Mali, dont le prestige remonte très loin dans l’Histoire.
Depuis des siècles, Tombouctou fait rêver. Au XVe et XVIe siècles, la ville fondée quelques centaines d’années plus tôt, comptait jusqu’à 25 000 étudiants venus de tout le monde musulman, attirés par la renommée de la cité aux plus de 300 saints, de son université de

Le blues du désert sans grain de sable de Tinariwen, hier à l'Aéronef - Actualité Métropole - La Voix du Nord

Le blues du désert sans grain de sable de Tinariwen, hier à l'Aéronef - Actualité Métropole - La Voix du Nord

lundi 30.04.2012, 05:02 - La Voix du Nord

 Tinariwen a charmé la petite salle de l'Aéronef hier soir.PHOTO ÉDOUARD BRIDE Tinariwen a charmé la petite salle de l'Aéronef hier soir.PHOTO ÉDOUARD BRIDE

|  CONCERT |

L'actualité du Mali donne une résonnance particulière au passage de Tinariwen à Lille. ...
Les membres fondateurs de ce groupe touareg ont en effet participé à la rébellion armée dans l'Azawad avant de troquer la mitrailleuse contre la guitare électrique. Depuis, le groupe a fait du

La République autoproclamée de l'Azawad tient son premier congrès

JournalDuMali.com: La République autoproclamée de l'Azawad tient son premier congrès
Par Mame Diarra DIOP - 27/04/2012

Au moment où se tenait la réunion de la CEDEAO sur le Mali et la Guinée Bissau, les rebelles réunis à Gao du 25 au 27 avril tentaient de jeter les bases de leur indépendance autoproclamée.

Pendant que la transition malienne était en discussion à Abidjan, au dernier sommet des chefs d'états de la CEDEAO, une rencontre pour le moins unilatérale se tenait à Gao.

Azawadiens et Azawadiennes s'y rencontraient malgré les condamnations de

vendredi 27 avril 2012

Mali : les réactions à la sécurisation des organes de transition et à l'envoi d’une force régionale - MALI - RFI

Mali : les réactions à la sécurisation des organes de transition et à l'envoi d’une force régionale - MALI - RFI
 Par RFI

Au sommet extraordinaire de la Cédéao jeudi 26 avril 2012, les chefs d’Etats ouest-africains se sont engagés à sécuriser les organes de la transition et le gouvernement intérimaire, en attendant que le processus arrive à son terme.Il a également été décidé de l’envoi d’une force régionale au Mali. Selon des sources sur place, il s’agit aussi de parer à toute éventualité et d’empêcher que les rebelles ne descendent plus au sud. La durée de la transition est étendue à douze mois.

A Bamako, les gens semblent plutôt satisfaits de l’extension de

Alerte dans tout le Sahel, par Erik Orsenna - Temoust.org | Le portail du peuple touareg berbère Kel Tamasheq

Alerte dans tout le Sahel, par Erik Orsenna - Temoust.org | Le portail du peuple touareg berbère Kel Tamasheq
le monde
mercredi 25 avril 2012
Mercredi 18 avril, village de Mangaize, une heure de route et puis une heure de piste au nord de Niamey. Il paraît que la région n’est pas sûre. Une sérieuse escorte nous accompagne : trente hommes en armes, des AK 47,une mitrailleuse 12,7.
La rébellion du Mali n’est pas loin : à peine quatre-vingts kilomètres. Des milliers d’hommes et de femmes la fuient. Ils trouvent refuge dans quelques camps établis à la hâte, dont celui-ci, le long d’une

Un leader touareg du Niger met en garde contre une intervention au Mali - Temoust.org | Le portail du peuple touareg berbère Kel Tamasheq

Un leader touareg du Niger met en garde contre une intervention au Mali - Temoust.org | Le portail du peuple touareg berbère Kel Tamasheq
Ennahar Online
jeudi 26 avril 2012
Les Touareg du Niger, d’Algérie et de Libye iront combattre aux côtés de leurs "frères" du Mali si l’Afrique de l’Ouest décide d’intervenir militairement dans

« Les hommes d’Aqmi faisaient du porte à porte pour chercher les chrétiens » | La-Croix.com

« Les hommes d’Aqmi faisaient du porte à porte pour chercher les chrétiens » | La-Croix.com

Mgr Jean Zerbo : « Les chrétiens du Mali traversent une épreuve comparable à celle vécue par la première communauté chrétienne » | La-Croix.com

Mgr Jean Zerbo : « Les chrétiens du Mali traversent une épreuve comparable à celle vécue par la première communauté chrétienne » | La-Croix.com

Mali: un nouveau groupe armé contrôle en partie Tombouctou - RTBF Monde

Mali: un nouveau groupe armé contrôle en partie Tombouctou - RTBF Monde

Nord du Mali: un nouveau groupe armé contrôle une partie deTombouctou - L'EXPRESS

Nord du Mali: un nouveau groupe armé contrôle une partie deTombouctou - L'EXPRESS

Mali : Tombouctou partiellement contrôlée par un nouveau groupe armé

Mali : Tombouctou partiellement contrôlée par un nouveau groupe armé
Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le

Un touareg devant une mosquée de Tombouctou datant du 13e siècle.
Un touareg devant une mosquée de Tombouctou datant du 13e siècle. | REUTERS/LUC GNAGO

La ville de Tombouctou, dans le nord-ouest du Mali, était, jeudi 26 avril, en partie contrôlée par un nouveau groupe armé, le Front national de libération de l'Azawad (FNLA), a appris l'AFP de sources concordantes. Le mouvement, formé par des Arabes, ne se dit ni rebelle ni islamiste.
Le FNLA, créé courant avril, a pris jeudi le contrôle des entrées est et sud de la ville, où sont arrivés une centaine de ses hommes, selon ces sources. Les entrées nord et ouest ainsi que le reste de la ville étaient tenus par

Gouvernement de transition : Blaise Compaoré place le Mali sous contrôle - maliweb.net

Gouvernement de transition : Blaise Compaoré place le Mali sous contrôle - maliweb.net
27 avril 2012 Rubrique: Nation
Au lendemain de la signature de l’accord-cadre entre la junte et le ministre burkinabé, Bassolé,  représentant le médiateur de la Cedeao, Blaise Compaoré, des voix s’étaient élevées pour dénoncer l’exclusion des forces vives du pays lors de la négociation dudit accord, notamment les partis politiques et la société civile. La tendance s’est confirmée avec la mise en place du gouvernement dit de transition qui a fini de placer le Mali directement sous tutelle de la Cedeao et plus précisément sous le contrôle du Burkina Faso.
Il semble bien que l’alliance internationale des forces du

jeudi 26 avril 2012

«Il n’est pas question pour le moment d’ouvrir un nouveau front avec Al Qaîda» - International - El Watan

«Il n’est pas question pour le moment d’ouvrir un nouveau front avec Al Qaîda» - International - El Watan

Notre région n’a aucun problème avec la religion, et personne ne pourra être contre la charia.» C’est ce qu’affirme Abdelkrim Ag Tayyeb, responsable des cinq régions que compte l’Azawad. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il affirme que les groupes d’Al Qaîda «ne sont pas aussi importants sur le terrain.» Selon lui, ils ont profité «d’un vide» auquel le congrès va devoir apporter des réponses…

-Vous êtes responsable des cinq régions qui l’Azawad. Peut-on connaître les dernières nouvelles sur les sept otages algériens détenus depuis plus de trois semaines par Al Qaîda sur votre territoire ?
Il est vrai que des négociations pour leur libération se poursuivent et que

Il tient son congrès aujourd’hui : l’Azawad face au défi d’Al Qaîda et des cartels de la cocaïne - International - El Watan

Il tient son congrès aujourd’hui : l’Azawad face au défi d’Al Qaîda et des cartels de la cocaïne - International - El Watan

Plus d’une centaine de cadres, de chefs de tribu, de personnalités influentes et de notables prendront part, aujourd’hui, au congrès de l’Azawad, à Gao, au nord du Mali.

Au fond, c’est plus la question des groupes islamistes armés, Ançar Eddine et Al Qaîda, qui sera tranchée, avec l’ensemble des composantes de l’Azawad. C’est dans un contexte particulièrement très difficile que les travaux du congrès de l’Azawad s’ouvrent aujourd’hui à Gao. Organisée par le Mouvement national pour la libération de

Entre islamistes et indépendantistes touaregs, la guerre des symboles est déclarée dans le nord du Mali | The Observers

Entre islamistes et indépendantistes touaregs, la guerre des symboles est déclarée dans le nord du Mali | The Observers
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Un Touareg enlève l'étiquette d'une entreprise malienne à Tombouctou.

Depuis la déclaration d’indépendance de l’Azawad, Assan Midal, un de nos Observateurs touaregs sillonne les grandes villes du nord du Mali. Des villes divisées entre les zones tenues par le MNLA, mouvement des rebelles touaregs indépendantistes et celles contrôlées par des groupes islamistes. Sur place, chacun marque peu à peu son territoire.

Entre fin mars et début avril, les forces indépendantistes touaregs, ainsi que des groupes islamistes, ont mis en déroute une armée malienne désorganisée par le coup d’État militaire qui a renversé l’ancien président Amadou Toumani Touré, le 22 mars. Au terme de cette  avancée fulgurante, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA)  a proclamé unilatéralement l’indépendance de l’Azawad le 6 avril. Une déclaration unanimement condamnée par la communauté internationale.

Aujourd’hui, les principales villes du nord du pays sont aux mains des rebelles touaregs (MNLA), mais aussi de groupes d’islamistes radicaux parmi lesquels Ansar Dine, le Mouvement pour l'unicité et le Jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), les Nigérians de Boko Haram ou encore Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Des violences ont été signalées dans les principales villes occupées et notamment à Gao, où des bars ont été détruits et des églises vandalisées. Selon l’ONU, plus de 268 000 Maliens ont fui les violences et une large moitié est actuellement réfugiée à l’étranger.

À Bamako, la capitale, un pouvoir civil a repris ses droits après l’investiture du président par intérim Dioncounda Traoré le 12 avril dernier. Le Premier ministre Cheick Modibo Diarra a formé mercredi son "gouvernement d’union nationale" dont la priorité est de résoudre la crise dans le nord du pays. Quelques jours plus tôt, il s'était déclaré prêt à négocier avec les groupes armés, mais avait exclu toute discussion "avec le couteau sous la gorge".

 
Contributeurs

"Les rebelles sont actuellement en train de se débarrasser de tout ce qui a trait à l’État malien"

Assan Midal est guide touristique et fondateur de l’organisation Ap-Imidiwan qui milite pour la scolarisation des enfants nomades. Il soutient le MNLA.
 
À Tombouctou, le centre ville est clairement tenu par les islamistes et notamment le groupe Ansar Dine. Les combattants du MNLA tiennent quant à eux des points stratégiques comme l’aéroport et l’entrée de la ville. Cette zone s’étend jusqu’à l’arrivée du bac [situé à proximité de la ville au bord du fleuve Niger, le bac permet aux voitures de traverser le fleuve]. C’est là-bas que j’ai pris la photo de l’homme qui arrache l’étiquette. (Voir plus haut)  Le logo est celui d’une société malienne implantée dans tout le pays et les rebelles sont actuellement en train de se débarrasser de tous les signes faisant référence à un Mali uni.

Aéroport de Tombouctou, une des zones controlées par le MNLA.
 
Le drapeau de l'Azawad à l'entrée du gouvernorat de Tombouctou.

Le MNLA tient aussi depuis le début les bâtiments administratifs de l’État malien comme le gouvernorat ou les commissariats. Ils ont planté le drapeau de l’Azawad partout. Le mouvement essaie de mettre en place des comités chargés de rassembler les habitants autour de notre projet d’un nouvel état. Le MNLA tente aussi de rétablir la sécurité en rouvrant les commissariats.

"Des groupes islamistes ont effacé la croix sur les affiches de la Croix Rouge"

Dans les zones qu’ils tiennent les islamistes ont saccagé les différentes affiches qui étaient placardées dans la ville. Les visages, qui n’ont pas le droit d’être représentés ont été badigeonnés de peinture. [L’application stricte de la charia interdit les photos et représentations d'êtres vivants, les films, la télévision et la musique.] J’ai vu des affiches de l’organisation de la Croix Rouge dont la croix avait été effacée.

À Gao, comme à Tombouctou, les différents groupes se regardent en chien de faïence en essayant chacun de rétablir l'ordre à leur manière [Depuis leur arrivée, les islamistes disent traquer les pillards et ont menacé de leur couper la main comme le préconise le Coran]. Mais ce qui est dans toutes les têtes, c’est l’intervention de l’État malien. [La Cédéao a menacé d'intervenir militairement contre ces groupes armés en cas d'échec du dialogue. Le 31 mars, après la chute de Kidal, elle avait déjà mis en alerte 2000 soldats de son bras armé, l’Ecomog.] Si nos villes sont attaquées, toutes les parties se sentiront concernées et on peut imaginer qu’à ce moment-là, des alliances se créeront.
 
Entrée de la ville de Tombouctou.
 
Marché de Tombouctou. Selon notre Observateur, les denrées alimentaires sont de plus en plus rares dans le nord du pays.
 
Toutes les photos ont été prises par notre Observateur, Assan Midal

L'Expression - Le Quotidien - La confusion est totale

L'Expression - Le Quotidien - La confusion est totale
Par
Tiraillé entre les indépendantistes, la junte au pouvoir à Bamako et des groupes islamistes violents, le Mali se retrouve dans une situation de poudrière.
En moins d'un mois, le Mali vient de vivre une situation qui sort de l'ordinaire: putsch militaire, sécession du Nord. Les putschistes ont effectivement, dès le 22 mars, ouvert la voie aux rebelles séparatistes touareg avides de liberté et ce, en créant un vide institutionnel et un handicap sécuritaire. Mais la situation n'est pas aussi simple. Sur le terrain, et plus précisément, au nord du Mali, les rebelles touareg et des groupes islamistes ont pris en fin de semaine le contrôle des trois villes du nord du Mali, Kidal, Gao et Tombouctou, coupant de fait le pays en deux. Les islamistes radicaux d'Ansar Eddine, les terroristes d'Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), les rebelles touareg du Mnla et d'autres groupes armés règnent en fait en maîtres sur le nord du pays. Les islamistes d'Ansar Eddine, dirigés par le Targui Iyad Ag Ghaly, et des éléments d'Al Qaîda au Maghreb islamique ont depuis lors pris le dessus à Tombouctou sur la composante laïque et indépendantiste de la rébellion touarègue, incarnée par le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (Mnla). Le chef militaire du groupe islamiste Ansar Eddine, qui a pris le contrôle de la ville de Tombouctou, a affirmé mener une guerre «contre l'indépendance» et «pour l'Islam». «Notre guerre, c'est une guerre sainte, c'est une guerre légale, au nom de l'Islam. Nous sommes contre les rebellions. Nous sommes contre les indépendances. Toutes les révolutions qui ne sont pas au nom de l'Islam, nous sommes contre. On est venus pour pratiquer l'Islam au nom d'Allah», a expliqué Omar Hamaha. «L'indépendance c'est l'Islam. C'est ça la vraie indépendance. C'est la pratique de la chari'â, du lever du soleil jusqu'au coucher du soleil (...). Nous, notre combat, c'est au nom de l'Islam. Ce n'est pas arabe ou touareg, noir ou blanc. C'est au nom de l'Islam», a-t-il ajouté. Selon Amnesty International, les islamistes auraient clairement pris le dessus sur les Touareg. «À Gao, tous les bars ont été détruits. À Tombouctou, des membres d'Ansar Eddine ont arrêté des personnes accusées de vols et de pillages qui pourraient subir des châtiments basés sur la chari'â. À Kidal, ils ont demandé aux femmes de porter le voile et ils ont détruit un night-club dont le gérant est en fuite», témoigne ainsi l'ONG. Qui parle aussi de l'enlèvement et du viol de jeunes filles dans la région. Pour sa part, le Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla) serait, selon un de ses porte-parole à Paris, prêt à combattre Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le cadre de la mise en place «d'un partenariat international». «Aujourd'hui, nous tendons la main aux pays concernés par cette menace terroriste pour leur demander d'établir, avec le Mnla, un partenariat dans la lutte contre le terrorisme», a déclaré à l'AFP, Mossa Ag Attaher, porte-parole du mouvement touareg. «Le terrorisme a profité de l'inaction de l'Etat malien et de l'absence d'espoir du peuple du Nord, maltraité ou abandonné par le pouvoir pendant des décennies. Il faut engager désormais une vraie action», a-t-il expliqué. «Le Mnla a clairement exprimé sa démarcation avec Aqmi et notre disposition à agir dans le cadre d'une mobilisation de tous les pays concernés par ce fléau», a-t-il poursuivi. Sur le plan humanitaire, Amnesty International, relève, «Toute la nourriture et les médicaments stockés par les grandes agences humanitaires ont été pillés et la plupart des travailleurs humanitaires ont fui. Les populations font face à un risque imminent de graves pénuries alimentaire et médicale qui pourraient entraîner de nouvelles pertes humaines». En conséquence de quoi, l'organisation demande un accès immédiat des agences humanitaires à ces zones... Mais à qui s'adresse l'ONG internationale

LeTemps.ch | Le casse-tête de l’Azawad

LeTemps.ch | Le casse-tête de l’Azawad

Les combattants islamistes d’Ansar Dine règnent en maîtres. «Notre guerre, c’est une guerre sainte […]. Nous sommes contre les indépendances. Toutes les révolutions qui ne sont pas au nom de l’islam, nous sommes contre», affirme un de leurs chefs. (AFP)
Les combattants islamistes d’Ansar Dine règnent en maîtres. «Notre guerre, c’est une guerre sainte […]. Nous sommes contre les indépendances. Toutes les révolutions qui ne sont pas au nom de l’islam, nous sommes contre», affirme un de leurs chefs. (AFP)
Les rebelles touareg proclament la naissance d’un Etat indépendant dans tout le nord du Mali. Ils visent avant tout à se démarquer des islamistes
Ce devait être l’aboutissement d’un rêve. En proclamant vendredi «l’indépendance de l’Azawad», l’immense territoire désertique du nord du Mali, les nationalistes touareg ont atteint un objectif qu’ils visaient depuis des décennies. Largement laissées pour compte par les autorités du sud, soumises souvent à l’arbitraire, l’injustice et la répression, les régions du nord ont échoué à plusieurs reprises à obtenir de Bamako une issue satisfaisante à leurs yeux. A l’instar de ce qui s’est passé au Soudan du Sud ou en Erythrée, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) réclame que soit mis un terme à l’héritage colonial qui a créé des Etats africains dessinés à la règle.
Mais ce rêve réalisé pourrait en réalité rapidement tourner au cauchemar. Voilà des années en effet que ce territoire, vaste comme la France et la Belgique réunies, est devenu l’une des régions les moins fréquentables du monde. S’y mêlent les cellules islamistes autrefois en guerre contre l’Algérie voisine, qui ont formé la branche locale d’Al-Qaida, un autre mouvement intégriste, Ansar Dine, qui rêve d’instaurer la loi islamique sur l’ensemble du Mali, d’autres bandes armées encore, qui ont amassé des fortunes colossales grâce à toutes sortes de trafics, y compris celui d’otages étrangers.
Les Touareg, dont certains combattaient jusque récemment en Libye sous les ordres de Mouammar Kadhafi, ont été les premiers à pâtir de cette situation qui a davantage encore plongé les populations locales dans le sous-développement et la violence. Se plaignant d’être assimilé aux extrémistes islamistes dans une région délaissée par Bamako et par la coopération internationale, le MNLA n’en a pas moins joué avec le feu en formant une alliance de façade avec eux. L’occasion était trop belle: munis d’un équipement de pointe acquis dans ce supermarché d’armements qu’est devenue la Libye, profitant de défections de gradés touareg dans l’armée régulière, les «rebelles» n’ont fait qu’une bouchée d’une armée malienne totalement inopérante à la suite du putsch qui a placé une junte militaire au pouvoir à Bamako.

Libération d'otages : Un nouveau colis pour Blaise

Libération d'otages : Un nouveau colis pour Blaise

Mardi, 24 Avril 2012 21:40
La Suissesse Béatrice Stockly, enlevée par Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) le 15 avril 2012 à Tombouctou, au nord du Mali, est désormais libre grâce au Burkina Faso et à son président, Blaise Compaoré.



15 avril 2012 - 24 avril 2012. La Suissesse Béatrice Stockly a eu plus de chance que d'autres otages des barbus et enturbannés du désert pour avoir passé seulement dix jours en détention, dans des conditions pénibles on l'imagine. L'ex-otage était si choquée qu'elle a refusé de prononcer le moindre mot devant la presse burkinabè présente à son arrivée à la base aérienne à Ouagadougou.
C'est plutôt la représentante du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) de Suisse qui a pris la parole pour remercier les autorités malienne et burkinabè, en particulier le chef de l'Etat et le général Gilbert Diendéré. "La mission était délicate, mais a été efficace, et ma compatriote est libre, c'est l'essentiel", a-t-elle déclaré.
Gilbert Diendéré expliquera peu après que la Suissesse était entre les mains d'AQMI, qui l'avait refilée à Ansar-Dine. C'est auprès de ce mouvement salafiste que le négociateur est allé à bord d'un hélico en compagnie de nos confrères Emmanuel Ouédraogo de la TNB, Bachirou Nana de Sidwaya,  Ollo Hien de l'AFP et Mathieu Bonkoungou de la Voix de l'Amérique récupérer Béatrice.
"C'était effectivement une mission délicate, a confirmé le chef d'état-major particulier du président du Faso. Nous avions atterri au milieu d'une dizaine de véhicules 4x4 avec des hommes armés de mitrailleuses. Même pour y arriver, il fallait faire des détours parce qu'il y a dans la zone des groupes armés qui ne sont pas au courant de notre mission".
Béatrice Stockly est donc libre, en bonne santé et retrouvera sans doute son pays très prochainement.

Adama Ouédraogo
Damiss

Libération de l’otage suisse Béatrice Stockly


Sidwaya Libération de l’otage suisse Béatrice Stockly  - Le Quotidien

Libération de l’otage suisse Béatrice Stockly

Dans le secret de l’opération

26 avril 2012, par Webmaster

C’est à deux heures du décollage que les journalistes ont été mis au parfum de la mission spéciale. Le temps de se préparer rapidement pour l’aéroport, précisément la base aérienne 511. Sur place, le reporter de Sidwaya a trouvé ses confrères, Jean Emanuel Ouédraogo et Hamidou Badini de la télévision nationale, Mathieu Bonkoungou de la radio BBC et Romaric Ollo Hien de l’Agence France presse (AFP). Au salon d’honneur de la base aérienne 511, le général Gilbert Diendéré arrive avec deux représentants du gouvernement suisse. Il fait un briefing de la mission. « Le 15 avril 2012, une Suissesse d’une quarantaine d’années vivant à Tombouctou depuis belle lurette a été enlevée par des éléments d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Elle a été récupérée par le mouvement islamiste Ansar-Dine. Ce mouvement est prêt à la libérer. Nous avons été saisis par les autorités suisses pour faciliter sa libération », a dit le chef d’état-major particulier de la présidence du Faso, le général Gilbert Diendéré. Avant de préciser, en substance, « c’est une mission risquée, dangereuse ». Il a souligné sa volonté d’associer la presse nationale. « C’est un vol direct de 2 heures 30. Au retour, nous ferons une escale technique à Ouahigouya », a précisé ce para-commando, brillant officier, qui a toujours eu l’oreille du Président du Faso, Blaise Compaoré, sur les questions sécuritaires. Puis les membres de la mission s’engouffrent dans le MI 17 de l’armée de l’air qui s’arrache du sol et met le cap sur Tombouctou, « la ville aux 333 saints », située dans le nord du Mali, à environ 650 km de Ouagadougou, à vol d’oiseau. A 12 heures, sous une température « cuisante », l’hélicoptère atterrit sur une dune de sable, quelque part à côté de Tombouctou. « L’oiseau de fer » a dû « slalomer » dans le ciel pour éviter de survoler des zones contrôlées par des groupes qui pourraient être hostiles à cette opération. Sur l’étendue désertique, on aperçoit des hommes en treillis militaires, enturbannés, patrouillant à pied ou juchés sur des 4X4 lourdement armées. Certains manœuvrent les DCA bitubes et monotubes de 20 mm et de 14,5 mm, d’Est en Ouest, à l’horizontal ou vers le ciel. Le drapeau noir maculé d’écritures en langue arabe flotte dans le vent. Des guides armés nous conduisent sous une tente où le confort contraste avec le milieu. C’est là qu’auront lieu les entretiens. Des journalistes, correspondants des médias d’Etat maliens et de la télévision France 24 nous rejoignent. A bord de 4X4 bourrées d’hommes et d’armes, le porte-parole du chef d’Ansar-Dine, Sanda Ould Boumama et son représentant Abou Amar Targui vêtus de boubous, arrivent pour les pourparlers. « Le chef d’Ansar-Dine, Iyad Ag Ghali est présentement à Kidal. Nous le représentons », lance Ould Boumama. C’est lui seul qui parlera. Amar Targui se murera dans le silence. « Il n’aime pas parler », confie le journaliste Moulaye Saya de l’Agence malienne de presse. Avant de passer aux discussions, l’eau de bienvenue et un méchoui appétissant, fourré de couscous, sont servis aux « invités ». Pourquoi Ansar-Dine a décidé de contribuer à la libération d’otages ? Selon le porte-parole du mouvement, l’une de leurs missions est de contribuer à la sécurité des populations et à la protection de leur dignité. D’où la volonté de toujours œuvrer à la libération d’otages. « Nous avons dit aux Suisses de venir récupérer leur concitoyenne. Nous ne voulons rien d’autres », a-t-il indiqué. Les grésillements de son talkie-walkie et les sonneries de ses deux téléphones ne l’empêchent nullement de s’étaler sur la mission principale qui est d’appliquer la charia, c’est-à-dire la loi islamique. Il a lancé un appel à l’aide humanitaire : « Ansar-Dine n’a jamais été contre l’aide aux populations, à condition de respecter certains principes ».
Une ville en détresse
Ansar-Dine ne contrôle pas toute la ville de Tombouctou, car l’aéroport est notamment aux mains du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qui prône la partition du Mali contrairement aux islamistes. D’où des négociations en perspective pour permettre le ravitaillement de la ville par voie aérienne. « Les liens entre les mouvements islamistes Ansar-Dine et AQMI ? », « La cohabitation interreligieuse ? ». Je ne peux pas répondre à ces questions, a rétorqué Sanda Ould Boumama. Les correspondants de presse à Tombouctou sont sollicités par les mouvements armés pour relayer leur voix. Moulaye Saya et Sidi Ouangara ne voient pas d’un très mauvais œil la présence d’Ansar-Dine dans la cité aux nombreux saints. « Ils luttent contre la dépravation des mœurs décriée depuis longtemps par les imams dans cette ville religieuse… », relève Saya, fervent musulman.
Il réclame cependant, le retour de l’autorité de l’Etat malien. Les « Tombouctiens », a-t-il souligné, souffrent du manque de médicaments et du départ de médecins et autres personnels de santé. En général, « la ville ressent le départ des fonctionnaires. Le chômage a augmenté. Il n’y a pas d’argent liquide du fait de la fermeture des banques. Les boutiques sont devenues des lieux de causerie. Il faut qu’une solution urgente soit trouvée ». Les « Tombouctiens », reprend ce natif, ne veulent pas de la guerre, le bruit des armes, ils préfèrent le dialogue et la négociation. « Ils sont contre la partition du Mali qui a une civilisation de plusieurs millénaires. Le Nord s’est marié au Sud. Diviser le pays n’est pas la solution », a poursuivi, sous la tente, le correspondant de l’Agence malienne de presse. Après ces discussions qui prenaient quelquefois des allures politiques, le moment tant attendu arriva. Il est 13 heures 30 quand l’otage à bord d’un pick-up est conduite jusqu’à l’hélicoptère. Mission accomplie. Le MI-17 redécolle et met le cap sur Ouahigouya. Après 1 heure de vol, il s’immobilise devant le pied-à-terre du président du Faso, après avoir contourné une zone de turbulences. L’otage et les deux représentants du gouvernement suisse profitent se reposer un peu dans un bâtiment annexe. Sous l’auvent du bâtiment principal, les autres reprennent aussi des forces en échangeant. Puis le téléphone du général sonne. « Le président du Faso félicite tout le monde pour le succès de la mission », lance -t-il, dans un sourire, après la communication. A 17 heures 15, la mission arrive à son point de départ à la base aérienne 511 de Ouagadougou où l’attendent de nombreux hommes de médias, curieux d’en savoir davantage. « Demandez à vos confrères de la mission », a dit le général Diendéré, celui-là même qui a dégoupillé l’opération, une fois de plus avec succès. Selon des sources, les services du Burkina Faso sont sollicités dans la perspective d’autres libérations d’otages.
Bachirou NANADe retour de Tombouctou
L’otage suisse, Béatrice Stockly, a été libérée, le mardi 24 avril 2012 à Tombouctou au Mali et ramenée au Burkina Faso suite à une opération menée de main de maître par une mission du chef d’état-major particulier de la présidence du Faso, le général de brigade, Gilbert Diendéré. Une fois n’est pas coutume, les journalistes ont été au cœur des péripéties.

Libération de l'otage suisse, la belle affaire d'Ançar Dine

JournalDuMali.com: Libération de l'otage suisse, la belle affaire d'Ançar Dine
Par Célia d'ALMEIDA - 25/04/2012

L'otage suisse enlevée le 15 avril à Tombouctou a été libérée mardi 24 avril et remise par des islamistes aux autorités du Burkina Faso.

Dix jours. La durée de captivité de Béatrice Stockly aura été très courte si l'on pense aux autres otages prisonniers depuis des mois. Elle se trouve désormais au Burkina-Faso. Elle y a été accueillie par les autorités après avoir voyagé en hélicoptère depuis Tombouctou aux côtés du chef d'état-major particulier du président burkinabè Blaise Compaoré, le général Gilbert Djindjéré, venu la chercher avec deux représentants du ministère suisse des Affaires étrangères.
A son arrivée à la base militaire de Ouagadougou, elle n'a pas voulu s'exprimer devant les nombreux journalistes venus l’accueillir. La seule déclaration a été faite par le général Djindjéré : « Elle ne veut pas repartir en Suisse, elle ne souhaite pas quitter la région pour le moment et va rester au Burkina deux ou trois jours, le temps de réfléchir. »

La Suisse déconseille de se rendre au Mali depuis 2009

"Son état de santé est bon, compte tenu des circonstances", a déclaré dans un communiqué le Département fédéral des affaires étrangères suisse (DFAE), qui remercie les autorités du Mali et du Burkina-Faso. Le DFAE n'a pas manqué de rappeler qu'il déconseille "depuis le 1er décembre 2009 de se rendre au Mali en raison du risque élevé d’enlèvements" et qu'il recommande aux Suisses résidant au Mali de quitter momentanément le pays depuis le 30 mars 2012.

Qui est Béatrice Stockly ?

Agée d'une quarantaine d'années et vivant depuis longtemps à Tombouctou, Béatrice Stockly est passée outre ces consignes. Missionnaire protestante, très impliquée dans les actions sociales, elle n'a pas jugé utile de quitter Tombouctou, même après la prise de la ville dans les premiers jours du mois d'avril par des groupes islamistes armés souhaitant imposer la charia. La Suissesse avait initié plusieurs actions en faveur des populations. En janvier dernier, ses partenaires avaient procédé à l’inauguration d’une école à 20km à l’ouest de Bamako.

Ansar Dine en profite

Le Burkina Faso affirme qu’il n’y a pas eu de rançon, rapporte RFI selon qui la Suisse a néanmoins "accepté une formule pour que de respectables liasses d’euros soient versées". En faisant l'intermédiaires entre les ravisseurs - supposés êtres membres d'un autre groupe islamistes - et les autorités régionales, Ançar Dine mené par Iyad Ag Ghaly s'est donné l'image d'un interlocteur utile, étranger aux barbaries d'Al Quaeda au Maghreb islamique. La libération de Madame Stockly porte à 19 le nombre de personnes toujours détenues au Sahel

mercredi 25 avril 2012

Mali: Seule l’union sacrée pourra sauver le pays | Slate Afrique

Mali: Seule l’union sacrée pourra sauver le pays | Slate Afrique

L’écrivain et universitaire malien Manthia Diawara estime que seule la parfaite cohésion au sommet de l'Etat et l'implication totale du peuple malien, permettront de sortir de la crise.


Le président intérimaire, Dioncounda Traoré et le premier ministre Cheick Modibo Diarra, Bamako, 18 avril 2012 AFP/H. Kouyate
L’autre jour, j’étais au téléphone avec Amara Sylla, dit Amsyl, le grand artiste/designer malien.  Il avait tout de suite pris les devants, en me chahutant et m’accusant de ne pas être à Bamako, pour demander audience au Capitane Sanogo afin d’être nommé ministre dans le nouveau gouvernement de Dioncounda Traoré et Cheick Modibo Diarra.

«Tchê, Manthia!» (Mon gars, Manthia!), continua Amsyl, «il fallait être là pour voir tous ces politiciens et intellectuels défiler à Kati, devant le bureau d’Amadou Haya Sanogo.  Tous nos dignitaires et grands intellectuels sont allés se courber devant lui, et serrer sa main, pour avoir des postes de ministres.  C’est pourquoi je me demandais si toi aussi tu ne voulais pas être ministre? Tchê, Manthia, si tu veux, je peux aussi aller à Kati et négocier pour toi!» termina Amsyl, dans un grand éclat de rire dans mon oreille, comme pour me rappeler qu’il était toujours fidèle à lui-même.

S’occuper des vrais problèmes du Mali

Quel contraste avec les appels dans la presse malienne, réclamant au nouveau régime de

Mali : la France cherche les bons Touaregs pour isoler AQMI et préserver l’unité du pays - maliweb.net

Mali : la France cherche les bons Touaregs pour isoler AQMI et préserver l’unité du pays - maliweb.net
 

Au Mali, la partition du nord, occupé par plusieurs mouvements rebelles, n’est toujours pas acceptée par la communauté internationale. Parmi les nombreux groupes présents dans la région, entre terroristes et indépendantistes, les Touaregs pourraient être des interlocuteurs acceptables pour les Français.
Hélène Bravin, journaliste, spécialiste du Maghreb et auteure de « Kadhafi, vie et mort d’un dictateu r » (Editions Bourin), s’est entretenue avec Moussa El Koni, grand chef touareg libyen et représentant des Touaregs au Conseil National de Transition (CNT). Ancien consul général de Libye au Mali, Moussa al Koni a démissionné de ses fonctions pour rejoindre, en mars 2011, la révolution libyenne contre le régime de Khadafi. Celui-ci qui compte toujours sur son influence tente aujourd’hui de faire revenir en Libye les Touaregs libyens d’origine malienne et nigérienne qui ont fui la Libye vers le Mali et le Niger après la mort de Kadhafi et auprès de qui ils ont combattu jusqu’au bout. Sera-t-il entendu malgré sa défection précoce des rangs des fidèles de Kadhafi ? Convaincu que les Touaregs restent une communauté liée, il tente en tous les cas de les convaincre que la Libye reste leur pays refuge et d’une amélioration de leurs conditions de vie. Il dévoile aussi dans cet interview les tentatives de négociations que mène la France au Mali avec le mouvement Ançar Dine. Entretien réalisé avec la participation de Kamel Almarache, journaliste.

Atlantico : Qui sont ces Touaregs qui combattent au Nord du Mali pour l’indépendance du territoire Azawad ?

Moussa Al Koni : Ce sont des Touaregs venus de Libye. Ils sont Nigériens mais surtout Maliens. Ils ont acquis la nationalité libyenne depuis 1980 pour la plupart d’entre eux. Ils ont combattu aux côtés de Kadhafi durant la révolte. Ils sont venus en Libye lors de l’appel aux Touaregs lancé par Kadhafi en 1980 depuis la ville libyenne d’Oubari, considérée comme la ville principale des Touaregs en Libye. Ils ont été naturalisés massivement par Kadhafi. Celui-ci souhaitait faire pression notamment sur l’Algérie, le Niger, le Mali et la Mauritanie afin que ces pays reconnaissent son influence régionale ainsi que la cause des Touaregs marginalisés.
Le second objectif de Kadhafi était aussi de les utiliser, notamment dans la guerre au Tchad et au Liban. A cette fin, Kadhafi les a intégrés dans l’armée et a même créé un bataillon spécial pour eux appelé « les Commandos courageux » en référence à Tariq Ibn Ziyad, conquérant berbère de l’Espagne. D’ailleurs, le leader d’Ançar Dine (Défenseur de l’Islam), Iyad Ag Ghaly , d’origine malienne a combattu pour la Libye au Liban avant de constituer le Mouvement population de l’Azawad (MPA). Le leader actuel du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA), Mohamed Ag Najim, également d’origine malienne, a aussi fait partie de l’armée verte de Kadhafi. Cette intégration dans l’armée a été faite très facilement. Elle a servi de promotion sociale aux Touaregs non éduqués et très pauvres.

Et leur rapport avec les Touaregs libyens ?

Les Touaregs maliens se sont établis aux côtés des Touaregs libyens, installés bien avant l’invasion arabe du VIIème siècle. Ils se sont concentrés dans le Sud, dans la localité d’Oubari, au sud-ouest de Sebbha et à Ghadamès. Les Touaregs libyens ont également été intégrés dans l’armée de Kadhafi – ce qui leur a permis aussi une ascension sociale – et ils ont combattu à ses côtés durant la révolte. Ils partagent certaines coutumes avec les Touaregs Maliens ou Nigériens.

atlantico.fr

Serge Daniel. Spécialiste du Sahel : «Il faut arrêter de payer les rançons» | MaliActu

Serge Daniel. Spécialiste du Sahel : «Il faut arrêter de payer les rançons» | MaliActu
L’auteur du livre prémonitoire AQMI, l’industrie de l’enlèvement, Fayard, est l’un des fins connaisseurs du Sahel et de la mouvance islamiste dans la région. Pour lui, la situation au nord du Mali est une poudrière qui peut déstabiliser toute la région.
-Etes-vous surpris par la stratégie de l’AQMI et de Mujao qui sont passés des kidnappings et autres trafics à la prise de villes entières, comme  Gao et Tombouctou ?
Non, l’un n’empêche pas l’autre. La marque de fabrique d’Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) et de ses démembrements, de ses alliés, ou de sa dissidence est d’enlever des otages, de commettre des attentats, avec une volonté de créer des Etats islamistes dans la région. Si les mouvements jihadistes ont pu si facilement prendre pied à Gao, à Kidal et à Tombouctou, c’est à mon avis pour trois raisons : ils avaient depuis dix ans commencé l’opération d’infiltration de ces zones. De l’installation de cellules dormantes dans le nord du Mali, on est passés, il y a cinq ans déjà, à l’installation de structures actives, sans oublier les relations par alliances tissées.
Lors de l’entrée des jihadistes à Tombouctou, les autochtones étaient surpris de voir, parmi les assaillants, des jeunes de Tombouctou qui étaient censés être en Libye ou dans un autre pays maghrébin, en train de travailler pour aider matériellement la famille restée sur place. Maintenant on le sait, ces jeunes étaient dans des katibates sahéliennes, et l’argent qu’ils envoyaient aux familles restées à Tombouctou venait de l’AQMI. Et puisque ces sommes venaient parfois en euros, on pourrait penser qu’il s’agissait d’une partie des rançons payées par les pays occidentaux. C’est très intéressant de voir que le Mujoa (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest), s’est installé à Gao, et non à Tombouctou. Le chef du groupe est, certes, un Mauritanien, mais c’est une cellule composée essentiellement d’Arabes du Tilemsi, une zone géographique qui correspond en partie à la région de Gao.
La stratégie de l’AQMI est également de s’installer dans les régions, en s’appuyant sur les tribus locales. Lorsque l’un des chefs de l’AQMI, Ben Moktar, est arrivé fin mars début avril dans la ville de Tombouctou en compagnie du mouvement islamiste Ansar Dine, il appelait les dignitaires locaux par leur nom. Il était en terrain connu. N’oubliez pas qu’il s’est, un moment, marié sur place. Malgré les divergences, il y a toujours une passerelle entre les mouvements jihadistes du Sahel.
-Quelles sont les forces réelles de l’AQMI et Mujao ?
Pour schématiser, je dirais que l’AQMI est une armée et que le Mujao est une unité militaire. Mais le Mujao veut gagner du galon. Les jeunes du Mujao sont issus de l’AQMI. Ce sont des jeunes, notamment Mauritaniens, qui, un moment, commençaient par s’ennuyer. Ils réfléchissaient à leur devenir. Ils se rongeaient les doigts et commençaient à ne plus supporter la domination de l’aile algérienne du groupe. Et pour montrer qu’ils ont grandi et qu’ils pouvaient jouer dans la cour des grands, ils ont commencé à enlever des otages (deux Espagnols et une Italienne) au cœur du territoire revendiqué par le Polisario. La symbolique est forte. Le Mujao a donc effectué une entrée fracassante. Ensuite, les jihadistes du mouvement ont commis un attentat au sud de l’Algérie. Et plus récemment, l’enlèvement du consul algérien à Gao, que je connais bien. Et même si, pour eux, l’objectif reste de porter le jihad en Afrique de l’Ouest, il faut s’attaquer à la grande Algérie. Le Mujao doit être composé d’environ 70 permanents et de plusieurs sous-traitants.
L’AQMI est une entreprise qui compte quelques centaines de combattants, mais avec de nombreux complices dans le Sahel. Au niveau de l’armement, je le disais, il n’y a pas match, l’AQMI est surarmé. En mars dernier, elle a donné un coup de main décisif aux rebelles touareg du MNLA et au groupe islamiste Ansar Dine pour vaincre l’armée malienne dans la localité de Tessalit (Nord-Est). Savez-vous ce qui s’est passé ? L’AQMI est arrivé à infiltrer le réseau de communication de l’armée malienne sur le terrain. Un militaire malien loyaliste explique qu’il a donné des instructions à ses troupes via un talkie walkie, et en retour, il a entendu dans l’appareil, qui lui permettait de communiquer, la voie d’un jihadiste qui criait en arabe : «Dieu est grand, Dieu est grand !» L’autre force de l’AQMI est qu’elle se métastase de manière intelligente. Elle effectue un recrutement au sein de toutes les tribus locales. Il y a une pléiade de fractions touareg, mais il y a essentiellement six tribus dans le septentrion malien : les Iforas, les Imrades, les Idnanes, les Imouchars, les Kel Essouks et les Daoussak. L’AQMI a recruté dans toutes ces tribus.
-Leur entente est-elle de circonstance ou est-ce la même organisation (Al Qaîda) ?
L’AQMI est l’organisation tutélaire qui a fait allégeance à Al Qaïda, alors que le Mujao  ne l’a pas encore fait. C’est important. Le Mujao a, pour le moment, un côté électron libre dans le Sahel, qui cherche sa voie. Mais il peut avoir des passerelles. Le Mujao est le dernier-né des mouvements jihadistes des katibas sahéliennes qui, comme une laminaire, veut s’étendre dans toute l’Afrique de l’Ouest et faire une jonction avec Boko Haram du Nigeria. Depuis quelques mois, l’Algérien, Nabil Makfloufi, est devenu le coordinateur des katibates sahéliennes. C’est Droukdel lui-même qui l’a désigné et Ben Moktar et Abou Zéïd ont accepté. Je sais que les jeunes du Mujao ont beaucoup de respect pour Nabil qui est un spécialiste de la fabrication des explosifs. Le Mujao reconnaît avoir les mêmes objectifs que l’AQMI.
-Vous dites qu’il faut arrêter de payer les rançons pour la libération des otages… L’AQMI est-elle devenue riche avec cette «industrie» ?
L’Espagne a payé 8 à 9 millions d’euros pour obtenir la libération de ses otages. Le Canada a payé quelques millions d’euros, l’Autriche a payé entre 2 et 3,5 millions d’euros pour la libération de deux Autrichiens. C’est même un officiel autrichien qui a convoyé par vol spécial le magot. L’Italie a payé 3 millions d’euros pour libérer ses citoyens, en 2002/2003, l’Allemagne a payé 5 millions d’euros pour la libération d’otages européens, la Suisse a été aussi généreuse avec les preneurs d’otages. L’AQMI est devenu fortuné grâce aux pays occidentaux qui paient les rançons. Je vais vous raconter une histoire que je raconte dans mon dernier livre : un jour l’armée mauritanienne a saisi un véhicule déglingué de l’AQMI. Les Mauritaniens ont ensuite abandonné le véhicule. L’AQMI a repris le véhicule. Il y avait caché dans la ferraille de la voiture deux millions d’euros. C’était la banque de l’AQMI. Continuer à payer une rançon, c’est continuer à faire tourner l’industrie de l’enlèvement. Des pays comme la Grande-Bretagne ne paient jamais de rançons. C’est la ligne à défendre. Actuellement, pour libérer des otages européens, l’Europe est prête à mettre près de 200 millions d’euros sur la table. C’est énorme, et ça va permettre à l’AQMI de recruter des hommes, d’acheter des armes, de commettre des attentats.
-Comment voyez-vous l’évolution de la situation au Mali ?
Sur le terrain, lorsque le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a déclenché des opérations militaires en janvier 2012, j’ai tout de suite dit qu’un train peut en cacher un autre, et ensuite j’ai été plus loin en disant que le train MNLA cachait un autre. La principale force, aujourd’hui, dans les trois régions du nord du Mali, n’est ni le MNLA ni le mouvement islamiste Ansar Dine, mais l’AQMI. Dès le départ, j’ai affirmé qu’il  me semblait difficile, pour le moment, au MNLA de lutter à la fois contre l’armée malienne et contre l’AQMI.
Aucun des mouvements cités plus haut ne peut aujourd’hui administrer seul une région. Je crois que dans un premier temps, il y aura un pourrissement voulu ou pas de la situation. Ensuite, sur le terrain, Ansar Dine, appuyé par l’AQMI, restera pour un moment la principale force. Contrairement au MNLA, Ansar Dine ne demande pas l’indépendance d’une partie du territoire malien. Ansar Dine récupère les objets volés pour les rendre à leurs propriétaires civils. Ansar Dine organise des distributions de vivres. Tous ces actes font que les populations autochtones, tolèrent plus Ansar Dine aux autres groupes. Aujourd’hui, c’est non seulement la déstabilisation du nord du Mali qui est en marche, mais celle de tout le Sahel et du Maghreb. C’est pourquoi, il faut une solution sous-régionale.
-Quelles sont les solutions ?
Je verrai bien la nomination dans la zone d’un homme de la trempe de Abdelkrim Ghreib. C’est l’un des meilleurs diplomates algériens qui a servi notamment au Mali. Il connaît la région, il s’est occupé déjà dans le passé du problèmes touareg, et tout ce qu’il prévoyait, il y a dix ans, se passe aujourd’hui. Il faut un homme de sa trempe délégué par tous les pays du Maghreb avec l’appui de pays africains pour aider à sortir de la situation, d’une manière globale. Ensuite, l’évolution de la situation au nord Mali va dépendre de la situation au Sud, où malgré la prestation de serment du chef d’Etat intérimaire, il y a toujours un bicéphalisme à la tête de l’Etat. Un pouvoir militaire et un pouvoir civil.
-Des négociations sont-elles possibles ?
Le chef du mouvement islamiste Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, est très bien connu en Algérie. Dans les années 1990, puis en 2006, il a pris la tête de rebellions touareg dans le nord du Mali. Mais s’ il a toujours été le premier à faire la guerre, il a toujours été le premier à faire la paix. Le 10 avril 2012, Iyad Ag Ghaly, qui est contre la partition du Mali, a pris langue avec le Haut conseil islamique du Mali pour demander de venir chercher les prisonniers militaires de l’armée malienne arrêtés lors des combats. Vous avez là un canal de croyants qui peut déboucher sur des négociations futures. Iyad Ag Ghaly sera incontournable lors de futures négociations. Il va se mettre sur la ligne médiane entre AQMI et les rebelles du MNLA, si c’est «l’option paix» qui est finalement choisie par le pouvoir malien.
Par Serge Daniel
maliactu le 25 avril 2012

Mali : les dessous de la libération de l’otage Béatrice Stockly | MaliActu

Mali : les dessous de la libération de l’otage Béatrice Stockly | MaliActu


L’otage suisse enlevée le 15 avril 2012 à Tombouctou, dans le nord du Mali, est libre depuis mardi 24 avril. Béatrice Stockly a été remise par le mouvement islamiste Ansar Dine aux services de sécurité du Burkina Faso, qui l’ont emmenée à Ouagadougou à bord d’un hélicoptère. Cette femme d’une quarantaine d’années, vivant depuis longtemps à Tombouctou, est une chrétienne très impliquée dans les actions sociales. Elle avait refusé de quitter la ville après sa prise le 1er avril par Ansar Dine.
Une semaine après le rapt du 15 avril, on apprend que le groupe islamiste du nom de Ansar Dine a poursuivi les ravisseurs de l’otage suisse Béatrice Stockly, et a pu ramener cette dernière à Tombouctou. A moins que cet enlèvement et cette libération ne soient en réalité une affaire interne au groupe islamiste ? Difficile d’écarter totalement l’hypothèse.
Très rapidement, un homme d’affaires originaire de Tombouctou était venu proposer d’engager des négociations pour libérer l’otage contre la somme de 400 millions de francs Cfa. Il avait été éconduit. La Croix-Rouge malienne avait alors proposé de faciliter les discussions, mais Ansar Dine s’y était opposé.
Dans la foulée, la Suisse demande alors l’aide du Mali et surtout du Burkina Faso. Le président Blaise Compaoré instruit son chef d’état-major particulier et un de ses conseillers en déplacement au moment des faits. Un contact téléphonique est établi avec la haute hiérarchie du groupe armé Ansar Dine.
Les discussions sont au départ très tendues. Le Burkina arrive à amadouer, au sens propre comme au sens figuré, les gardiens de l’otage. On s’entend sur le jour de la libération, mardi matin du 24 avril.
Au saut du lit, des habitants de Tombouctou voient dans le ciel deux petits avions de reconnaissance, un hélicoptère du Burkina Faso atterrit puis repart avec l’otage. Le premier geste de Béatrice Stocky : offrir du chocolat aux autres passagers.
Le Burkina Faso affirme qu’il n’a pas versé de rançon. Peut-être qu’effectivement, l’argent n’est pas arrivé par ce canal, mais d’après nos informations la Suisse a accepté une formule pour que de respectables liasses d’euros soient versées. Cette libération confirmerait en tout cas la volonté d’Ansar Dine de se poser comme un véritable interlocuteur au nord du Mali.
Source : RFI

Grioo.com : Lettre ouverte aux leaders politiques du Mali

Grioo.com : Lettre ouverte aux leaders politiques du Mali


Mesdames, Messieurs,

La Case des Associations (LA CASA) qui se veut un cadre de rencontres, d’échanges et d’actions pour la jeunesse du Mali s’adresse à vous Leaders Politiques de l’heure au Mali.

Le message qui suivra ne relève pas de l'alarmisme, comme pourrait le faire croire un certain nombre de détracteurs insuffisamment informés.

Il ne s'apparente pas non plus à une opinion. Il s’agit plutôt de l’avertissement historique d’un peuple malmené qui ne peut plus souffrir d’être outragé.
Très chers leaders politiques
 
 

L’élection concurrentielle comme mode d’accès au pouvoir semblait de toute évidence être une institution consacrée au Mali depuis 1992 à la faveur de l’avènement de la démocratie pluraliste. Le Coup d’Etat, le Coup de Force ou encore l’insurrection en date du 22 mars 2012, selon la compréhension de chacun, a rappelé que nous n’avions pas totalement rompu avec cette vieille et honteuse habitude des militaires à s’inviter dans le champ politique.
La démocratisation du pays chèrement acquise au prix du sang de dizaines de citoyens anonymes, pour la plupart à la fleur de l’âge, a suscité dans les cœurs et dans les esprits des Maliennes et des Maliens un immense espoir.

Qui mieux que vous, hommes politiques, de surcroît acteurs du 26 mars 1991, pouvait porter cet espoir légitime de vos concitoyens ?
Vous qui, on s’en souvient, aviez osé, au moment même où l’autoritarisme était le trait structurant de la vie politique, prendre les devants pour dénoncer à visage découvert les tares du régime que vous aviez et continuez de qualifier de dictatorial.
Vous vous êtes vu pousser des ailes lorsque ce vaillant peuple s’est mobilisé comme un seul homme non seulement à Bamako mais aussi dans toutes les régions du pays au nom, entre autres, du multipartisme, de la lutte contre la corruption et des inégalités sociales.

Ce peuple ne pouvait imaginer ni croire un seul instant qu’il serait dupé par vos soins. Mais hélas ! Une fois votre coup réussi, vous avez décrété un nouvel ordre ignorant superbement les vraies préoccupations de la population.

Le Coup d’Etat du 22 mars 2012 a rappelé que nous n’avions pas totalement rompu avec cette vieille et honteuse habitude des militaires à s’inviter dans le champ politique

Vous avez, au fil des minutes et des heures, pendant des jours et des semaines, durant des mois et même des années, su malheureusement détourner l’attention du Peuple malien de ses nobles et légitimes aspirations, reproduit et magnifié, sans porter de gants, sans aucune crainte et parfois avec arrogance, toutes les tares dénoncées pendant les journées folles de Janvier à Mars 1991.

Vous avez ramené la politique au mensonge et l’homme politique au passant menteur. Dans la nuit du 21 au 22 mars 2012, tous avez appris à vos dépens, l’adage selon lequel, on ne saurait tromper tout un peuple tout le temps. Au-delà de l’incompréhension et de la condamnation sans ambages dans laquelle s’inscrit LA CASA, les événements des 21 et 22 mars 2012 ont levé le voile sur les terribles maux imposés par vous, leaders politiques, au peuple malien. A l’aube du 22 mars 2012, le Peuple a dénoncé et retenu entre autres la mollesse dans la gestion de la crise du nord, la corruption, le favoritisme, le manque d’autorité de l’Etat.

A cela il faut y ajouter l’institutionnalisation du mensonge aux électeurs, l’égocentrisme, le trafic d’influence, le népotisme, l’absentéisme dans l’administration publique, l’impunité, l’oisiveté au détriment de la récompense du mérite, le sens de l’honneur, la dignité et l’amour de la patrie qui faisaient la fierté de ce pays dans un passé pas si lointain. Ces dérives, toutes aussi latentes que cruelles, ne sauraient être mises sur le seul dos d’un seul régime, ni d’un seul clan encore moins d’un seul homme politique. Elles ont été créées et entretenues par toute la classe politique, de mars 1991 à nos jours.
Chers leaders politiques
 
 

Si réellement les mots ont un sens et si le quotidien du malien lambda vous préoccupe sincèrement, rendez-vous compte que vous avez échoué là où il ne fallait surtout pas. En effet, comment comprendre que la classe politique ait accepté de battre campagne pour les présidentielles d’Avril alors que la partie NORD du pays se trouvait en guerre ?

Comment comprendre l’absence totale de la classe politique comme signataire de l’accord cadre de mise en œuvre de l’engagement solennel du 1er avril 2012, intervenue le 06 avril 2012 ? La classe politique avait-elle besoin d’aller à Ouagadougou pour ne parvenir qu’à ce qui est indiqué dans la soit disante « Déclaration solennelle…. » L’Accord-cadre du 6 Avril 2012 qui consacre le retour à l’ordre constitutionnel normal ne doit pas un seul instant faire habiter en vous un quelconque sentiment de victoire; bien au contraire.

Vous devez saisir la perche qui vous a été tendue en mettant une dose de sérieux dans la tâche qui est censée être la vôtre. En somme il convient de respecter ce peuple qui sait se montrer patient et qui sait pardonner. Vous devez replacer ce peuple au centre de tout ce que vous entreprendrez désormais. Vous devez garder à l’esprit que tout comme le mouvement insurrectionnel de mars 1991, le Coup d’Etat de mars 2012 trouve sa source dans la frustration chronique des Maliens d’avoir été privé de leur droit à une vie décente qui leur a tant promis.
Chers leaders politiques

« Si la démocratie politique est une réalité avec la floraison des partis politiques celle économique mérite une bien plus grande attention. Une défaillance de la démocratie économique peut faire craindre le pire pour la démocratie politique » (Dr Eloi DIARRA, notre Mali 1960 – 2010, P. 69).

L’heure n’est plus aux atermoiements ; il ne vous reste plus de temps à perdre.

Vive le Mali
Vive la Jeunesse Vigilante


Bamako, le18 avril 2012