lundi 27 août 2012

Radio: Emissions: Le Mali devant le choix entre la paix et la guerre dans le règlement de la crise: La Voix de la Russie

Radio: Emissions: Le Mali devant le choix entre la paix et la guerre dans le règlement de la crise: La Voix de la Russie
Voici notre rubrique hebdomadaire « Gros plan sur l'Afrique ». Son auteur Alexeï Grigoriev propose aujourd’hui à votre attention son sujet « Le Mali devant le choix entre la paix et la guerre dans le règlement de la crise » et traditionnellement – un bref aperçu « L’Afrique : les échos de la semaine ». Vous pouvez mailer à l’auteur de la rubrique à l’adresse yazon@ruvr.ru
La junte militaire a commis il y a cinq mois : le 22 mars un coup d’Etat au Mali ayant renversé le président élu par voie démocratique Amadou Tumani Toure, le gouvernement, suspendu la Constitution. L’accession des putschistes au pouvoir a entraîné un chaos politique sans précédent. Le pays s’est désintégré en deux parties des deux rives du fleuve Niger. Les Touaregs séparatistes du Mouvement national pour la libération d’Azavad (MNLA) ont profité du chaos s’étant emparé de la plupart des territoires du Nord. A y ajouter le regain d’activités des groupes « Аl-Qaida au Maghreb islamique » (AQMI), les commandos touaregs d’Ansar Dine и du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) regroupant les extrémistes des tribus arabes. Ces trois groupes ont d’abord dispersé le MNLA ayant établi ensuite le contrôle dans le Nord du Mali et imposé au reste des habitants la charia. Malgré la médiation de la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les forces politiques dans le Sud du Mali n’ont pas réussi à s’entendre ce qui a transformé le Mali en un foyer d’instabilité dans le Sahel. La classe politique malienne a assuré à l’issue de cinq mois le consensus. Le président par intérim Dioncounda Traore a accepté lundi 20 août la nouvelle composition du gouvernement d’entente nationale proposée par le premier ministre Cheick Modibo Diarra. Le Conseil présidentiel supérieur composé du leader de l’Etat et de deux vice-présidents a été formé. Il est prévu d’instituer la Chambre publique des représentants des principaux partis politiques et des associations de la société civile. Il est décidé de former une délégation permanente pour les pourparlers avec les formations armées contrôlant le Nord du pays.
La délégation devra initier prochainement les pourparlers avec ces formations. Si ce processus n’évolue pas, il faudra se préparer aux opérations armées contre les groupes hostiles au nouveau gouvernement à Bamako dans le Nord du pays. Il faudra faire renaître les forces armées. C’est une tâche onéreuse et prolongée, le Trésor étant pratiquement vide et l’armée malienne loin d’être parmi les plus fortes dans la région étant inapte au combat et contrainte d’abandonner le Nord après les affrontements avec les groupes islamistes. « Néanmoins, a dit dans une interview à notre correspondant l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Russie au Mali Alexeï Doumian, je pense que la formation d’un nouveau gouvernement traduit les démarches réelles vers le règlement de la crise au Mali ». Le CS de l’ONU, a ajouté l’ambassadeur russe, reprendra début septembre l’examen du problème malien, envisagera, notamment l’éventuel concours militaire avec la participation des forces armées de la CEDEAO pour faire renaître l’Etat malien et affranchir le Nord du pays des groupes islamistes armés.
Les chefs militaires des islamistes d'Ansar Dine, d’AQMI et de Mujao se sont montrés en réponse à la formation d’un nouveau gouvernement d’entente nationale à Bamako prêts à convoquer un Conseil militaire de ses représentants à Kidal, Gao et Tombouctou. La réunion est fixée à fin août et les leaders des groupes entendent envisager une stratégie conjointe de guerre contre l’armée malienne et les forces de la CEDEAO en cas des opérations armées dans la zone contrôlée par les islamistes. Simultanément les leaders d'Ansar Dine et du Mujao ont menacé de représailles les pays qui participeront à la force interventionniste et ceux qui la soutiendront. Bref, les islamistes n’entendent pas céder sans combat les positions dont ils se sont emparés aux nouvelles autorités à Bamako et à leurs alliés de la CEDEAO, ce qui menace de transformer le Sahel en un théâtre d’opérations armées d’envergure. Or, les autorités maliennes n’ont pas de choix. Le nouveau chef de la diplomatie malienne Tiéman Coulibaly a dit dans une interview téléphonique à notre collègue Marie-Pierre Olphand de RFI.

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