Première amputation d’une main par les islamistes | Moyen Orient et Monde | L'Orient-Le Jour
Pour la première fois depuis plus de quatre mois qu’ils occupent le nord du Mali, les islamistes ont amputé la main d’un voleur, devant des dizaines de personnes sur une place publique de la localité d’Ansongo, au sud de la grande ville du nord-est du Mali, Gao, a-t-on appris hier auprès d’un élu. Un chef islamiste local, Mohammad Ould Abdine, a de son côté affirmé : « Nous avons appliqué la charia à Ansongo, la main d’un voleur a été coupée. C’est la charia qui exige ça. » Il a ensuite averti que de nouvelles amputations auraient lieu « dans quelques jours » à Gao où dimanche déjà des centaines d’habitants avaient empêché les islamistes de procéder à l’amputation d’un voleur.
Le gouvernement malien a vivement protesté ; en ajoutant « un nouvel acte ignoble à leur longue liste d’exactions et de vexations contre les populations », les « terroristes » et les « narcotrafiquants habillés d’un faux voile religieux accréditent le caractère inévitable de l’option militaire » pour reconquérir le Nord.
C’est le premier cas d’amputation rapporté dans le nord du Mali où, le 29 juillet, les islamistes avaient pour la première fois lapidé à mort dans la localité d’Aguelhok un homme et une femme parents d’enfants sans être mariés. Auparavant, des couples illégitimes, des buveurs d’alcool, des fumeurs ont été fouettés en public dans plusieurs villes, notamment à Tombouctou où ont également été détruits des tombeaux de saints musulmans vénérés par la population.
L’objectif des groupes islamistes armés qui se partagent le Nord – Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), tous deux alliés à el-Qaëda au Maghreb islamique (AQMI) – est d’imposer la charia à tout le Mali, malgré l’affirmation par le porte-parole d’Ansar Dine de vouloir conquérir le sud du pays « sans combat », mais par la persuasion.
La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) affirme être prête à envoyer au Mali une force armée de quelque 3 300 hommes, mais dit attendre pour cela une demande formelle des autorités de Bamako ainsi qu’un mandat de l’ONU. Une conférence dans ce sens doit se tenir à partir d’aujourd’hui à Bamako.
(Source : AFP)
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