La chute de la région aux mains des islamistes a été précipitée par un coup d'Etat militaire le 22 mars et depuis, l'armée malienne et les autorités de transition mises en place à Bamako après le retrait du pouvoir des putschistes en avril, sont totalement incapbles de reconquérir les territoires perdus.
L'amputation s'est produite mercredi devant des dizaines de personnes sur une place publique de la localité d'Ansongo, localité située au sud de la grande ville du nord-est du Mali, Gao, a appris jeudi l'AFP auprès d'un élu et d'un chef islamiste local qui a prévenu que d'autres amputations auraient lieu bientôt.
"Ils ont amputé mercredi la main d'un voleur à Ansogo", a déclaré, sous couvert de l'anonymat, l'élu de la région depuis Gao, mais qui se trouvait à Ansongo la veille et a été témoin de cette amputation d'un "voleur de moto", selon lui. Il a précisé que "beaucoup de sang" a coulé lors de l'amputation.
"Dans quelques jours, nous allons faire la même chose à Gao. Personne ne peut nous empêcher de faire ça", a-t-il affirmé.
Dimanche, des centaines habitants de Gao, principalement des jeunes, avaient empêché les islamistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), groupe lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui occupe la ville et sa région, dont Ansongo, de procéder à l'amputation d'un voleur.
Evoquant cette intervention des habitants, Mohamed Ould Abdine a affirmé: "la dernière fois, nous avons reporté (l'amputation) à cause de l'intervention des notables, non à cause de la population qui ne peut rien".
Un animateur de radio de Gao, Abdoul Malick Maïga, avait ensuite été hospitalisé après avoir été battu par les islamistes qui lui reprochaient d'avoir relaté cette manifestation de colère. Une autre manifestation avait eu lieu dimanche soir pour protester contre l'agression de l'animateur.
C'est le premier cas d'amputation rapporté dans le nord du Mali où, le 29 juillet, les islamistes avaient pour la première fois lapidé à mort dans la localité d'Aguelhok un homme et une femme parents d'enfants sans être mariés.
Auparavant, des couples illégitimes, des buveurs d'alcool, des fumeurs, ont été fouettés en public dans plusieurs villes, notamment à Tombouctou où ont également été détruits des tombeaux de saints musulmans vénérés par la population.
L'objectif du Mujao et d'un autre groupe islamiste armé allié d'Aqmi, Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), est d'imposer la charia à tout le Mali.
Ces groupes qui occupent tout le nord du Mali, soit les deux-tiers de son territoire, depuis fin mars, agissent de manière de plus en plus brutale en toute impunité, en dehors de la résistance d'une frange de la population.
La chute de la région aux mains des islamistes a été précipitée par un coup d'Etat militaire le 22 mars et depuis, l'armée malienne et les autorités de transition mises en place à Bamako après le retrait du pouvoir des putschistes en avril, sont totalement incapbles de reconquérir les territoires perdus.
Selon l'ambassadeur de France à l'ONU Gérard Araud, "le sentiment général est que nous ne donnerons pas l'autorisation sans être informé de la mission de la force et du concept opérationnel".
Une conférence destinée à finaliser les plans de déploiement de la force militaire ouest-africaine doit se tenir jusqu'à lundi à Bamako, dans l'espoir d'obtenir un mandat de l'ONU.
Parallèlement, la médiation burkinabè dans la crise malienne tente une négociation avec certains des islamistes maliens occupant le Nord, dont Iyad Ag Ghaly, chef d'Ansar Dine, que le ministre des Affaires étrangères Djibrill Bassolé est allé rencontrer mardi dans son fief de Kidal
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