Le Mali après le coup d'Etat - un pays en chaos
Kadiatou Keita
IAMANEH Suisse est une organisation de coopération au développement, engagée pour la promotion de la santé infantile et maternelle en Afrique de l'Ouest et dans les Balkans Occidentaux. La Dr Kadiatou Keita est coordinatrice de projet de IAMANEH pour le Mali et le Burkina Faso depuis maintenant plus de dix ans. La mère d'une petite fille de 9 ans et travaille à partir de sa base à Bamako. Dans une interview, elle dépeint ses impressions personelles d'un pays traversant trois crises en même temps: l'occupation du Nord par des rebelles, un coup d'Etat et une famine catastrophique.
Comment le coup d’État vous a-t-il atteint, vous et votre famille?
Je me trouvais à Mopti à ce moment, où un nouvel hôpital devait être inauguré. J’ai entendu là-bas que l’armée avait réalisé un putsch et que la télévision d’État avait cessé d’émettre. Mes collègues et moi nous sommes ensuite rendus à Ségou, où la situation était encore relativement sûre. Ma fille se trouvait auprès de la famille à Bamako. Nous avons pu maintenir un contact téléphonique, mais je me faisais beaucoup de soucis. De nombreuses personnes ont été tuées à Bamako dans leur maison par des balles perdues. La situation était très chaotique. Je suis restée à Ségou jusqu’au 24 mars et je suis ensuite retournée à Bamako, où j’ai heureusement pu retrouver ma famille saine et sauve.
Comment votre quotidien s’est-il modifié avec le putsch?
La ville de Bamako était comme morte après les événements. On ne voyait plus de voitures dans les rues, aussi parce que les soldats les confisquaient souvent. Tout le monde restait autant que possible à la maison. Il n’y avait plus de courant électrique durant la journée jusqu’au milieu du mois de mai et on était constamment contrôlé par des putschistes dans la rue. Nous vivons dans une grande incertitude concernant notre futur. Comment la CEDEAO (Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest, Ndlr) souhaite-t-elle donner suite aux événements? Comment tenir des élections régulières dans une telle situation? Qui sera au pouvoir à long terme? Une guerre contre les rebelles dans le Nord aura lieu, ça nous pouvons en être sûrs, mais quand? Les Maliens ont toujours été très pacifiques, et personne n'était prêt à vivre cette situation.
La crise alimentaire influe-t-elle sur votre vie?
Cette crise est déjà présente depuis longtemps, pas seulement au Mali, mais aussi dans les pays voisins, et à Bamako également. Les gens ne vivent plus, ils survivent seulement. Les prix ont énormément augmenté. Un sac de riz coûtait environ 30'000 francs CFA (55 CHF, Ndlr) avant la crise, et il se vend actuellement autour des 45'000 francs CFA.
La crise politique et économique a-t-elle une influence sur nos projets?
Notre partenaire Ya-g-tu, basé à Bandiagara près de Mopti, proche de la région contrôlée par les rebelles, a dû cesser ses activités durant une période car toutes les banques ont fermé. Ces dernières sont heureusement à nouveau ouvertes et Ya-g-tu a pu reprendre ses activités. Tous les autres projets ont continué de fonctionner normalement.
En raison de l’explosion des prix des aliments, les femmes liées au projet de notre partenaire GAD (Groupe Action Développement) à Kangaba n’ont plus les moyens de préparer elles-mêmes les trois repas journaliers pour leurs enfants. Avec l’aide de IAMANEH Suisse, le GAD fournit actuellement un supplément d’aliments à ces familles.
Informations concernantes le travail de IAMANEH Suisse au Mali.. plus
Apportez vous aussi votre aide! CCP 40-637178-8
Vous pouvez faire un don online.
Source: IAMANEH Suisse Comment le coup d’État vous a-t-il atteint, vous et votre famille?
Je me trouvais à Mopti à ce moment, où un nouvel hôpital devait être inauguré. J’ai entendu là-bas que l’armée avait réalisé un putsch et que la télévision d’État avait cessé d’émettre. Mes collègues et moi nous sommes ensuite rendus à Ségou, où la situation était encore relativement sûre. Ma fille se trouvait auprès de la famille à Bamako. Nous avons pu maintenir un contact téléphonique, mais je me faisais beaucoup de soucis. De nombreuses personnes ont été tuées à Bamako dans leur maison par des balles perdues. La situation était très chaotique. Je suis restée à Ségou jusqu’au 24 mars et je suis ensuite retournée à Bamako, où j’ai heureusement pu retrouver ma famille saine et sauve.
Comment votre quotidien s’est-il modifié avec le putsch?
La ville de Bamako était comme morte après les événements. On ne voyait plus de voitures dans les rues, aussi parce que les soldats les confisquaient souvent. Tout le monde restait autant que possible à la maison. Il n’y avait plus de courant électrique durant la journée jusqu’au milieu du mois de mai et on était constamment contrôlé par des putschistes dans la rue. Nous vivons dans une grande incertitude concernant notre futur. Comment la CEDEAO (Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest, Ndlr) souhaite-t-elle donner suite aux événements? Comment tenir des élections régulières dans une telle situation? Qui sera au pouvoir à long terme? Une guerre contre les rebelles dans le Nord aura lieu, ça nous pouvons en être sûrs, mais quand? Les Maliens ont toujours été très pacifiques, et personne n'était prêt à vivre cette situation.
La crise alimentaire influe-t-elle sur votre vie?
Cette crise est déjà présente depuis longtemps, pas seulement au Mali, mais aussi dans les pays voisins, et à Bamako également. Les gens ne vivent plus, ils survivent seulement. Les prix ont énormément augmenté. Un sac de riz coûtait environ 30'000 francs CFA (55 CHF, Ndlr) avant la crise, et il se vend actuellement autour des 45'000 francs CFA.
La crise politique et économique a-t-elle une influence sur nos projets?
Notre partenaire Ya-g-tu, basé à Bandiagara près de Mopti, proche de la région contrôlée par les rebelles, a dû cesser ses activités durant une période car toutes les banques ont fermé. Ces dernières sont heureusement à nouveau ouvertes et Ya-g-tu a pu reprendre ses activités. Tous les autres projets ont continué de fonctionner normalement.
En raison de l’explosion des prix des aliments, les femmes liées au projet de notre partenaire GAD (Groupe Action Développement) à Kangaba n’ont plus les moyens de préparer elles-mêmes les trois repas journaliers pour leurs enfants. Avec l’aide de IAMANEH Suisse, le GAD fournit actuellement un supplément d’aliments à ces familles.
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