Edito : Bassolé peut aller à Kidal, nous pas | MaliActu
Edito : Bassolé peut aller à Kidal, nous pas
Notre gouvernement ne le peut pas. Ne serait-ce qu’en simple témoin. Mais Djibril Bassolé peut se rendre à Kidal, parler avec Ansardine. Le Burkinabé peut même aller jusqu’à se féliciter de la disposition au dialogue de Iyad Ag Ali, celui qui a crée son mouvement sur un simple coup de volant en direction des Khatibat d’Aqmi dont il a mis la puissance de frappe au service de ses calculs tribaux. Avant de devenir aujourd’hui l’otage dangereusement surveillé des salafistes qui sont tout, sauf des enfants de chœur. Notre pays aura dévalé bien des pentes en 2012 et sa gueule de bois ne finira malheureusement que si le test du gouvernement d’union annoncé ne ressoude pas le Sud au lieu de le diviser davantage, au grand détriment du Nord. Pourtant, reprendre le destin du Mali en main plutôt que par les seules mains amies doit être un objectif de gouvernance.
Adam THIAM
L’intégrité territoriale allant de pair avec la dignité nationale. D’ailleurs, il devient de plus en plus clair que nous ne pourrons pas sous-traiter l’extérieur, fût-ce la Cedeao, pour la tâche de libération nationale. Encore que la Cedeao devra être sûre d’avoir les moyens matériels de ses communiqués finaux. Aussi bien à travers ses Etats membres que ses partenaires.
Car, il est clair désormais que le voisin sénégalais ne sera pas de la campagne du Nord malien. Il est aussi clair que le Burkina Faso, médiateur de la crise, insiste sur le dialogue. Il est clair enfin que l’Algérie exclut la guerre. Même la Mauritanie qui avait délocalisé son armée dans le Sahara malien prévient contre une action militaire contre sa bête noire salafiste. Le Maroc invite à la pondération, les Usa sont dubitatifs, les Nations-Unies restent tièdes sauf pour les sanctions ciblées contre certains islamistes. Gels des avoirs, interdictions de voyager. Comme si Abuzeid et Belmoktar sont des rats d’aéroport ! Les Maliens n’ont pas été seuls à détruire leur pays. Hélas, il leur faut comprendre qu’ils seront quasiment seuls à le reconstruire.
Adam Thiam
Source : Le Républicain
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