La forte présence internationale et l’actuelle légitimité du président Ibrahim Boubacar Keïta offrent au Mali une occasion unique de s’engager dans des réformes sérieuses et un dialogue inclusif. Néanmoins, la marge de manœuvre est étroite alors que les vieilles pratiques clientélistes commencent à réapparaitre.
« Beaucoup croient que l’introduction des réformes est prématurée pour un Etat souffrant encore des effets de la crise. Il est néanmoins important de ne pas manquer l’occasion de mettre en œuvre des réformes de gouvernance ambitieuses afin d’éviter que les problèmes du passé resurgissent ».
Rinaldo Depagne, directeur du projet Afrique de l’Ouest de Crisis Group
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Les conclusions et recommandations principales du rapport sont :
- L’accent mis sur le Nord ne doit pas éclipser la nécessité de refonder l’Etat et la gouvernance dans leur ensemble. Il est donc impératif de ne pas manquer une occasion unique de mettre en place une réforme ambitieuse de la gouvernance.
- Alors que l’accord préliminaire de Ouagadougou signé en juin 2013 est actuellement dans l’impasse, le gouvernement est en train de réactiver ses liens clientélistes avec des chefs touareg et arabes. Cette approche pourra certes assurer une stabilité à court terme mais celle-ci ne facilitera en rien l’introduction des réformes de gouvernance nécessaires dans les régions troublées du Nord.
- L’ensemble des signataires doit respecter les dispositions de l’accord de Ouagadougou. Le gouverne-ment devra faire preuve de plus de flexibilité et comprendre que les conférences nationales ne peuvent se substituer aux pourparlers véritablement inclusifs avec les communautés du Nord, y compris les groupes armés. Ces derniers vont devoir accepter le désarmement ainsi que le retour complet de l’administration malienne à Kidal tout en clarifiant leurs revendications politiques.
- Le Conseil de sécurité des Nation unies et les pays contributeurs de troupes devraient augmenter leurs ressources humaines et logistiques sans délai, particulièrement les capacités de mobilité aérienne de la Mission de stabilisation des Nations unies au Mali (Minusma). La mission devrait renforcer sa présence et son action dans le Nord. Elle doit appuyer le retour de l’Etat dans cette partie du pays, adopter la neutralité nécessaire pour faciliter les négociations et accomplir activement sa mission de protection des civils.
«Les nouvelles autorités sont en accord avec leurs partenaires internationaux sur le fait que les réformes sont essentielles pour rompre avec le passé », selon Rinaldo Depagne, directeur du projet Afrique de l’Ouest. « Cependant, beaucoup croient que l’introduction de ces réformes est prématurée pour un Etat souffrant encore des effets de la crise. Il est néanmoins important de ne pas manquer l’occasion de mettre en œuvre des réformes de gouvernance ambitieuses afin d’éviter que les problèmes du passé resurgissent ».
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