Les maliens dans leur ensemble attendaient avec impatience le discours à la Nation du Président intérimaire, Pr. Dioncounda Traoré après deux mois de convalescence passés à Paris. Donc, c’est un dimanche cauchemardesque qui s’est plutôt révélé aux yeux de tous ceux sont attachés à la Constitution du 25 février 1992 avec l’attribution de pouvoirs exceptionnels que l’ex Président de l’Assemblée Nationale vient de prononcer. Et pour cause !
Selon des spécialistes du droit Constitutionnel et en se référant à l’arrêt de la Cour Constitutionnelle du 10 avril dernier qui l’a investi devant le peuple malien après la démission de l’ex Président, Pr. Dioncounda Traoré contre toute attente, vient de fouler aux pieds les articles 38, 41, 42 et 50 de la Constitution du 25 février 1992, rouspètent bien de concitoyens qui n’en croient pas leurs yeux. Par son discours, Pr Dioncounda Traoré au lieu de jouer à l’apaisement et surtout respecter sa parole qu’il a tenu aux émissaires de l’association « Yèrèwolo-Ton » le 21 mai avant son agression en ces termes : «Je respecterai le délai constitutionnel de 40 jours qui est de démissionner le lendemain», aussi la Constitution, l’arrêt de la Cour Constitutionnelle ainsi que l’accord cadre du 06 avril dernier.
Le discours comme effet d’une bombe
Par son discours du dimanche dernier qui a fait l’effet d’une bombe, le Président intérimaire qui n’est pas élu démocratiquement, démontre à la majorité de nos compatriotes qu’il soutient bec et ongle le FDR. Mieux, il fait fit de l’accord cadre du 06 avril 2012 à cause du quel, il a été reconnu par le CNRDRE. Aussi, cette sortie du Président intérimaire explique aisément le délai fallacieux fixé par les pairs de la CEDEAO de concert donc avec lui qui était dit convalescent à Paris. Ce qui explique les ultimatums avancés par cette organisation sous régionale à l’égard du gouvernement Diarra et aux forces vives de La Nation. N’en parlons pas du CNRDRE qu’elle a tout essayer d’abattre, en vain, se retourne vers Dioncounda pour l’essayer.
En tout cas, le discours de Dioncounda Traoré, apporte de l’eau au moulin de ceux qui, durant deux décennies ont mis le pays en lambeaux, y compris (puisqu’il a été Ministres plusieurs fois), veulent continuer à le faire.
Ce qui est sûr et certain, selon l’avis général, le discours de Dioncounda Traoré à entendre bien de compatriotes et non les moindres, démontre à quel point « ces prédateurs sont déterminés à atteindre leurs objectifs de destruction du Mali par leur gestion qui laisse à désirer. Comme c’est une proposition, nous allons en discuter ». En clair, c’est un discours qui alimente les débats dans bine de salons feutrés de Bamako. Et même au sein de l’armée.
On refuse au CNRDRE son putsch et acquiesce celui de Dioncounda…
Selon bien d’observateurs et d’animateurs de la société civile, le discours du Pr Traoré qui a été savamment monté à Paris, n’est autre qu’un coup d’état constitutionnel contre le Mali alors que ces mêmes gars avaient condamné celui des militaires du 22 mars dernier. Que comprendre dans cette politique de deux poids, deux mesures ?
En clair, « on refuse au CNRDRE son putsch pour acquiescer une sorte de coup d’état constitutionnel de Dioncounda Traoré et compagnie », remarque-ton ça et là.
Dioncounda veut opposer les militaires…
Pour M. Bagayogo, cadre politique : « Le discours de Dioncounda Traoré va dans le cadre de la carte du multilatéralisme de la CEDEAO. Une sorte de partage du gâteau Mali. Et pour cause, il s‘arrose la souveraineté nationale et internationale, fait un clin d’œil à l’armée avec le poste de vice Président certainement confié au capitaine Sanogo ( une façon de le mettre en mal avec ses camarades), les Affaires Etrangères où il nommera un fidèle et remet le PM qu’il choisira au rôle de gestion des affaires courantes ».
Coup de massue sur la « tête » du CNRDRE et des forces qui le soutiennent
Au CNRDRE selon nos sources, le discours du Pr Traoré a été comme un coup de massue sur la « tête » car, là-bas, l’on s’attendait à tout, sauf à de tels propos de la part de celui qui dit qu’il « a pardonné à ses agresseurs, qu’il veut rassembler les maliens ».
Quant aux forces vives, la surprise est de taille pour ceux qui ne connaissent pas l’homme et surtout qu’il est l’otage d’un système cynique et machiavélique. La chute du régime du Général Moussa Traoré l’a démontré.
Discours de Dioncounda, un plan machiavélique…
D’ors et déjà, l’analyse du discours du Pr qui dit proposer aux partis politiques, aux forces vives et à l’armée (CNRDRE), « n’est autre qu’un plan machiavélique qui viole la Constitution du 25 février 1992 qui reste encore en vigueur », dénonce Mamoutou Fané, professeur.
« Les jours à venir seront déterminants pour la réplique à ce coup de massue au moment où le discours du PM, surtout en bambara qui a été bien capté par nos compatriotes, fait tabac. Ce qu’il faut craindre, c’est l’interprétation de celui du Pr Traoré », explique Issa Diarra d’un mouvement de soutien à la démocratie véritable.
La CEDEAO se réjouie du discours de Dioncounda Traoré…
« Et ce qui est grave et effrayant dans tout cela ce sont deux choses : La CEDEAO qui se réjouie de la prise en main de la transition par le président intérimaire, aussi, une certaine presse internationale fait déjà écho de dispositions prises par le Président intérimaire alors que celui-ci n’a aucun pourvoir juridique qui l’autorise à le faire s’il le signait. En fait, il qu’au cours d’une concertation, les maliens approuvent ce plan de sortie de crise qui frise à la répugnance dans la mesure où le CNRDRE avait proposé la même chose, il n’a pas été écouté », dit un haut cadre de l’administration territoriale.
Les propos du Président intérimaire auront difficilement des échos favorables…
« Dans ce cas, les propositions du président intérimaire auront difficilement des échos favorables au sein des partis politiques et associations qui défendent le putsch du 22 mars 2012 », nous confie un leader.
« Le discours de Dioncounda Traoré, est une provocation car, il n’a fait que nous faire revenir à la case de départ », martèle Tembely, de la société civile.
Pour ce cadre ADEMA : « Le Président Dioncounda Traoré a fait un discours qui respecte l’accord cadre du 06 avril dernier demandant la création d’un organe consultatif, la formation d’un gouvernement d’union nationale, la sécurisation des organes la transition. C’est un discours rassembleur et nous devons le saisir pour sortir de la crise ».
Il faut du tact et de la pondération
Comme on le voit, il faut du tact, de la pondération et surtout voir le Mali pour éviter le chaos.
Entre temps, attendons la réaction des forces vives ainsi que le CNRDRE. Ce qui est sûr et certain, ce discours du Pr Dioncounda a peu de chance d’aboutir, car en désavouant le PM actuel, c’est jeter un caillou dans la cour du CNRDRE et des forces vices qui l’accompagne. Alors qu’à ce niveau, selon nos informations, le maintien du PM et de son gouvernement sont toujours d’actualité et aussi, il n ya pas de mal à élargir cette monture gouvernementale mais avec des cadres triés comme ceux qui constituent l’actuel gouvernement Diarra.
Affaire à suivre !
Bokari Dicko
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire