La question ne devrait même pas se poser, et pourtant… Après des années de lutte pour l’autodétermination et contre la ségrégation, la stigmatisation, la sédentarisation forcée, l’avenir du peuple Touareg semble plus que jamais incertain.
L’indicateur le plus inquiétant : le parti pris que semblent avoir choisi les médias français en évoquant actuellement cette question, uniquement par le prisme d’une malheureuse et courte collaboration entre la rébellion Touareg et les jihadistes dans la prise du nord Mali.
À priori, il est effectivement difficile de soutenir cette démarche. Mais pour la comprendre, il faut savoir ce que subissent les “hommes bleus” depuis plusieurs décennies, depuis que la région du Sahel est devenu l’appétissant gâteau que se sont partagé sans scrupule l’Algérie, le Mali, le Niger, la Libye et le Burkina Faso. Tout ces pays se sont littéralement approprié le désert Saharien au mépris de ce peuple ancestrale, traditionnellement pacifiste.
La seule revendication du peuple Touareg : pouvoir conserver son mode de vie nomade sur les terres ensablées de leurs ancêtres. La réponse de ces pays d’Afrique de l’Ouest est tout autre. Sédentarisation forcée, scolarisation forcée pour apprendre la langue du pays auquel ils sont affiliés via des frontières qu’ils n'ont pas tracées et qui pour eux n’ont pas lieu d’être.
L'une des conséquences les plus désastreuses de cette sédentarisation est la pauvreté, qui fait des jeunes Touaregs des cibles faciles pour les jihadistes qui recrutent. Sachant tout cela, il n’y a rien d’étonnant à ce que les chefs de guerre Touaregs aient vu dans la conquête du Mali par les jihadistes, l’occasion de prendre une revanche et d’aller chercher cette autodétermination.
Enfin, il serait vraiment fâcheux de ne retenir que cela car bien avant que les Français ne se décident à intervenir en grande pompe, se sont principalement les Touaregs qui ont lutté dans l’ombre contre l’islamisme radical et le trafic de drogue dans la région du Sahel. Ceux qui avaient été dépossédé de leur précieux désert ont finalement fait bien plus pour la stabilisation de cette région, que les pays qui prétendaient y avoir assis leur autorité. Non seulement, les Touaregs ont droit à leur autodétermination, mais surtout, ils la méritent
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