jeudi 14 février 2013

Interview de Zeidane Ag Sidalamine : La République du Mali n’est pas une nation targuivore, ni une nation arabivore - maliweb.net

Interview de Zeidane Ag Sidalamine : La République du Mali n’est pas une nation targuivore, ni une nation arabivore - maliweb.net 
Zeidane Ag Sidalamine
Zeidane Ag Sidalamine
Nous le recevons pour la deuxième fois
Ag Sidalamine, Pionnier de la Flamme la paix, dans l’émission « Ensemble pour un Mali indivisible ». Avec lui, nous parlerons des avancées constatées dans les récupérations des régions occupées, mais aussi des perspectives qui s’offrent à notre pays. Doudaoda Zoumana Traoré nous propose quelques séquences de cette intervention.
La sécurité au Nord ne peut être assurée que par les forces armées régulières de la République du Mali
« Mon appréciation ne peut être que de la joie, du réconfort et de la satisfaction de voir les zones occupées, les villes occupées, les régions occupées jadis par les mouvements armés libérées par l’armée nationale du Mali, en relation et en tandem avec nos alliés, notamment l’armée française et les troupes de la CEDEAO. C’est une collaboration qu’il faut saluer parce que c’est une collaboration entre les porteurs d’uniformes, militaires français et militaires maliens. Ils ont le même dénominateur: c’est l’appartenance aux forces armées de sécurité de deux pays, la France et le Mali. Et il faut encourager cet élan de collaboration ; cet élan de solidarité, il faut le consolider, il faut le raffermir pour le plus grand bien du peuple malien. Pour ma part, la notion de sécurité, de défense du territoire, elle incombe aux forces armées et de sécurité du Mali. C’est une mission régalienne qui appartient au gouvernement, qui appartient à la République du Mali et à ses forces armées, loyalement, juridiquement et militairement constituées à cet effet. Donc la sécurité au Nord ne peut être assurée tout comme la défense que par les forces armées régulières de la République du Mali. »
Négocier seulement avec ceux qui renoncent à leur projet séparatiste reconnaissent la forme Républicaine et la laïcité de l’Etat malien
« Du moment où il y a eu une option de la République du Mali, consistant à dire : ceux qui renoncent parmi les mouvements armés de nationalité malienne, ceux qui renoncent à leur projet séparatiste, et reconnaissent l’intégrité et l’indivisibilité de la République du Mali, qui reconnaissent la forme Républicaine et la laïcité de l’Etat malien, qui reconnaissent la diversité, ethnique et culturelle de la République du Mali, ceux-ci, l’Etat malien peut parler avec eux. Mais sous réserve du respect des trois préalables que je viens de d’énoncer. J’ai appris par voie de presse la scission ou la création du Mouvement Islamique de l’Azawad qui est dirigé par un certain Algabass Ag Intala. A priori je ne comprends pas pourquoi ça été fait, mais tout ce que je sais c’est que Algabass Ag Intala est le fils d’une autorité traditionnelle bien écoutée de la région de Kidal, c’est le fils à Intala le patriarche de l’Amenokal des Ifoghas, mais cela ne veut pas dire que cela donne à Algabass Ag Intala un passeport en règle pour aller à la table de négociation. »
La République du Mali n’est pas une nation targuivore, ni une nation arabivore
« Il faut affirmer et avec force que la République du Mali n’est pas une nation targuivore, que la République du Mali n’est pas une nation arabivore, la République du Mali est une nation intégrante faite de diversité ethnique, culturelle. A côté des Peulh vivent des Songhoïs, des Touareg, des Arabes des Dogons, des Soninkhés, des Khasonkés, des Sénoufos, des Bamanans, des Malinkés, des Bozos, des Sorkhos et j’en passe. La force du Mali, c’est sa diversité culturelle, nous devons la préserver en cohabitant de façon saine, de façon positive à travers l’intégration des différences et non pas leur occultation. Je suis de Gao, mais la ville de Gao, si elle devrait être appelée ou désignée par un nom, on doit dire elle malienne mais, elle est songhoï. Cela n’empêche pas que des Touareg y vivent, que des Peulh y vivent, que des Arabes y vivent, que des Sénoufo y vivent. »
Sur la feuille de route du gouvernement Diango Cissoko
« Cette feuille de route est une balise, c’est une balise pour l’action politique du gouvernement de la transition et je pense je l’ai lue, je l’ai relue elle a été est bien balisée, elle est bien écrite. Je vais vous dire, l’actuel chef de gouvernement qui est le maître d’œuvre de cette opération, c’est quelqu’un qui est connu pour sa rigueur, pour son sérieux, pour sa connaissance de l’Etat.
Il faut amener toutes les communautés à la table du dialogue inter-malien, sans exclusion Maintenant par rapport aux notions de populations réfugiées ou déplacées, il faut qu’on se mette d’accord sur certains concepts. Nous avons certains de nos compatriotes qui sont réfugiés dans des pays voisins notamment au Niger, au Burkina Faso, en Mauritanie et en Algérie, mais nous avons aussi des déplacés internes. Des déplacés internes en direction des régions du sud du Mali et les déplacés internes au niveau de leurs terroirs communautaires d’attache, dans les villages, dans les zones de pâturage. Donc quelque part, il y a eu un bouleversement des axes d’exploitation agro-pastorale, de transhumance pastorale, de commerce suite à cette situation qui a été imposée injustement à notre pays pendant plus d’une année. Et toutes ces populations méritent d’être encadrées, méritent d’être suivies, méritent d’être assistées. Et je voulais dire que la souffrance ne se joue pas seulement au niveau des régions du nord, il faut nécessairement inclure dans le dialogue inter-malien et associer à ce dialogue inter-malien les communautés dogon des régions de Mopti et peulh et les autres communautés des régions Koulikoro en partie, des régions de Ségou en partie et des régions de Kayes en partie parce qu’elles ont été touchées aussi par le désastre humanitaire, par le déplacement de population, et par les problèmes liés à l’insécurité, à la rébellion, ou à l’islamisme ou au salafisme. Il faut un dialogue à ma compréhension et je le recommande pour mon pays, il faut un dialogue inclusif, il faut amener toutes les communautés à la table du dialogue inter-malien, sans exclusion, à côté des mouvements armés qui acceptent l’intégrité du territoire, la laïcité et la forme républicaine de l’Etat.
Attention à la stigmatisation : ceux qui attaquent ou ceux qui déstabilisent l’armée ne sont pas seulement de couleur blanche, ils sont aussi de couleur noire
Je ne peux pas appeler plus que les appels qui ont été déjà lancés. Le président de la République a lancé un appel pour dire de faire attention à la stigmatisation, de faire attention au racisme, de faire attention à la violence gratuite et inutile. Le chef d’État-major Général des armées a fait le même appel, que de l’autre côté ceux qui attaquent ou ceux qui déstabilisent l’armée ne sont pas seulement de couleur blanche, ils sont aussi de couleur noire. Je pense que le Mali a retrouvé sa grandeur, le Mali a retrouvé sa grandeur humaine, le Mali a retrouvé les lumières de sa civilisation, le Mali a retrouvé les accents de dignité de cette civilisation islamique que nous avons depuis 1300 ans. Donc le Mali n’est pas une nation à convertir, c’est plutôt une nation de convergence et non pas de conversion.
I KOITA

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