Appel au dialogue avec le MNLA : le péché mignon de Paris… - maliweb.net
Au delà de toute polémique, la position de la France et de l’ensemble de la communauté internationale face à la question du MNLA est à la fois logique, compréhensible et interpellatrice. Logique, d’un point de vue juridique, en vertu du Droit dont disposent des communautés dites minoritaires à réclamer des meilleures conditions de vie et par ricochet à bénéficier d’une protection juridique internationale dans le cadre de leurs revendications. Compréhensible, du fait des nombreux efforts de communication_aussi propagandistes que mensongères_ et plaidoyers déployés depuis un certain moment par le MNLA.
En d’autres termes, et force est de le reconnaitre, le dossier MNLA demeure une préoccupation pour le Mali et un enjeu politique majeur qu’il faudra résoudre autrement. D’où la nécessité pour l’ensemble des forces vives de la nation de tirer toutes les conséquences du passé dans la gestion de cette question et d’ouvrir un vrai débat objectif, constructif et dépourvu de toute passion afin d’une résolution définitive.
La communauté internationale invite les autorités maliennes à engager un dialogue politique avec le MNLA parce qu’il est arrivé à la berner quant à sa vocation de défendre les intérêts d’une minorité communauté touarègue. La France cède aux caprices du MNLA à Kidal, en remettant en cause un processus de reconquête qu’elle a elle-même enclenchée avec brio, parce qu’elle croit tout simplement que le MNLA n’est pas un groupe terroriste et reste un allié sûr dans la poursuite de la traque anti-terroriste dans le Nord-Mali. Disons donc, et sans coups férir, que le MNLA est entrain de réussir là où le Mali a échoué : la communication et la manipulation. Il se repositionne sur la scène politique avec la complicité de certains pays dits voisins ou amis du Mali grâce à sa perspicacité en communication ; manipule la France en se présentant comme un acteur incontournable dans la lutte anti-terroriste dans la zone et le comble de l’ironie la communauté internationale en prétendant représenter une communauté touarègue qui_pacifique et attachée aux valeurs de bon vivre ensemble_ne l’a jamais soutenu certes, mais fait preuve de complicité active de par sa passivité et son silence face aux agissements de certains de ses fils égarés !
Face à cette situation, il revient au Mali de clarifier les choses et aux maliens (plus particulièrement les communautés du Nord) de monter au créneau. Pour cela, il faille impérativement ouvrir le débat en dialoguant non pas avec le MNLA mais avec toutes les communautés du Nord pour éviter toute discrimination ethnique et puisqu’il s’agit d’un problème de ‘’développement communautaire’’. Il convient aussi de rappeler à la France que le processus de libération en cours est certes mené contre le terrorisme, mais aussi et surtout pour la justice, la paix et le développement durable dans un pays souverain (ce qui implique que les responsabilités doivent être situées sur les crimes commis depuis janvier et que les auteurs répondent de leurs actes). Car autant le MNLA jouit d’un ‘’droit de revendication’’, de cette même manière dispose le peuple malien d’un droit à la justice et à l’égalité qui doit être sauvegardé dans les mêmes conditions que celles dont bénéficie le MNLA. Il revient à la société civile d’accompagner les actions gouvernementales en la matière à travers un véritable plaidoyer et des actions concrètes. L’enjeu aujourd’hui pour le Mali est, par le biais d’une forte synergie d’actions et d’un débat sans démagogie ni passion, de démontrer à la communauté internationale que le MNLA n’est et ne saurait être un bon samaritain ni dans la lutte contre le terrorisme ni pour la cause de la communauté touarègue.
Ce message doit être porté par tous (Gouvernement, élus, société civile) et principalement les communautés issues du Nord (Touaregs-Tamasheqs-Bêlas-Sonrhaïs-Peulhs…) à travers des actions concrètes et non des discours passionnants. Si le MNLA arrive à berner Paris et la communauté internationale à travers la communication et la manipulation, qu’est-ce-qui empêche le Mali d’utiliser (positivement bien entendu) la même méthode pour prouver au monde entier qu’il ne vaut pas mieux que ceux que nous combattons actuellement et que tout dialogue avec ses militants requiert des conditions de fond (justice, désarmement, consensus…) et de forme (respect de la souveraineté du Mali, mise en place d’un ‘’pouvoir démocratique’’, libération totale et sécurisation du Nord…) ?
Fousseyni MAIGA Maliweb.net
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