Par David Baché Mis à jour | publié Réactions (15)
«Il devrait y avoir des opérations communes» avec les militaires français, a déclaré lundi le député malien Ibrahim Ag Mohammed Assaleh, en charge des relations extérieures du MNLA.Crédits photo : AHMED OUOBA/AFP
VIDÉO - Les Touaregs du MNLA et Paris ont des intérêts convergents : la France pourrait servir de médiateur entre Bamako et le groupe rebelle, en échange de son aide dans la libération des otages.
Bamako
L'un s'appelle Mohammed Moussa Ag Mohammed et serait le troisième homme du groupe islamiste armé Ansar Dine (les Défenseurs de l'islam). Celui qui dirigeait les djihadistes qui ont occupé Tombouctou pendant plus de neuf mois, et qui aurait donné l'ordre de faire couper la main de présumés voleurs. L'autre se nomme Oumeïni Ould Baba Akhmed, chef des combattants du Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest) dans la ville de Gao, jusqu'à la libération de la ville.
Les deux hommes ont été arrêtés dimanche près de la frontière algérienne. Non par l'armée malienne, ni par l'armée française, mais par le MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad). Du moins le groupe indépendantiste touareg le revendique-t-il. Tout comme il affirme vouloir les mener dans la ville de Kidal, où sont actuellement positionnés à la fois combattants touaregs et militaires français. Une étrange cohabitation, peut-être même une collaboration, dont les termes sont pour le moment très flous.
C'est que, justement, les sept otages français, enlevés par Acmi et le Mujao, pourraient se trouver au nord de la ville de Kidal, plus précisément dans le massif des Ifoghas, fief des combattants touaregs du MNLA. Une hypothèse «probable», selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves le Drian. Et qui pourrait expliquer à la fois la présence et la discrétion des forces françaises dans cette ville, aux confins du Nord-Est désertique malien.
Mais, même sans accord, il est clair que la promptitude du MNLA à soutenir les efforts français dénote à tout le moins une volonté de se faire bien voir de Paris. Depuis dès mois, les indépendantistes touaregs - qui demandent aujourd'hui un nouveau «statut» pour le nord du Mali, et non une indépendance immédiate - clament leur disponibilité à combattre au côté des forces libératrices pour chasser les groupes islamistes armés. Une proposition qui n'avait jamais reçu de réponse officielle mais qui semble aujourd'hui prendre forme.
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L'un s'appelle Mohammed Moussa Ag Mohammed et serait le troisième homme du groupe islamiste armé Ansar Dine (les Défenseurs de l'islam). Celui qui dirigeait les djihadistes qui ont occupé Tombouctou pendant plus de neuf mois, et qui aurait donné l'ordre de faire couper la main de présumés voleurs. L'autre se nomme Oumeïni Ould Baba Akhmed, chef des combattants du Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest) dans la ville de Gao, jusqu'à la libération de la ville.
Les deux hommes ont été arrêtés dimanche près de la frontière algérienne. Non par l'armée malienne, ni par l'armée française, mais par le MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad). Du moins le groupe indépendantiste touareg le revendique-t-il. Tout comme il affirme vouloir les mener dans la ville de Kidal, où sont actuellement positionnés à la fois combattants touaregs et militaires français. Une étrange cohabitation, peut-être même une collaboration, dont les termes sont pour le moment très flous.
Des renseignements précieux pour Paris
«C'est le hasard des événements, déclarait lundi sur RFI le député malien Ibrahim Ag Mohammed Assaleh, en charge des relations extérieures du MNLA. Les militaires français savaient que nous étions à Kidal lorsqu'ils sont arrivés. C'est comme ça que les choses ont avancé.» Aucun accord officiel, donc, mais «je pense bien qu'il devrait y avoir des opérations communes, du partage de renseignements, d'informations.» Un échange qui pourrait commencer très vite, puisque le MNLA semble disposé à remettre ses prisonniers de marque aux Français. Les captifs pourraient détenir des renseignements précieux pour Paris, notamment sur les otages retenus au Sahel. «Le moment est venu de les libérer»,a lancé François Hollande aux ravisseurs samedi, lors de sa visite au Mali. Sans négocier, a-t-il précisé sur un ton qui sonnait comme une menace.C'est que, justement, les sept otages français, enlevés par Acmi et le Mujao, pourraient se trouver au nord de la ville de Kidal, plus précisément dans le massif des Ifoghas, fief des combattants touaregs du MNLA. Une hypothèse «probable», selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves le Drian. Et qui pourrait expliquer à la fois la présence et la discrétion des forces françaises dans cette ville, aux confins du Nord-Est désertique malien.
Chasser les groupes islamistes armés
Dans le sud du pays, où l'intervention française menée à Kidal sans associer l'armée malienne passe mal, tout le monde croit à un accord entre Paris et le MNLA: la France servirait de médiateur entre le groupe rebelle et Bamako, en échange de son aide pour obtenir la libération des otages. Rien ne permet d'affirmer qu'un tel accord existe. François Hollande s'en est défendu samedi, à Bamako: «La France n'a pas vocation à s'ingérer dans le processus politique malien, a-t-il déclaré. Il ne nous appartient pas de faire des choix politiques pour le Mali.»Mais, même sans accord, il est clair que la promptitude du MNLA à soutenir les efforts français dénote à tout le moins une volonté de se faire bien voir de Paris. Depuis dès mois, les indépendantistes touaregs - qui demandent aujourd'hui un nouveau «statut» pour le nord du Mali, et non une indépendance immédiate - clament leur disponibilité à combattre au côté des forces libératrices pour chasser les groupes islamistes armés. Une proposition qui n'avait jamais reçu de réponse officielle mais qui semble aujourd'hui prendre forme.
«Tout prêt» des sept captifs
C'est autour de Kidal, dans le massif des Iforas, que seraient détenus les sept otages français au Sahel, selon Paris. Évoquant leur sort samedi, François Hollande a jugé que «les ravisseurs doivent comprendre que le moment est venu de libérer les otages», ajoutant que les forces françaises au Mali en étaient désormais «tout près». Le président nigérien Mahamadou Issoufou a aussi jugé dimanche que les quatre Français enlevés au Niger en septembre 2010 étaient «vivants» et «probablement» dans le nord du Mali, «vers la frontière avec l'Algérie, dans les montagnes des Iforas». Enfin, lundi, le général nigérian Shehu Abdulkadir, commandant en chef de la Mission africaine (Misma), a évoqué sur BFMTV une opération franco-africaine de libération des otages: «La Misma est en train de préparer quelque chose. (…) Nous y travaillons. Je ne veux pas vous révéler la teneur de nos plans. On garde ça pour nous, pour l'instant.»LIRE AUSSI:
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Par David Baché
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