vendredi 23 mai 2014

Reprises des hostilités à Kidal : « Nous n’avions aucun recours que d’opposer une légitime défense », Moussa Ag Attaher (porte parole du MNLA)

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Reprises des hostilités à Kidal : « Nous n’avions aucun recours que d’opposer une légitime défense », Moussa Ag Attaher (porte parole du MNLA) 22 mai
ZOODOINFOS.Suite à la résurgence des hostilités au Nord Mali entre les forces armées maliennes et les groupes armés touaregs, les mouvements touaregs de l’azawad ont organisé une conférence de presse ce jeudi 22 mai 2014 à Ouagadougou afin de « donner la réalité du terrain ». Ces groupes armés touaregs nient formellement avoir attaqué en premier les autorités conduites par le premier ministre malien Moussa Mara même s’ils avouent que les autorités de Bamako ne sont pas les bienvenus à Kidal.



Ils sont des représentants des trois mouvements du Nord Mali (MNLA, HCIA et MAA) a animé ce point de presse pour donner leur version des récents événements qui les opposent au gouvernement malien. Pour les représentants des mouvements touaregs de l’Azawad, c’est la décision « unilatérale » du premier ministre malien moussa Mara de visiter Kidal qui a été à l’origine des violences observées ces derniers jours au Nord Mali. Selon eux, 24 heures avant la visite, la population de Kidal a manifesté pour dire qu’il n’accepte pas la venue du premier ministre », parce que, disent-ils, « les conditions aujourd’hui ne sont pas réuni pour qu’un premier ministre de Bamako pense qu’il est premier ministre de Kidal ». Pour le porte- parole du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) Moussa Ag Attaher, l’ensemble des régions de l’Azawad demeure en territoire belligérant avec le gouvernement malien et donc de ce fait, « un premier ministre malien ne peut absolument pas se permettre de faire des parades dans ces régions sans l’accord de l’ensemble des mouvements et des populations de l’Azawad ».

« Le premier ministre n’a pas sa place à Kidal »

Toujours selon ces groupes armés, l’actuel gouvernement d’Ibrahim Boubakar Kéita a la particularité de tenir un discours en déphasage avec les attentes des peuples du nord Mali. « Le gouvernement du Mali se permet de dire que Kidal c’est comme Sikasso, que Kidal c’est comme Ségou. Quel drôle de comparaison ! », s’est insurgé le porte-parole du MNLA. Bien que reconnaissant l’accord de Ouagadougou qui consacre l’intégrité territoriale du Mali, Ag Attaher affirme qu’il ne faut pas nier l’évidence qui est que « l’intégrité ne peut pas être les armes ni les hommes qui vont escorter le premier ministre sur un territoire contrôler par d’autres forces et dont il n’est pas le bienvenu ». « Le premier ministre n’a pas sa place à Kidal » a-t-il poursuivit.

Pour ce qui est des affrontements, les mouvements armés touaregs disent avoir riposté en légitime défense puisque, disent-ils, c’est l’armée malienne qui a été la première à ouvrir le feu sur leur position et cela durant 20 minutes. « Nous n’avions aucun recours que d’opposer une légitime défense à un arsenal militaire qui avait comme seul objectif d’en découdre par la force avec les forces armées combattantes de l’Azawad ». A la date du 21 mai 2014, les groupes armés de l’Azawad disent avoir dégagé Kidal de toute présence de soldat malien. A en croire Moussa Ag Attaher, les localités comme Menaka et Anefis sont sous contrôle de leurs forces combattantes alors que Bouren et Ansongo étaient en passe de l’être. Quant au bilan des combats, les groupes armés de l’Azawad ont enregistré selon le porte- parole du MNLA, deux morts dont un officier et une dizaine de blessés. Cependant, ils disent avoir infligé une lourde perte à l’armée malienne, une quarantaine de soldats tués, une quarantaine d’autres faits prisonniers et une cinquantaine de blessés. Les blessés auraient été remis au Comité International de la Croix-Rouge (CICR) et à la MINUSMA. Un important lot de matériels composé de 50 véhicules 4×4 blindés, 10 camions, deux citernes de carburant et des tonnes de munitions et d’armes auraient été aussi saisi.

Notre objectif, (…) gagner la paix et le développement

Cependant, les mouvements touaregs disent rester ouverts aux négociations et à un règlement pacifique de la crise. « Notre objectif, c’est pas de gagner des batailles, mais de gagner la paix et le développement. Nous sommes prêts à mettre fin aux hostilités à conditions que le gouvernement fasse de même ». Ils lancent par ailleurs un appel aux organisations humanitaires à venir en aide aux populations civiles qui ont subi les violences de ces derniers jours.

Max Junior

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