vendredi 23 mai 2014

Kidal : Ou le goût amer de la défaite

Kidal : Ou le goût amer de la défaite

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Jeudi, 22 Mai 2014 20:23
On n’en est toujours pas revenu. Incroyable ! Inimaginable, la rapidité et la facilité avec lesquelles les militaires maliens ont été défaits à Kidal. Flash back sur ces quelques jours qui auront constitué pour les FAMA une descente aux enfers. Tout commence samedi. Lors d’une visite qui se voulait l’affirmation de l’autorité de Bamako sur l’ensemble du pays, le Premier ministre a été accueilli par une pluie de balles faisant 36 morts et de nombreux blessés. On pouvait dès lors comprendre la volonté du gouvernement de laver coûte que coûte l’affront.




Le principe acquis, restait à savoir comment procéder. Et c’est l’option de l’affrontement direct qui a été retenue, avec l’arrivée sur place de quelque 1500 hommes alors que, pour sa part, le MNLA tentait encore de faire amende honorable. Mais voilà que le remède s’est avéré pire que le mal, car à l’évidence les stratèges de Bamako ont largement surestimé leurs chances de victoire ou mal préparé l’offensive, oubliant sans doute qu’on ne va pas à la guerre comme on se rend au « grand Sumu » drapé de sa seule fierté et auréolé de la gloire légendaire de lointains ancêtres.
Résultat des courses, une déculottée magistrale qui restera dans les mémoires comme une bérézina, une réplique sahélienne de Waterloo. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que le MNLA a étendu son emprise sur d’autres villes du Nord, taillant des croupières à une armée régulière poussée dans ses retranchements au point que bon nombre de ses fantassins ont trouvé refuge auprès de leurs semblables de la Minusma et de Serval. La honte !
Et maintenant que la débâcle est consommée, la question est de savoir si le Premier ministre, par qui tout est arrivé, et le ministre de la Défense, dont l’image est irrémédiablement ternie, pourront rester en place. Dans tous les cas, IBK, qui a l’avantage d’avoir été élu pour 5 ans, devra tôt ou tard nettoyer les écuries d’Augias et sonner les cloches de la Grande Muette.
Désormais, les autorités maliennes n’ont plus d’autre choix que de boire le calice jusqu’à la lie et de s’asseoir à la table des négociations, cette fois en position de faiblesse face à un MNLA ragaillardi par ses victoires récentes et avec lui le médiateur Blaise Compaoré qui, avec le retour à l’accord de Ouagadougou, reprend la main. Reste à savoir si ses nombreuses préoccupations d’ordre domestique lui permettront encore de consacrer autant d’énergie et de temps à la résolution pacifique de cette nouvelle crise.
H. Marie Ouédraogo

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