vendredi 23 mai 2014

La mission de l’ONU au Mali n’est pas là pour combattre (responsable ONU)




Patrouille mixte des forces de la Minusma et de la gendarmerie nationale à Ber : UN SIGNAL FORT BIEN ACCUEILLI
Patrouille mixte des forces de la Minusma et de la gendarmerie nationale à Ber (photo archives)

« Le rôle de la Minusma (mission de l’ONU au Mali) n’est pas de combattre mais de faciliter une sortie de crise politique », a affirmé jeudi un haut responsable de l’ONU, en fixant comme priorités un cessez-le-feu et une reprise du dialogue entre Bamako et la rébellion touareg.

« Ce qu’il faut maintenant, c’est un cessez-le-feu », proposé par Bamako, « revenir très vite à la situation antérieure » à la reprise des combats le 17 mai, et « lancer le processus politique prévu par l’accord intérimaire de Ouagadougou », a souligné dans un entretien avec des journalistes le patron des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous.

Il a rappelé que l’accord de Ouagadougou de juin 2013 était le seul accepté par toutes les parties, dont la rébellion touareg du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad), qui affronte l’armée malienne dans le nord du pays. Cet accord « contient tous les ingrédients pour une solution politique et la réconciliation », a-t-il estimé.

M. Ladsous a préconisé « une relance effective et accélérée du processus de Ouagadougou pour créer les conditions d’un retour à la confiance » après les affrontements meurtriers à Kidal, dans le nord-est du pays.

Des mouvements rebelles touareg avaient signé le 18 juin 2013 à Ouagadougou un accord avec Bamako prévoyant un cessez-le-feu, un cantonnement des combattants rebelles et des « pourparlers de paix » pour décider du statut de la région Nord.

Pour M. Ladsous, il serait « profondément injuste » que la Minusma soit prise comme bouc émissaire dans cette affaire. « Nous sommes là pour aider mais c’est évidemment aux Maliens eux-mêmes de s’aider les premiers ».

Il a salué à ce propos la déclaration faite par Bamako mercredi soir, après des réactions d’hostilité de la population envers les soldats français et onusiens déployés dans le Nord, accusés de passivité vis-à-vis des indépendantistes touareg.

Le gouvernement avait demandé aux Maliens d’éviter « tout amalgame ou toute stigmatisation », affirmant que « la Minusma, la force (française) Serval et les représentants de la communauté internationale (…) ne sont pas nos ennemis ».

Après les violences à Kidal, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop avait réclamé au Conseil de sécurité « un mandat beaucoup plus robuste » pour la Minusma.

Des combats avaient éclaté le 17 mai à Kidal entre forces maliennes et groupes armés touareg, à l’occasion d’une visite du Premier ministre Moussa Mara, faisant des dizaines de morts.

Depuis lors, les villes de Kidal et Ménaka, dans le nord du Mali, ont été reprises par les rebelles, selon l’ONU, des défaites humiliantes pour les autorités maliennes qui ont offert un cessez-le-feu.

(c) maliactu.net avec AFP

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