L’accord de Ouagadougou incontournablePublié le jeudi 29 mai 2014Page visitée 86 fois
L’onde de choc de la honte subie par l’armée malienne à Kidal n’est pas prête
de s’estomper. Et cela peut se comprendre car tout le Mali a été ébranlé au plan
moral, psychologique et politique par cette guerre éclair, qui a révélé au grand
jour un grave dysfonctionnement au sommet de l’Etat malien.
Le
moins que l’on puisse dire, est que le peuple malien en est sorti humilié et le
régime du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) franchement affaibli. Au plan
politique donc, logiquement, l’on s’attendait à ce que des têtes tombent.
Soumeylou Boubeye Maïga ne doit pas être le seul à supporter le
fardeau de la débâcle de l’armée malienne à Kidal
Pour le moment, c’est la seule tête du ministre de la Défense, Soumeylou
Boubeye Maïga qui est tombée. « Le redressement » nécessaire promis par le
Premier ministre, vient ainsi de connaître sa première victime. Mais s’il se
limitait au seul scalp du malheureux Boubeye Maïga, ce redressement, attendu
légitimement par les Maliens, pourrait avoir un goût d’inachevé. En effet,
Soumeylou Boubeye Maïga a beau être un gros poisson dans la mare politique
malienne et ministre en charge de la Défense au moment des faits, il ne doit pas
être le seul à supporter le fardeau de la débâcle de l’armée malienne à Kidal.
D’autres personnalités politiques doivent des comptes au peuple malien dans
cette fâcheuse guerre. La démission de Boubeye Maïga est certes une bonne chose,
car sous nos tropiques, il est rarissime de voir les bommes politiques assumer
les conséquences de leurs actes malencontreux en rendant le tablier.
Cet acte pourrait donc faire école. Mais dans le cas présent du
Mali, l’on peut déplorer que Boubeye Maïga soit le seul à honorer l’addition
amère du fiasco de l’armée à Kidal. D’autres membres du gouvernement devraient
l’y aider. A commencer par le Premier ministre dont la visite inopportune dans
le fief du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et les propos
guerriers qu’il a tenus peu avant cette visite, ont de toute évidence, contribué
à réveiller le volcan du septentrion malien.
L’on peut donc
comprendre que l’opposition exige qu’il rende le tablier car sa part de
responsabilité dans la déculottée de l’armée à Kidal est nettement plus grande
que celle de Boubeye Maïga. De ce point de vue, la démission de Moussa Mara, qui
se démène aujourd’hui comme un beau diable pour justifier l’injustifiable,
aurait été politiquement plus correcte et plus appropriée que celle de son
ministre de la Défense.
La reprise en main du dossier malien par Blaise Compaoré pourrait
donner une chance à la paix au Mali
Cela dit, une des retombées positives de cette mésaventure militaire est la
reprise des pourparlers entre les groupes armés du Nord et le gouvernement
malien, le 29 mai à Ouagadougou, sous l’égide du médiateur Blaise Compaoré.
La solution de la crise malienne par les armes, le gouvernement l’a
expérimentée à Kidal à ses dépens. Bamako est donc tenu de mettre en berne son
orgueil, surtout qu’il n’en a pas les moyens, pour ainsi faire contre mauvaise
fortune bon cœur. L’on peut donc se réjouir que les deux parties aient pris
l’engagement de se parler à Ouagadougou pour sauver ce qui peut encore l’être.
Sans préjuger des résultats auxquels aboutiront ces pourparlers inter-maliens,
l’on peut déjà dire que la rencontre de Ouagadougou constitue un pas vers la
paix au Mali. Les propos du médiateur Modibo Keita, qui représente le
gouvernement malien à Ouagadougou, permettent de croire à ces pourparlers. « Je
vais à Ouagadougou pour une prise de contact avec mes frères maliens. Je vais
leur porter le message de paix du président Ibrahim Boubacar Keita », a-t-il
dit. Le ton est visiblement à l’apaisement. D’ailleurs, l’on pourrait se poser
la question de savoir pourquoi l’accord de Ouagadougou, qui avait pourtant été
paraphé par les deux parties, sous l’égide de la communauté internationale,
avait été mis en veilleuse par les frères ennemis maliens. Son application
franche et intégrale aurait certainement permis au Mali de faire l’économie des
pertes en vies humaines qu’il a enregistrées lors de la bataille de Kidal. C’est
pourquoi, l’on peut avoir le sentiment que la reprise en main du dossier malien
par Blaise Compaoré, après les tergiversations et les louvoiements de Bamako,
pourrait donner une chance à la paix au Mali. Les pourparlers inter-maliens, où
qu’ils se tiennent, ne doivent jamais se départir de l’esprit de l’accord de
Ouagadougou, qui reste, quoi que l’on dise, incontournable dans le cheminement
du Mali vers la paix dont le pays a impérativement besoin pour sa cohésion
sociale et son
développement.
de s’estomper. Et cela peut se comprendre car tout le Mali a été ébranlé au plan
moral, psychologique et politique par cette guerre éclair, qui a révélé au grand
jour un grave dysfonctionnement au sommet de l’Etat malien.
Le
moins que l’on puisse dire, est que le peuple malien en est sorti humilié et le
régime du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) franchement affaibli. Au plan
politique donc, logiquement, l’on s’attendait à ce que des têtes tombent.
Soumeylou Boubeye Maïga ne doit pas être le seul à supporter le
fardeau de la débâcle de l’armée malienne à Kidal
Pour le moment, c’est la seule tête du ministre de la Défense, Soumeylou
Boubeye Maïga qui est tombée. « Le redressement » nécessaire promis par le
Premier ministre, vient ainsi de connaître sa première victime. Mais s’il se
limitait au seul scalp du malheureux Boubeye Maïga, ce redressement, attendu
légitimement par les Maliens, pourrait avoir un goût d’inachevé. En effet,
Soumeylou Boubeye Maïga a beau être un gros poisson dans la mare politique
malienne et ministre en charge de la Défense au moment des faits, il ne doit pas
être le seul à supporter le fardeau de la débâcle de l’armée malienne à Kidal.
D’autres personnalités politiques doivent des comptes au peuple malien dans
cette fâcheuse guerre. La démission de Boubeye Maïga est certes une bonne chose,
car sous nos tropiques, il est rarissime de voir les bommes politiques assumer
les conséquences de leurs actes malencontreux en rendant le tablier.
Cet acte pourrait donc faire école. Mais dans le cas présent du
Mali, l’on peut déplorer que Boubeye Maïga soit le seul à honorer l’addition
amère du fiasco de l’armée à Kidal. D’autres membres du gouvernement devraient
l’y aider. A commencer par le Premier ministre dont la visite inopportune dans
le fief du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et les propos
guerriers qu’il a tenus peu avant cette visite, ont de toute évidence, contribué
à réveiller le volcan du septentrion malien.
L’on peut donc
comprendre que l’opposition exige qu’il rende le tablier car sa part de
responsabilité dans la déculottée de l’armée à Kidal est nettement plus grande
que celle de Boubeye Maïga. De ce point de vue, la démission de Moussa Mara, qui
se démène aujourd’hui comme un beau diable pour justifier l’injustifiable,
aurait été politiquement plus correcte et plus appropriée que celle de son
ministre de la Défense.
La reprise en main du dossier malien par Blaise Compaoré pourrait
donner une chance à la paix au Mali
Cela dit, une des retombées positives de cette mésaventure militaire est la
reprise des pourparlers entre les groupes armés du Nord et le gouvernement
malien, le 29 mai à Ouagadougou, sous l’égide du médiateur Blaise Compaoré.
La solution de la crise malienne par les armes, le gouvernement l’a
expérimentée à Kidal à ses dépens. Bamako est donc tenu de mettre en berne son
orgueil, surtout qu’il n’en a pas les moyens, pour ainsi faire contre mauvaise
fortune bon cœur. L’on peut donc se réjouir que les deux parties aient pris
l’engagement de se parler à Ouagadougou pour sauver ce qui peut encore l’être.
Sans préjuger des résultats auxquels aboutiront ces pourparlers inter-maliens,
l’on peut déjà dire que la rencontre de Ouagadougou constitue un pas vers la
paix au Mali. Les propos du médiateur Modibo Keita, qui représente le
gouvernement malien à Ouagadougou, permettent de croire à ces pourparlers. « Je
vais à Ouagadougou pour une prise de contact avec mes frères maliens. Je vais
leur porter le message de paix du président Ibrahim Boubacar Keita », a-t-il
dit. Le ton est visiblement à l’apaisement. D’ailleurs, l’on pourrait se poser
la question de savoir pourquoi l’accord de Ouagadougou, qui avait pourtant été
paraphé par les deux parties, sous l’égide de la communauté internationale,
avait été mis en veilleuse par les frères ennemis maliens. Son application
franche et intégrale aurait certainement permis au Mali de faire l’économie des
pertes en vies humaines qu’il a enregistrées lors de la bataille de Kidal. C’est
pourquoi, l’on peut avoir le sentiment que la reprise en main du dossier malien
par Blaise Compaoré, après les tergiversations et les louvoiements de Bamako,
pourrait donner une chance à la paix au Mali. Les pourparlers inter-maliens, où
qu’ils se tiennent, ne doivent jamais se départir de l’esprit de l’accord de
Ouagadougou, qui reste, quoi que l’on dise, incontournable dans le cheminement
du Mali vers la paix dont le pays a impérativement besoin pour sa cohésion
sociale et son
développement.
Pousdem PICKOU
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