lundi 9 juillet 2012

Trois questions à Blaise Compaoré, président du Burkina Faso, médiateur dans la crise malienne. « C’est aux Maliens de décider si le Premier ministre doit partir ou pas » - maliweb.net

Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso, médiateur de la Cedeao

Trois questions à Blaise Compaoré, président du Burkina Faso, médiateur dans la crise malienne. « C’est aux Maliens de décider si le Premier ministre doit partir ou pas » - maliweb.net
 
Médiateur dans la crise malienne, Blaise Compaoré joue, depuis le début des problèmes que traverse notre pays, un rôle assez important. A la sortie de la réunion tenue par lui et ses cinq autres homologues du groupe de contact de la Cédéao, le président du Faso a répondu aux questions du Prétoire.
Le Prétoire : Monsieur le président, que peut-on retenir de cette réunion du groupe de contact de la Cédéao sur la crise malienne ?
Blaise Compaoré : C’est qu’aujourd’hui, au cours des travaux de notre groupe de contact, nous avons eu à écouter les parties prenantes, les forces vives du Mali qui sont sur le terrain. Parce que, comme vous le savez, à Bamako nous sentons une grande fragilité des institutions, au nord, il y a une forte dégradation de la situation. Il fallait partager les points de vue avec ces Maliens, échanger sur la manière pour la Cédéao de mieux les appuyer dans cette résistance, à la fois à l’occupation et à la dégradation de l’Etat.  J’apprécie l’esprit d’ouverture, de compréhension et de dépassement des vues partisanes, qui a permis de placer le Mali, les intérêts supérieurs du Mali, au-dessus de toute autre considération. Je pense que ce qu’il faut retenir, c’est d’abord  la grande détermination des Maliens à se mobiliser dans une unité beaucoup plus forte. C’est pour cela que les recommandations sont maintenues de leur part pour aller vers la construction d’un gouvernement d’union nationale.
Justement, à propos de ce gouvernement d’union nationale, l’actuel premier partira oui ou non ?
[rires] C’est aux Maliens de décider si le Premier ministre doit partir ou pas. C’est aux Maliens de décider comment ce gouvernement d’union nationale doit être organisé.
Et au sujet du Nord ?
Nous avons tous conscience aujourd’hui que la menace terroriste s’installe dans le nord du Mali et compromet non seulement son unité et sa cohésion sociale, mais aussi la stabilité et la survie de la sous-région et au-delà, la paix et la sécurité internationales. Face à cette situation, il est impérieux que tous les frères maliens, dans un patriotisme exemplaire et un sursaut national, fassent preuve d’une union sacrée pour sauver la Nation Malienne. Il est aussi urgent que la Cédéao, les pays de la ligne de front, la communauté internationale appuient fortement le Mali dans la recherche de la paix, facteur indispensable à son développement.
Je lance un appel à la communauté internationale pour un appui diligent et continu aux initiatives de la Cédéao et la mise en place d’une assistance humanitaire d’urgence. A nos frères du nord qui ont opté pour l’usage de la force, je les exhorte vivement à l’arrêt immédiat des hostilités, à la protection des populations civiles et du patrimoine culturel, au respect des droits de l’homme et de la dignité des femmes.
Recueillis par Rokia Diabaté, envoyée spéciale à Ouaga

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