lundi 30 juillet 2012

Otages du MNLA : près des 80 militaires en danger de mort | MaliActu

Otages du MNLA : près des 80 militaires en danger de mort | MaliActu

Privé de nourriture depuis quelques jours, ce contingent militaire, anciennement en poste à Tessalit, lutte à présent pour sa survie et nourrit le sentiment d’un oubli ou abandon total de la part de nos autorités et même de l’opinion.

Nos soldats qui sont au nombre de 80 personnes, dont le commandant de régiment, Ousmane SANGARE, et quatre autres officiers de différents grades, après avoir reçu de la hiérarchie militaire l’ordre d’un « Repli tactique », se dirigeaient vers le Niger lorsqu’ils ont été fait otages du Mouvement populaire de l’Azawad (MNLA).
Après leur capture, en février dernier, ils ont été conduits dans une zone frontalière avec l’Algérie.
Mais depuis ce moment, jusqu’à maintenant, soit 5 mois, aucune démarche n’a été entreprise pour leur libération.
Selon l’un des otages qui a pu joindre discrètement des membres de sa famille, il y a quelques jours, aux premières heures de leur captivité, le MNLA s’occupait de leur alimentation en leur fournissant du pain algérien, un peu d’eau et de sucre.
Le même soldat indique cependant que depuis quelques jours, leurs ravisseurs n’arrivent plus à leur donner cette ration quotidienne.
Et d’indiquer que par conséquent, ils n’attendent plus désormais que l’heure de la mort. Ce, d’autant plus que le MNLA dit à qui veut l’entendre qu’il n’est en rien responsable de leur triste sort ; mais que ce sont les autorités qui n’ont rien entrepris pour leur libération.
Les familles de ces militaires ne sont pas restées les bras croisées pendant tout ce temps. Elles sont au four et au charbon pour obtenir leur libération. C’est dans ce sens qu’elles ont demandé des audiences en vain avec les plus hautes autorités du pays. Les organisations islamiques et certaines personnalités approchées leur ont opposé des problèmes de mandat et de moyens logistiques. De façon très élégante, tous ont décliné l’offre d’intervention pour libérer ces militaires.
La seule lueur d’espoir, selon un membre des familles des militaires otages, réside dans une hypothétique action de la Croix rouge opérant dans la zone du Niger.
En effet, nous indique cette source au comble de l’angoisse, la Croix rouge, qui a été interpellée sur le sort de ces militaires, a promis de leur venir en aide, mais après avoir fini de s’occuper de ceux qui sont en zone nigérienne.
Combien de temps cela prendra-t-il ?
Nul ne saurait le dire dans la mesure où les besoins de ce côté sont extrêmement importants.
L’inquiétude est d’autant plus grande chez les familles des militaires entre les mains du MNLA que les personnes qui ont été faites otages par le mouvement Ançardine de Iyad bien après eux ont été rendues à la liberté. D’où cette interrogation persistante : leurs parents ont-ils été sacrifiés par l’État ?
Elles s’interrogent d’autant plus que ni les pouvoirs publics, ni l’opinion ne parle un tant soit peu de ces militaires qui sont otages du MNLA.
Il faut dire que depuis la libération de dizaines de soldats, sous l’égide du Hait conseil islamique du Mali, les consciences semblent apaisées; le sentiment le plus généralement partagé étant que les otages sont de retour. Dès lors, nul ne s’est préoccupé de ce contingent de 80 militaires de la base de Tessalit. Sait-on seulement leur existence en tant qu’otages du MNLA pour s’en préoccuper ? Rien ne le prouve au sein de l’opinion publique. Par contre, l’on peut douter d’une volonté manifeste des autorités de faire l’impasse sur ces otages militaires dont le sort les embarrasse à plus d’un titre.
Pourtant, il urge, 5 mois après la capture de nos soldats et surtout après la débâcle militaire du MNLA, de tout mettre en œuvre pour que ces militaires, dont le sort pourrait aller s’empirant, puissent recouvrer la liberté. Et pour cause, le MNLA, qui a été défait et contraint à l’exil par endroit, ne dispose plus des ressources nécessaires pour prendre en charge des prisonniers ; mais aussi, pour manifester une certaine inflexibilité quand il s’agira de mener des négociations.
Il appartient donc aux autorités, aux organisations humanitaires de saisir la balle au rebond pour la gestion de ce dossier.
Par Bertin DAKOUO
Source : Info matin

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