L’homme n’est pas aussi moins connu de l’opinion nationale et internationale, car ce nom a toujours été associé aux différentes rébellions qu’a connues notre pays depuis 1990. Présenté par la presse occidentale comme un extrémiste, un radical,orIyad, ce démonà la barbe de queue de canard n était autre qu’un vulgaire chef de bande. Qui est l’homme en question ? Comment le chef rebelle s’est transformer en émir d’AQMI ? Pourquoi est il tombé dans l’extrémisme fanatique ? Décryptage……
IYAD AG AGHALI, plus connu avec son prénom IYAD, est né vers la fin des années 1950, selon un de ces anciens collaborateurs, aux environs d’ABEÏBARA dans la région de Kidal. Son père était un riche propriétaire de bétail et il est issu de la tribu noble des IFOGHAS. Le jeune IYAD prend le chemin de la Lybie dans les années 1970, pour être formé dans les Camps d’entrainement du Colonel Kadhafi. Dans les années 1980, il est envoyé au Liban comme volontaire arabe pour appuyer ce pays contre Israël. Il se fait vite distingué par son talent et son aptitude au combat et il fut l’un des rares rescapés à retourner six mois plus tard en Libye avec certains de ses lieutenants.De retour au Mali vers 1986, avec plusieurs jeunes touaregs, il fonde le Mouvement Patriotique pour la libération de l’AZAWAD (MPLA) en 1988. IYAD est le déclencheur de la première attaque de la rébellion de 1990, le 28 juin à Ménaka. En 1992 il accepte de sortir du maquis et dépose les armes à la faveur du Pacte National. Et IYAD dévient fréquentable, il ramène même les groupes dissidents à rejoindre le Pactepar les armes. Il devient l’homme de « Bamako », l’homme de main d’Alpha Oumar Konaré (AOK) et s’occupe des affaires touchant à la sécurité des régions du Nord. A Kidal c’est lui le « Boss » dit un proche qui se rappelle d’IYAD à cette époque et tout ce qui concernait le Nord passait par lui.
« ATT et IYAD : les deux ne s’aimaient pas, il se méprisaient au contraire »
De 1996 à 2002 IYAD jouissait des privilèges d’un Haut fonctionnaire et même d’un ministre mais n’avait aucun titre officiel. Il avait ses entrées à Koulouba et recevait tous les officiels en visite à Kidal. C’était le beau vieux temps et on le reconnaissait avec sa « grosse moustache ». C’est avec l’arrivée d’ATT au pouvoir que les relations entre IYAD et Bamako ont commencé à se détériorer. Les deux hommes ne s’aimaient pas ! IYAD méprisait ATT et vice versa nous explique un élu de Kidal. Avant le 23 MAI 2006, ATT avait traité IYAD, BAHANGA et FAGAGA de « bandits » et « voleurs » ce qui lui a valu la haine de ces derniers. ATT ne faisait pas confiance du tout à IYAD qu’il considérait comme le grand manitou du banditisme au Nord, lâche un ancien collaborateur du président déchu. Après « les Accords d’Alger », les deux hommes sont revenus a de meilleurs sentiments et se fréquentent de nouveau mais avec beaucoup de réserve. IYAD n’a jamais pardonné à ATT sa préférence à celui qu’il considère comme son plus grand ennemi en l’occurrence le Colonel Alhaji AG GAMOU. Pour écarter IYAD, le président le nomme comme Conseiller consulaire en Arabie Saoudite en Novembre 2007.
IYAD le « Barbu ».
La relation d’IYAD et le radicalisme n’est pas nouveau et ne date pas d’aujourd’hui, car en 2010 il est expulsé d’Arabie en raison des ses liens douteux avec des milliers extrémistes notamment avec Al-Qaeda. Il avait, bien avant l’épisode saoudien, eu des contacts fréquents avec des mouvements terroristes notamment en 2003 ou il a servi d’intermédiaire pour la libération d’une vingtaine d’occidentaux détenu par le GSPC (Groupe Salafiste pour la prédilection et le Combat) dans le Sud algérien. C’est à ce moment qu’il fait la connaissance de Mocktar Bel Mocktar « le borgne » et Abu Zeïd tous émirs de la futur AQMI.
Dans les années 2000 il entretient des relations avec les prédicateurs Pakistanais présents dans la région de Kidal.Pour un officier qui connait bien la région, il pense plutôt que : c’est Abdel Karim Targui (émir touareg d’AQMI et cousin d’IYAD) qui aurait persuadé ce dernier de rejoindre la nébuleuse d’Al-Qaeda. Il a servi d’intermédiaire pour la libération de plusieurs otages dans le Sahara. Et c’est ainsi que le « playboy » moustachu des années 1990 et 2000 est devenu le grand barbu et désormais « Cheik IYAD » le « GUIDE » d’ANSARDINE.
Mais jusqu’ ou poussera t il ses maléfiques batailles ?
Nous y reviendrons
A NIANGALY
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