Dans un rapport élaboré en mars 2012 et destiné aux députés, la commission des affaires étrangères du parlement français a passé au peigne fin tous les enjeux de la crise économique et sécuritaire qui agite le sahel, singulièrement le Mali. Votre journal, Procès-Verbal, vous livre, par épisodes, des extraits de ce document très riche en révélations.
Prises d’otages, assassinats de nos compatriotes et d’Occidentaux, nouvelle rébellion touareg, dispersion d’armements à la suite de la révolution libyenne, essor de trafics en tout genre, sécheresse et risque élevé de crise alimentaire…Depuis des années, le Sahel occupe une
place privilégiée dans l’actualité internationale. Au-delà des problématiques classiques d’une région défavorisée, il doit faire face à des menaces qui pèsent sur sa stabilité, la plus dangereuse étant une organisation terroriste très déterminée, Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), qui a réussi à s’y installer durablement.
La commission des affaires étrangères ne pouvait se tenir éloignée d’un tel sujet. La sécurité de la zone sahélienne est une question très grave à laquelle la France est aujourd’hui confrontée. Elle concerne nos intérêts dans cette région mais touche aussi l’existence de nos concitoyens. Plusieurs d’entre eux y ont perdu la vie et six Français y sont encore retenus en otages. S’agissant d’un enjeu géostratégique majeur, face à une menace très concrète qui se joue des frontières et qui touche à la paix et aux intérêts de divers pays, il faut apporter une réponse efficace qui ne peut être que régionale et concertée. Nos travaux nous ont conduits à auditionner un grand nombre de personnalités et d’experts mais aussi des ex-otages. Nous avons été en Algérie, au Mali et en Mauritanie, des Etats directement confrontés à AQMI. S’agissant du Niger, également en première ligne, nous avons pu rencontrer le nouveau Président, M.Issoufou, et son Premier ministre, au mois d’octobre. Nous nous sommes rendus au Sénégal et au Burkina Faso, deux pays qui sont aussi des acteurs importants dans la région. Nous avons choisi de bâtir notre rapport sur deux axes. Nous avons d’abord dressé un état des lieux le plus précis possible de la situation sécuritaire du Sahel. Logiquement, nous avons ensuite essayé de recenser les différentes façons d’y remédier en explorant trois pistes. En premier lieu, la nécessité de traiter le problème de nos compatriotes retenus en otages, et ce en adoptant une stratégie cohérente face aux enlèvements. En deuxième lieu, l’obligation de combattre plus efficacement AQMI, car si des progrès ont été accomplis, beaucoup reste à faire, notamment en ce qui concerne la coordination régionale des renseignements et de l’action militaire. Enfin, rien ne sera possible sans mobiliser davantage de ressources au service du développement de cette zone déshéritée.
Une région déshéritée
Le Sahel s’étend de l’Atlantique à la mer Rouge. Il forme un arc du Sénégal au Soudan, comprenant le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad. On y inclut tout ou partie de la Mauritanie, de l’Algérie, du Nigeria et de l’Erythrée…Aux portes du Sahara, le Sahel est victime de la sécheresse et de la désertification qui n’a cessé de s’étendre depuis des décennies, entraînant réduction des cheptels, famines endémiques, diminution des terres arables. La région cumule nombre de handicaps qui influent sur la capacité des Etats à lutter contre les périls sécuritaires mais aussi sur leur développement…
Les 3 pays au coeur du terrain d’action d’AQMI sont parmi les plus pauvres du monde. Sur l’indice de développement mondial, la Mauritanie occupe le 159ème rang, le Mali le 175ème et le Niger le 186ème. Non seulement ils réunissent les critères pour figurer dans la catégorie des pays les moins avancés (PMA), mais ils présentent chacun des indices de développement inférieurs à la moyenne constatée en Afrique subsaharienne… Le nombre d’enfants par femme au Niger est de 7,2 – le taux de fécondité le plus élevé au monde, supérieur au taux de fécondité africain moyen de 5,5. Le Mali, avec un taux de 6,4, arrive au 2ème rang, la Mauritanie étant mieux placée, avec un taux de 4,6. Si l’Afrique doit affronter un défi démographique majeur, celui qui est posé (au Sahel) est aigu puisque la population de la bande sahélienne devrait doubler d’ici à 2040 pour atteindre 150 millions d’habitants. Les répercussions auront un impact très négatif sur les capacités des Etats à réaliser les réformes nécessaires au développement… A ces remarques pourraient s’ajouter d’autres aspects liés à l’exode rural, à la croissance exponentielle des villes, aux services sociaux à développer, à la rareté des ressources naturelles, à l’accès à l’eau, à l’environnement, aux conditions d’éducation et d’emploi d’une jeunesse innombrable… En 2030, ce sont 670 000 nouvelles arrivées sur le marché de l’emploi qui, chaque année, seront enregistrées au Niger, contre 285 000 aujourd’hui. Les données sont comparables au Mali: les arrivées annuelles sur le marché de l’emploi seront de 434 000 en 2030 contre 278 000 aujourd’hui. On a relevé aussi que la croissance démographique a provoqué une énorme pression sur les ressources naturelles. Celle-ci se manifeste par les défrichements pour les besoins agricoles, le déboisement pour l’obtention du bois de chauffe, et l’absence de périodes de jachère assez longues. Il en résulte l’érosion par les vents et par les eaux. De plus, en désorganisant les activités humaines, la sécheresse a provoqué une révolution sociale, économique et politique. Par exemple, outre le fait que la croissance démographique du Mali est importante -plus 3,6% par an – Bamako est la 6ème ville du monde en termes de vitesse de croissance; les services et infrastructures urbains ne peuvent suivre ce rythme.
Si l’équilibre entre population et disponibilités alimentaires a toujours été menacé au Sahel, terre de famines récurrentes, les années 1990-2000 ont été particulièrement difficiles. Le réchauffement climatique aura des effets majeurs sur les activités agricoles: baisse du rendement des productions céréalières (-10% au Niger d’ici à 2050); réduction drastique des pâturages; augmentation de la transhumance, autant de facteurs qui exacerbent les conflits entre agriculteurs et éleveurs et les migrations régionales. L’avenir paraît compromis, d’autant qu’un pays comme le Niger, dont 90% du potentiel des terres cultivables sont exploités, n’est plus autosuffisant depuis 1975. Le présent est d’ores et déjà très critique. En témoignent les appels, depuis plusieurs mois, à une action conjointe dans la région du Sahel lancés par l’ONU, les gouvernements et les principaux bailleurs de fonds, pour conjurer le » risque élevé de famine et de malnutrition »… La Commission européenne estime à 12 millions le nombre de personnes aujourd’hui menacées de famine au Sahel. Elle y a récemment augmenté le montant de ses fonds alloués à la crise alimentaire à hauteur de 275 millions d’euros. Le PAM compte fournir une assistance alimentaire à 8 millions de personnes au Niger, Tchad, Mali, Sénégal, Burkina Faso, Mauritanie et Cameroun, soutenant des programmes nutritionnels auprès d’un million d’enfants de moins de 2 ans et de 500 000 femmes enceintes et allaitantes qui seront en proie à la malnutrition dans les mois à venir…
Multiples facteurs d’instabilité
a) Ressources naturelles disputées. Si les sécheresses, la désertification et les crises alimentaires font du Sahel une des régions les plus pauvres du monde, le sous-sol est riche en ressources naturelles (pétrole, gaz, fer, phosphate, étain, uranium, or, bauxite). En Mauritanie, par exemple, les exportations de fer et d’or ont représenté 2,2 milliards de dollars en 2011, en hausse de 12,8% par rapport à 2010, année qui avait elle-même connu une hausse de 41% par rapport à l’année précédente. En 2011, la production d’or a dépassé 500 millions de dollars et les investissements en cours d’une société canadienne, Kinross Gold Corporation, annoncent une production d’un million d’onces par an à partir de 2014. Ce pays produit aussi 7000 barils de pétrole par jour et des sociétés pétrolières, dont Total et Petronas, explorent de nouveaux gisements.
En ce qui concerne le Mali, sa production d’or est la 3ème du continent après celles de l’Afrique du Sud et du Ghana. L’or est la 3ème source de revenus d’exportation du pays après le coton et le bétail. Le Mali dispose aussi de gisements de fer, de bauxite, de phosphates et de marbre. Les ressources du Niger sont plus limitées et consistent surtout en gisements d’uranium. Ce minerai représente la moitié des exportations du pays. La mine d’Imouraren, exploitée par Areva, entre en exploitation en 2013 et produira 5000 tonnes d’uranium par an sur 25 ans, ce qui placera le Niger au 2ème rang mondial des pays producteurs. Du pétrole est présent dans le sol nigérien. Des projets sont en cours avec des sociétés chinoises pour l’exploitation du champ d’Agadem et l’acheminement du pétrole vers Zinder où sera construite une raffinerie d’une capacité de 20.000 barils par jour.
Les pays voisins des Etats du champ sont dans la même situation. Tel est le cas du Tchad, riche en pétrole. La mise en valeur de gisements pétroliers à Doba, en 2002, a multiplié les ressources budgétaires du pays par 8. En 2008, l’exploitation pétrolière, conduite par Exxon Mobil, a généré des recettes atteignant la moitié du PIB.
b) Carrefour énergétique convoité. Le Sahel est placé à un endroit stratégique du continent africain. Par lui passent plusieurs couloirs d’acheminement des ressources naturelles, ce qui décuple sa valeur aux yeux des puissances. Le contrôle des lieux de production est un enjeu majeur. Le potentiel pétrolier de la région suscite de vives convoitises et conduit à des investissements croissants en provenance de l’étranger. La France, longtemps seule au Niger pour extraire l’uranium, doit aujourd’hui faire face à une sérieuse concurrence. Le Niger a accordé de nombreux permis d’exploitation à des sociétés canadiennes, chinoises, australiennes, russes, indiennes, sud-africaines, provoquant ainsi une « rupture » avec les pratiques antérieures et incitant la France à mieux assurer son approvisionnement en uranium dans ce pays. Au-delà de l’exploitation des ressources, le contrôle de leur circulation est un autre motif de rivalités au sahel. Une « géopolitique des tubes » se dessine jour après jour, dans le but de sécuriser les couloirs d’approvisionnement en matières énergétiques et minérales. Les États-Unis et la Chine s’impliquent particulièrement dans cette entreprise, au risque de mener des actions concurrentes exacerbant leurs relations. Les premiers ont un projet d’oléoduc désenclavant le pétrole tchadien à travers le Golfe de Guinée. La Chine veut relier les champs pétrolifères tchadiens à ses oléoducs au Soudan. L’Union européenne porte un vif intérêt au projet du « Trans-saharian Gas Pipeline », gazoduc devant relier le Nigeria à l’Algérie pour alimenter l’Europe. Cet ouvrage devrait traverser, sur 4 128 km, le Nigeria , le Niger puis l’Algérie et acheminer de 20 à 30 Gm³ par an vers l’Europe. Son coût est de 10 milliards de dollars, auxquels il convient d’ajouter 3 milliards pour la construction d’infrastructures destinées à la collecte du gaz au Nigeria. En juin 2009, l’Algérie, le Niger et le Nigeria ont signé un accord visant à la construction du gazoduc d’ici à 2015.
c) Question touareg. Un grand facteur d’instabilité au Sahel est la question touareg. Vivace depuis les années 60, elle menace à nouveau la région d’un conflit meurtrier impliquant plusieurs États. Les Touareg sont un peuple berbère dont la zone de peuplement s’étend sur 2,5 millions de km², à cheval sur 5 pays: le Mali, le Niger, l’Algérie, la Libye et le Burkina. Ils sont entre 1 et 3 millions, 85% vivant sur le territoire du Mali où ils représentent 10% de la population.Ils formeraient 20% de la population du Niger. La langue tamasheq est le ciment de l’identité touareg. Les Touareg sont majoritairement des musulmans sunnites. Pendant des siècles, ce peuple a été organisé en 9 confédérations. Chacune était dirigée par un chef, l’amenokal, et composée de tribus, elle mêmes divisées en castes. Maîtrisant le vaste territoire sur lequel il était présent, le peuple touareg a pu s’ériger en un acteur majeur de l’économie africaine grâce au commerce caravanier transsaharien qui servait de lien entre l’ensemble des régions périphériques. Que ce soit pour le transport de produits en provenance des rives de la Méditerranée, des oasis du désert, du Moyen-Orient ou du sud du Sahara, les Touareg étaient incontournables. Ils se spécialisèrent dans les articles de luxe qui, occupant peu de place dans les caravanes, n’en avaient pas moins une grande valeur marchande. Cette organisation, qui avait permis une gestion efficace de vastes territoires, a souffert de la période coloniale. Au XIXème siècle, les premiers contacts avec les missionnaires européens donnèrent lieu à des accrochages. La France réussit à asseoir son autorité au début du XXème siècle au prix de la désagrégation des confédérations touareg, d’un combat intense contre de grandes rebellions et de la création de multiples chefferies artificielles plus faciles à contrôler.
L’indépendance des États africains, dans les années 60, n’améliora pas le sort du peuple touareg dont le territoire se trouva morcelé entre plusieurs Etats par l’ancienne puissance coloniale. Divisés, minoritaires dans chacun des nouveaux États, tenus en suspicion par les autorités, les Touareg se révoltèrent. Au Mali, 1963 et 1964 sont marqués par la rébellion, contre le pouvoir central, des Kel Adrar, tribus touareg issues d’une des 9 confédérations traditionnelles. Mené par des moyens rustiques, ce mouvement est réprimé par la jeune armée malienne qui emploie des armes bien plus modernes. Au Niger, les tribus touareg sont victimes de la dictature de Seyni Kountché qui dirige le pays de 1974 à 1987. La Libye adopte une politique plus conciliante – mais non sans arrière-pensées – à l’égard des Touareg.A partir de 1976, le colonel Kadhafi accepte de leur accorder le statut de « réfugiés politiques » et, en 1980, ouvre des camps d’entraînement militaire à leur intention. Les guerriers touareg découvrent alors les véhicules 4×4 et la Kalachnikov qui remplacent désormais le chameau et l’épée. Lors des sécheresses des années 70 et 80, Kadhafi, qui se veut le protecteur des Touareg, ouvre ses frontières et accorde facilement un permis de travail et va même jusqu’à naturaliser nombre de réfugiés.Au Niger, la mort de Kountché, en 1987, permet une nouvelle approche de la question touareg et suscite le retour de nombreux exilés. Mais face à un afflux massif de jeunes désoeuvrés, les autorités cantonnent les réfugiés dans des camps. En mai 1990, à la suite d’arrestations, des jeunes se soulèvent et pillent une gendarmerie. La répression fait des dizaines de victimes. Cet épisode, connu sous le nom de « massacre de Tchin- Tabaraden « , déclenche une révolte touareg au Niger qui dure 5 ans, jusqu’aux accords de Ouagadougou entre les autorités nigériennes et les rebelles. Le processus de paix, confirmé par un 2ème accord, à Alger en 1997, prévoyait, en échange d’une dissolution des forces rebelles, une intégration des Touareg dans les services publics. Mais la mise en oeuvre de ce plan fut un échec. En dépit de plusieurs années d’apaisement, la réinsertion des combattants ne réussit pas et le développement économique demeura bloqué.D’où une réapparition de la rébellion touareg au Niger, en 2007, avec le MNJ (Mouvement des Nigériens pour la Justice). Après avoir infligé des revers aux forces armées, en 2008, la rébellion n’a plus mené d’action d’ampleur et s’est fractionnée en 2 nouveaux mouvements.
Au Mali, le Mouvement populaire de libération de l’Azawad (MPLA), fondé en 1988 par des touareg aguerris en Libye, déclenche une insurrection en 1990. 100.000 réfugiés Maliens fuient en Algérie et en Mauritanie. Un cessez-le feu est conclu en 1991 (Accords de Tamanrasset) qui débouche, en 1992, sur la signature du Pacte national, lequel prévoit, comme au Niger, une décentralisation et l’intégration de combattants rebelles dans les forces régulières. En 2006, une seconde rébellion force l’État malien à de nouvelles négociations avec les touareg: elles aboutissent à l’Accord d’Alger du 4 juillet 2006. Si les dernières années ont été marquées par un certain apaisement, les évènements récents, au Mali,incitent au pessimisme. En effet, la chute du colonel Kadhafi a provoqué le retour de 1000 à 4000 Touareg d’origine malienne et nigérienne – réfugiés dans les années 90 ou émigrés récents ayant combattu la révolution libyenne – dans leurs pays respectifs. Or, ces » vétérans « sont revenus avec leurs armes, des véhicules et une grande expérience des combats. Tous les ingrédients favorables à une reprise de la violence étaient donc réunis et il a suffi de quelques mois pour que les craintes d’une nouvelle rébellion s’avèrent fondées. Ainsi, le 16 octobre dernier, deux mouvements Touareg, le Mouvement national de l’Azawad (MNA) et le Mouvement touareg du Nord Mali (MTNM) ont fusionné pour donner naissance au Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Formé de jeunes intellectuels, de militants politiques et d’anciens combattants « libyens », cette nouvelle organisation revendique le droit de la population de l’Azawad à l’indépendance. Après une manifestation, à Kidal, le 1er novembre 2011, le MNLA a affronté très violemment l’armée malienne à partir du 17 janvier 2012. Les troupes du MNLA n’ont pas hésité à attaquer des casernes et ont réussi à s’emparer de plusieurs villes dont Aguelhok où plusieurs dizaines de soldats de l’armée régulière ont été massacrés. Les exactions commises à cette occasion laissent planer un sérieux doute quant à la participation de combattants d’AQMI, l’organisation terroriste qui constitue une des principales menaces pour la sécurité dans le Sahel. Un autre mouvement semble impliqué. Il s’agit d’Ansar Eddine, groupe islamiste dirigé par Iyad Ag Ghali, un ancien diplomate malien d’origine touareg proche d’AQMI et ayant souvent servi d’intermédiaire dans des remises de rançon.
Cette reprise de la rébellion est très inquiétante. Elle a un coût humain évident puisqu’elle a jeté sur les routes et les pistes des milliers de réfugiés dans une situation d’extrême précarité et qui menacent d’exercer une pression insoutenable sur les Etats voisins. Selon le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), à la fin de février 2012, 130.000 personnes avaient été déplacées. En outre, cette crise a des répercussions au coeur même de Bamako. Les Maliens du Nord y sont de plus en plus pris à partie. A la suite des défaites infligées à une armée en déroute, des épouses de soldats ont manifesté leur colère et des scènes de pillage ont été constatées dans le pays. Cette situation quasi-insurrectionnelle est très préoccupante à quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle prévu à la fin d’avril 2012. Il semble, par ailleurs, que la rébellion bénéficie d’un soutien populaire sans précédent. Surtout, pour la première fois, elle fait état de visées séparatistes explicites, ce qui n’avait jamais été le cas auparavant.
La France n’est pas favorable à une telle issue et a appelé à un cessez-le-feu ainsi qu’à un dialogue politique entre les parties, ce qui déplaît fort aux autorités maliennes qui y voient une reconnaissance du MNLA. Guerre, exactions, crise politique, humanitaire, diplomatique…La nouvelle rébellion revêt tous ces aspects. Si elle perdure, elle sera source d’une forte instabilité pour toute la région, laquelle deviendra un « terrain de jeu » plus favorable pour AQMI.
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