JANVIER 2012 : l’encadrement indépendentiste. 7-10 Janvier 2012 : Mohamed Ag Erlaf, l’émissaire du président malien Amadou Toumani Touré (ATT) pour la crise au nord, s’est réuni avec des représentants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA),
d’Iyad Ag Ghaly du groupe Anssar dine, ainsi que d’autre notables de Kidal à Abéibara. Objectif : soumettre les propositions de Koulouba aux rebelles potentiels pour éviter la guerre.
12-14 janvier 2012 : Du jeudi 12 au samedi 14 janvier 2012, la dixième édition du Festival au désert se tient à Tombouctou avec la présence du chanteur Bono qui brave, ainsi quequelques dizaines de festivaliers européens, les consignes des pays occidentaux de ne pas se rendre dans cette région du Mali à cause du risque d’enlèvement par Al-Qaida au Maghreb islamique.
12 janvier 2012 : Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), dans une déclaration postée sur son site, accuse le président ATT et annonce son intention d’engager une offensive armée : « Le régime actuel du président malien Amadou Toumani Touré a choisi désormais de déployer massivement son armée soutenue par des milices locales dans l’AZAWAD (…) Le président Amadou Toumani Touré dévoile sans ambages sa préférence pour la confrontation violente au détriment du dialogue politique. La finalité de cette option consiste à instaurer le chaos afin qu’il puisse se maintenir au pouvoir en prétextant que face à l’instabilité, il est impossible d’organiser des élections… donc, il reste. (…)»
14 janvier 2012 : Le MNLA dans le communiqué (N°2) publié sur son site déclare la guerre à notre pays : «Après plusieurs mois de tentatives de négociations, de médiations, d’appel à la raison du MNLA, en direction de monsieur le président de la république du Mali Amadou Toumani Touré (A.T.T), voici la réponse en guise de non-recevoir:
• Manœuvres médiatiques et diplomatiques en vue d’assimiler le MNLA à l’AQMI, aux trafiquants de drogues, à l’armée de Kadhafi en déroute;
• Instrumentalisation des populations (création et armement des milices) pour s’attaquer aux civils après le passage de l’armée;
• Déploiement de l’armée malienne dans l’Azawad;
• Prédisposition des avions de guerre sur le territoire de l’Azawad;
• Multiples exactions de l’armée et des forces de sécurité (fouilles systématiques, confiscation de matériels, humiliations des populations).
Nous prenons à témoin la communauté internationale devant l’ampleur de la mauvaise foi de monsieur A.T.T et son choix délibéré pour la violence comme moyen de règlement du problème politique, économique et social de l’Azawad qui perdure depuis l’indépendance du Mali. »
17-31 janvier 2012 : Après des attaques menées initialement par les rebelles sur Ménaka, de nouveaux combats sont signalés dans d’autres régions du Nord, y compris Aguel-hoc, Tessalit, Léré, Andéramboukane et Nianfunké. Des rapports contradictoires évoquent les succès et pertes militaires de l’armée malienne et du MNLA, mais l’armée gouvernementale a indiqué avoir perdu du terrain.
Des organisations des droits de l’homme, y compris Amnesty International, condamnent la gestion de la guerre par le gouvernement et l’utilisation d’hélicoptères de l’armée contre des cibles civiles. Des rapports font état de massacres par les troupes gouvernementales à Aguel-hoc après la prise de la ville par le MNLA, alimentant les rumeurs d’une alliance entre le MNLA et des musulmans salafistes extrémistes. Les rebelles réfutent catégoriquement ces allégations.
17 janvier 2012 : Des rebelles du MNLA ont attaqué le camp militaire et l’unité méhariste de Ménaka et signent le début d’une nouvelle rébellion dont la principale revendication est l’autodétermination de l’Azawad, en clair la partition du pays.
« Notre objectif est de déloger l’armée malienne de plusieurs villes du Nord », a déclaré à l’Afp ce porte-parole, qui se présente comme « Moussa Salam », joint par téléphone depuis Bamako.
A la mi-journée, l’armée malienne déclare contrôler la ville après avoir bombardé les positions de ceux qu’elle nomme les « bandits armés » : « Un hélicoptère de l’armée a bombardé une position des bandits armés à Ménaka. Deux de leurs véhicules sont calcinés. Ils ont pris la fuite. Du renfort se dirige sur les lieux », a affirmé une source militaire à Gao, à l’ouest la ville où les combats ont eu lieu.
« Nous avons arrêté quatre « bandits armés » à Ménaka au cours de notre riposte. Certains sont légèrement blessés », a déclaré Habib Togola, lieutenant de l’armée malienne. Selon une source proche de la préfecture de Ménaka, les quatre hommes arrêtés sont tombés de leur véhicule au moment où les rebelles quittaient la ville suite au bombardement des hélicoptères de l’armée.
« Nous contrôlons la ville ». Les affrontements de Ménaka ont fait « plusieurs morts et blessés » du côté des rebelles, selon le gouvernement malien, « un mort » au sein de l’armée malienne qui a fait intervenir des hélicoptères de combat pour bombarder les positions des Touareg. La version de la rébellion est tout autre.
La guerre vient de commencer…
18 janvier 2012 : Après l’attaque de la ville de Ménaka, qui a fait plusieurs morts mardi, un groupe de rebelles touaregs du Mouvement de libération national de l’Azawad s’en est pris mercredi 18 janvier 2012 à deux autre localités du Nord-Mali : Aguelhok et Tessalit.
Tôt le matin, un groupe de rebelles a attaqué la ville d’Aguelhok. Un combat violent s’en est suivi presque toute la journée. Une nouvelle attaque qui confirme l’embrasement général du Nord après les violents combats de mardi à Ménaka entre l’armée et des individus se réclamant du Mouvement national de libération de l’Azawad.
Les rares habitants d’Aguelhok ont été réveillés hier matin par les bruits des armes. Selon les informations provenant dans cette ville, le Mouvement national de libération de l’Azawad s’est attaqué tout d’abord aux installations de Malitel et d’Orange-Mali pour isoler la ville. Il s’en suivi plusieurs heures de combat violent entre les rebelles et l’armée malienne. Les tirs ont continué hier tard dans la soirée sans que nous ayons un bilan exact de l’attaque qui aurait malheureusement fait plusieurs victimes de part et d’autres.
Dans un communiqué publié mardi soir, le gouvernement a accusé les assaillants d’être « des militaires rentrés de Libye, auxquels se sont joints d’autres éléments se faisant connaître sous l’appellation du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ».
Des centaines de Touareg lourdement armés sont rentrés de Libye après le conflit ayant abouti à la chute de Mouammar Kadhafi l’an dernier, qui les avait accueillis et auprès duquel ils avaient combattu.
19-20 janvier 2012 : Jeudi, des affrontements d’une rare intensité ont opposé les rebelles du MNLA à nos troupes dans la zone d’Aguelhock. Un renfort militaire y est arrivé jeudi, après des échanges de coups de feu dans la matinée entre soldats et rebelles touareg, selon différentes sources.
Le capitaine qui a dirigé les troupes maliennes lors des opérations menées contre les rebelles à Aguelhoc a été promu au grade de commandant par le chef de l’Etat malien, Amadou Toumani Touré, a déclaré à l’AFP le lieutenant Balla Diakité, membre du commandement de Gao.
Vendredi 20 janvier 2012, le calme était revenu jeudi dans les trois villes du nord-est du Mali attaquées les deux jours précédents par des rebelles touareg, mais les communications téléphoniques avec Ménaka restaient interrompues, a appris l’AFP de sources concordantes.
21 janvier 2012, Ibrahim Boubacar Keïta, président du Rassemblement pour le Mali et candidat à l’élection présidentielle malienne de 2012, appelle, lors d’un meeting à Mopti, à l’unité nationale derrière un Front républicain réunissant tous les patriotes, car « le Mali doit rester un et indivisible ».
23 janvier 2012 : L’ex-chef de la rébellion nigérienne, Rhissa Ag Boula, depuis reconverti, fait dans la courtoisie diplomatique non sans langue de bois. En présence de Mme la premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé venu participer à Arlit au « Forum paix et développement », il déclare :« Comment les frères touareg du Mali vont-ils créer une République touareg sans nous (les touaregs du Niger), sans les Touareg d’Algérie, sans ceux de la Libye et du Burkina Faso? Puisque nous, on n’est pas d’accord, comment ils vont la faire?» Toute émue, elle rapporte la grande nouvelle au pays, comme la langue de bois en la matière était parole d’évangile.
24 janvier 2012 : À 6h du matin, selon le ministère malien de la Défense, des membres d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et des rebelles du MNLA ont attaqué conjointement la localité d’Aguel’hoc.
A Nouakchott, Soumeylou Boubèye Maïga, ministre malien des Affaires étrangères, en marge d’une réunion sur la sécurité au Sahel rassemblant des ministres de la Mauritanie, du Mali, du Niger et de l’Algérie, déclare :«L’État malien est prêt à écouter, mais il n’est pas prêt à accepter des actions qui peuvent être de nature à menacer la stabilité ; et la sécurité du pays, l’unité du Mali et son indivisibilité sont garanties ». Abdelkader Messahel, ministre algérien délégué aux Affaires maghrébines et africaines, condamne le recours à la violence pour porter des revendications même légitimes.
24 janvier 2012 : Après les attaques de Ménaka, Aguelhok et Tessalit, les assaillants ont remis ça en s’attaquant une seconde fois au camp militaire de la ville d’Aguelhok qui a connu plusieurs pertes en vies humaines ainsi que des destructions des boutiques, magasins, établissements, publics et privés.
Les combattants rebelles blessés dans leur orgueil se sont engagé à nouveau dans une ferme détermination pour venger la mort de leurs frères en préparant, cette fois-ci, une véritable expédition punitive contre le camp militaire d’Aguelhok, le 24 janvier 2012. A 5h du matin, les rebelles ont positionné leur arsenal de guerre et ont commencé a tiré sur le camp militaire. Les soldats loyalistes, retranchés dans la caserne, ont répondu au coup par coup. Après deux heures d’échanges de tirs, l’armée malienne a cessé de répliquer. Était-elle à court de munitions ? Certaines sources répondent par l’affirmative. En tout cas, l’absence de réaction de nos hommes a permis aux assaillants de mener leur assaut final meurtrier contre le camp avant de s’adonner à un carnage qui dépasse tout entendement.
Le bilan a été horrible non officiel s’élèverait à «une centaine de victimes », voire plus, du côté de l’armée malienne, y compris le capitaine du camp, nommé Sékou TRAORE.
La France a dénoncé peu auparavant, lundi, des « exécutions sommaires » perpétrées lors de l’offensive des rebelles touareg dans le nord du Mali depuis la mi-janvier, affirmant que 82 soldats ont été égorgés ou abattus fin janvier à Aguelhok. « Il y a eu effectivement des violences absolument atroces et inadmissibles à Aguelhok, il y a eu effectivement des exécutions sommaires, des soldats, des personnes – on parle d’une centaine – qui ont été capturées et ont été froidement exécutées », a déclaré le ministre de la coopération, Henri de Raincourt. Par la suite, l’armée malienne, par la voix de son porte-parole, a confirmé des « exécutions sommaires » de soldats et de civils commises lors de l’offensive menée par la rébellion touareg le 24 janvier contre la ville d’Aguelhok : « Il y a eu effectivement des exécutions sommaires ce jour: des personnes ont été égorgées, d’autres ont tout simplement reçu une balle dans la tête « , a déclaré à l’AFP le colonel Idrissa Traoré, chef de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa) du Mali.
Sur le nombre de victimes, le colonel Traoré a dit ne pas pouvoir donner « le nombre exact », parlant « d’au moins une soixantaine de personnes qui ont été exécutées ce jour » du 24 janvier.
Un officier qui a enterré des victimes de ces exécutions, contacté par l’AFP, a affirmé avoir compté « 97 soldats tués » et vu « un camp (militaire) totalement dévasté, des véhicules qui brûlaient ».
Le colonel Traoré a précisé qu’une « commission nationale d’enquête s’est rendue sur les lieux » la semaine dernière.
Jeudi 26 janvier 2012 : Le MNLA affirme avoir attaqué Andéramboukane, localité située à la frontière avec le Niger et pris la ville de Léré…
Quinze partis politiques décident de s’allier à l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice et de soutenir la candidature de Dioncouda Traoré à l’élection présidentielle. Il s’agit de l’Alliance malienne pour le travail (Amt), du Parti démocratique pour la justice (Pdj), du Mouvement pour la démocratie et le développement (Mdd), du Parti concertation démocratique (Pcd), du Parti social démocratique (Psd), du Front populaire pour la démocratie (Fpd), du Rassemblement constitutionnel démocratique (Rcd), du Psr, de l’Association politique Yêrêko, du Parti pour la justice et la démocratie directe (Pjdd), du Parti pour l’éducation, la culture et la santé (Pecs), du Parti démocratique de développement (Pdd), du Parti écologique pour l’intégration (Pei), du parti pour la démocratie et le progrès (Pdp) et de l’Ufp.
26 janvier 2012 : Après Ménaka, Tessalit, Aguelhok, par la voix d’un de leurs porte-paroles, le MNLA revendique l’attaque de la ville d’Andéraboukane, près de la frontière nigérienne. Cette attaque est la quatrième depuis une semaine. La veille, la ville de Léré (à 600 km au nord-est de Bamako), était également sous le rouleau compresseur des rebelles Touaregs. Les assaillants se seraient emparés de cette localité malienne proche de la frontière mauritanienne après que « un repli stratégique » de l’armée nationale. Plusieurs postes militaires susceptibles d’être exposés aux coups de mains des rebelles auraient reçu des consignes de repli vers les garnisons plus sécurisés. Toutes choses qui représentent l’ouverture d’un nouveau front au Sud de l’ Azawad, la zone qu’ils revendiquent. Les rebelles qui sont entrés à Léré y auraient même hissé leur drapeau.
Le même jour, le gouvernement annonce que ce sont des membres d’Aqmi et des rebelles touaregs qui avaient attaqué ensemble Aguelhok. C’était la première fois qu’il était fait état d’une connexion d’Aqmi avec le MNLA, mouvement politico-militaire né fin 2011 de la fusion de groupes rebelles touareg. Dans le même temps, Paris avait affirmé n’avoir « aucune indication » sur des liens entre Aqmi et la rébellion touareg dans les combats.
31 janvier 2012 : En milieu de l’après-midi, un groupe rebelle a tenté d’entrer dans la ville de Niafunké sur le fleuve Niger, mais il a été repoussé par l’armée après plusieurs heures de combats.
Des combats violents ont opposé à Niafunké le 31 janvier 2012 vers 16 heures l’armée malienne et les rebelles touaregs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) dans le nord-ouest du pays.
Les combats se sont engagés à la sortie de la commune de Niafunké, une ville située le long du fleuve Niger, à l’ouest de Tombouctou. Armes lourdes, rafales d’armes automatiques… les combats ont duré près de quatre heures. « La ville n’a jamais connu ça, raconte un habitant joint par l’AFP, les rebelles sont arrivés à 40 véhicules. Ils sont à 1 km de Niafunké». La population a juste eu le temps de se cacher dans les maisons et d’attendre la fin des combats.« Les élèves ont eu tellement peur qu’ils ont traversé de l’autre côté du fleuve, témoigne cet autre résident. Les parents n’ont pas été informés et ça a été une panique générale. Les maisons tremblaient. Cela faisait vraiment peur. On ne sait pas s’il y eu des morts. On ne sait rien du front !» Avec la nuit, le calme semblait revenu à la périphérie de Niafunké.
31 janvier 2012 : Un groupe de femmes et d’élèves partent du camp militaire de Kati pour se rendre au Palais présidentiel de Koulouba pour s’enquérir sur la situation au Nord du Mali. Ces femmes de militaire veulent savoir quel est le sort de leurs fils, époux et frères partis combattre dans le Nord.
Le même jour, les femmes des militaires de Kati et leurs enfants ont tenté de marcher sur le palais de Koulouba dans le but d’exprimer leur « mécontentement » sur la gestion de la crise du nord-Mali par le pouvoir malien.
Source : Info-matin
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