mardi 31 juillet 2012

Mali: les grandes vacances de BHL – Post-Afriques

Mali: les grandes vacances de BHL – Post-Afriques

L'Auteur

Sabine Cessou

Topics

Où est passé Bernard Henri-Lévy? Plus occupé à la promotion de son film, Le Serment de Tobrouk, qu’à ses indignations sélectives? Les blogueurs de France et d’Afrique sont frappés par le silence de l’éminence grise de la République française sur le Mali. On peut lire sur Fils de France, un blog de Français musulmans: «On notera que le philosophe au poitrail avantageux, sans doute parti bronzer sur son yacht après avoir si brillamment réglé l’affaire libyenne, est enfin devenu silencieux. Ça repose.»
Ca interpelle aussi. Que BHL parle ou pas, il énerve… Après la Libye, après Kadhafi, tout se passe comme si la destruction du Mali n’avait aucune importance. Du moins pour le philosophe français, en semi-retraite depuis la non réélection de Sarkozy, un «Babacommandant» et «Zorrokozy» dénoncé par un autre intellectuel, malien celui-là, ulcéré par les conséquences prévisibles mais pourtant imprévues de l’intervention de l’Otan et de la chute du régime de Kadhafi sur son pays.
La déstabilisation du Mali, «dégât collatéral» de la crise libyenne, avait inquiété le président Amadou Toumani Touré (ATT) bien avant le retour au Mali d’un millier d’ex-combattants touaregs de l’armée libyenne. Le «dégât» s’est soldé par une rébellion touarègue, un massacre de 70 militaires maliens dans leur caserne, fin janvier, un putsch le 22 mars, une sécession du Nord-Mali en avril puis une crise à durée indéterminée.
Sur la Syrie, on ne pourra pas reprocher à BHL de n’avoir rien dit… Au nouveau président français, François Hollande, il a recommandé la même solution toute simple qu’à Sarkozy: la guerre à Bachar el-Assad. Quitte à énerver certains chroniqueurs, comme sur le Plus du Nouvel Observateur: «Qu’importe le chaos en Libye, les milices désormais au pouvoir, qu’importe aussi la déstabilisation de l’Afrique de l’Ouest, du Mali en particulier, conséquences directes de la guerre de BHL en Libye, qu’importe la circulation d’armes, les morts et les tueries qui perdurent, les tortures, qu’importe ! BHL a eu son épopée guerrière, et il en voudrait bien une autre. Il faut un plan B en Syrie, B comme BHL.»
Après Tobrouk, Tombouctou? Pour l’instant, la «perle du désert» ne vaut pas une messe, même médiatique. «Ne soyez pas trop chagriné, Monsieur Bernard. L’Unesco recèle bien d’autres trésors de par le monde où vous pourrez aller briller à défaut d’y passer vos vacances», lance un autre internaute sur Agoravox. Avec ou sans BHL, on redoute un «nouvel Afghanistan» dans le Sahel, comme le note sur son blog le journaliste d’Africa n°1 Francis Laloupo. Et beaucoup, dont c’est le rôle – comme le diplomate français Laurent Bigot ou l’analyste béninois Gilles Yabi – mettent en garde sur les dangers d’une nouvelle intervention militaire.

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