Dimanche, 02 Juin 2013 21:44 |
Le 1er juin 2013 à l'hôtel Laïco, Moussa Ag Attaher, chargé de communication du MNLA, a expliqué que le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) étaient parvenus à un modus vivendi d'étape : il s'agit d'un protocole d'accord, pour la mise en place d'une commission de négociations, censée discuter prochainement avec les autorités maliennes. Mais avant ce face-à-face Touaregs/pouvoir de Bamako, le médiateur attitré de la CEDEAO, Blaise Compaoré, devra passer au crible tous les points de la plate-forme revendicative de cette structure commune. Il s'agit de : - la libération des personnes politiques du MNLA détenues par Bamako ; - l'arrêt des exactions et pillages dont seraient victimes les Touaregs de la part de l'armée malienne ; - le retrait de toutes les forces de défense et de sécurité maliennes du territoire de l'Azawad ; - la non-pénétration de l'armée malienne à Kidal ; - le déploiement de la MUNISMA au Nord-Mali pour la sécurisation des élections du 28 juillet. Petit pas vers la levée de la lourde hypothèque qui pèse sur la présidentielle de fin juillet ou énième ruse de mouvement rebelle pour gagner du temps ? De prime abord, on ne peut que se féliciter de ce préaccord a minima, qui permet de rassembler, sous un même chapiteau, toutes les organisations représentatives des mouvements touaregs et traduit la volonté de prendre langue des belligérants de l'ex-Soudan français. Mais en même temps on est habité par la circonspection face aux revendications mises sur la table par le Front MNLA-HCUA. Certes, on comprend que, dans toute revendication, la barre soit placée très haut afin qu'in fine on aboutisse à l'obtention de solutions médianes; une stratégie à l'évidence adoptée par le MNLA-HCUA mais qui risque du même coup de vicier la suite du processus de négociations. Passe encore qu'on puisse transiger sur la libération des personnes ou encore sur l'arrêt des exactions contre les Touaregs. Ce dernier point est d'ailleurs une mission régalienne du pouvoir malien. L'Etat malien et les Touaregs peuvent toujours pinailler sur la sempiternelle exigence d'une reconnaissance de l'autonomie de l'Azawad. Dit autrement, le droit à une relative autodétermination du Nord-Mali peut continuer à être discuté. Sur ce dernier point, la position de la France n'est pas tranchée, mais en tolérant la présence du MNLA à Kidal, zone interdite à l'armée malienne, l'Hexagone n'est pas loin d'envoyer un feu orange à Bamako pour signifier que l'autonomie, qu'il reste à déterminer pour cette région, pourrait ne pas être une hérésie politique. Du reste, sur TV5-RFI-France 24, le président Hollande a réaffirmé, le 1er juin 2013, de façon subliminale, ce possible compromis sur le sujet. A côté il y a les sujets qui donnent de l'urticaire aux autorités bamakoises : ainsi, la pilule quelle que soit la façon dont elle sera enrobée, ne passera pas concernant l'exigence de retrait de toutes les forces maliennes du septentrion, à savoir l'entérinement de la naissance d'un djihadland; une revendication sur laquelle est arc-boutée la rébellion touarègue. De même, il ne saurait y avoir 2 armées dans un pays ; Kidal ne peut rester une enclave salafiste, et tôt ou tard, l'armée malienne devra y prendre pied. De retour de Tokyo, où il a pris part au Sommet de la TICAD, un grand arbitrage attend donc Blaise Compaoré, car le temps presse, le 1er tour de la présidentielle étant prévue pour le 28 juillet, et c'est déjà demain. Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana |
lundi 3 juin 2013
Protocole d'Accord MNLA/HCUA : Petit pas vers le face-à-face pouvoir-Touaregs
Protocole d'Accord MNLA/HCUA : Petit pas vers le face-à-face pouvoir-Touaregs
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