Depuis lundi, les tractations sont en cours à Ouagadougou en vue de trouver un accord entre la délégation malienne et les groupes armés MNLA/HCUA. Ces négociations butent sur le projet d’envoi d’une force mixte à Kidal associant l’armée malienne à des groupes armés touareg, de l’utilisation par ces derniers du terme « Azawad » et de la cessation par Bamako des poursuites judiciaires. La délégation malienne a émis de fortes réserves sur ces points. Aussi, certains reprochent à la médiation son manque de pugnacité et la complaisance qu’elle semble nourrir vis-à-vis de ces groupes armés. Pour preuve, lors des combats du jeudi 6 juin à Anefis, c’est un avion burkinabé qui a atterri à Kidal pour évacuer les blessés du MNLA vers Ouagadougou. Un comportement qui tranche avec la sincérité et l’esprit de transparence que doit revêtir toute bonne médiation.
Les combats d’Anefis desquels il est question sont survenus après une chasse à l’homme noir menée par le MNLA à Kidal. Ces exactions ont été dénoncées par beaucoup de pays et par des organisations internationales.
Le gouvernement malien de son côté les a qualifiées « d’épuration raciale ». En représailles, l’armée malienne a donné l’assaut contre Anefis en chassant les combattants du MNLA de la ville. Les indépendantistes touaregs dans leur fuite ont emporté leurs blessés à Kidal. Le même jour, un avion battant pavillon burkinabé a atterri à l’aéroport de Kidal sous le contrôle de l’armée française pour évacuer ces blessés vers Ouagadougou. Ce n’est pas la première fois qu’un avion du Burkina Faso atterrisse au nord du Mali pour prêter main forte aux éléments du mouvement national de libération de l’Azawad. Pour rappel, lors des combats qui ont opposé courant 2012 le MNLA au MUJAO, c’est encore un avion du Burkina Faso qui a évacué vers Ouagadougou le Secrétaire général du conseil transitoire de l’Azawad Bilal Ag Chérif.
Le lundi 10 juin après les discussions, un avion du médiateur à accompagner à Kidal les représentants des groupes armés pour soumettre le projet d’accord à leur base notamment au vieux Intallah.
Certains participants à la rencontre de Ouagadougou font souvent allusion aux faveurs dont bénéficient les groupes armés touaregs auprès du médiateur de la CEDEAO.
Et regrettent que d’autres groupes armés notamment le mouvement arabe de l’Azawad et les forces patriotiques ne puissent bénéficier des mêmes avantages. Ces deux groupes sont présents dans la capitale du Burkina Faso et n’ont pas été associés aux discussions au même titre que les indépendantistes touaregs. Alors qu’ils font bel et bien partie de la délégation malienne. Ils sont arrivés à Ouagadougou en compagnie de l’émissaire Tiébilé Dramé.
Ces réserves sont de nature à soumettre à rude épreuve la médiation du Burkina Faso. Le président Blaise Compaoré choisi par la CEDEAO doit faire preuve de transparence et de fermeté pour réussir sa mission.
Abdoulaye DIARRA
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