Lundi 10 juin, c’était la date convenue entre l’émissaire du président malien, Tiebilé Dramé et le médiateur de la Cedeao, le président du Faso, Blaise Compaoré pour signer l’accord entre le gouvernement et les groupes armés du nord Mali, permettant la tenue des élections du 28 juillet 2013. Mais, depuis l’ouverture des négociations directes le samedi 8 juin, les médiateurs et les parties au conflit courent toujours derrière un accord. Par la force des choses, les négociations se poursuivent en transport à Bamako.
Lundi après midi à l’issue de la rencontre à la présidence du Faso, réunissant la délégation du gouvernement malien, celle conjointe du Mnla-Hcua et la médiation internationale, l’émissaire du président malien Tiebilé Dramé s’est rendu à Bamako, porteur du projet d’accord, et depuis, ce document fait l’objet de longues discussions au niveau des hautes autorités maliennes. En quittant Ouagadougou le lundi, Tiebilé Dramé aurait dit à un de ses proches que « la signature de cet accord n’était pas pour demain ». L’émissaire du président malien savait donc que le document n’était pas prêt pour être signé, ses préoccupations n’avaient pas été totalement prises en compte, mais n’a pas voulu aller au « clash » avec la médiation Burkinabé. En diplomate averti, il n’a pas attendu la cérémonie de signature pour annoncer qu’il irait consulter les hautes autorités de Bamako. Il avait déclaré aux journalistes dans la matinée qu’il ne signerait pas ce document avant de consulter ses mandants, et éventuellement il demanderait au président s’il n’y voyait pas d’inconvénient, d’envoyer un membre du gouvernement parapher l’accord.Ce mercredi, alors que nous apprenons que le document a été adopté par le Mnla-Hcua, les discussions ont continué à Bamako, jusqu’à hier tard. Les travaux de lundi et mardi à la présidence malienne n’ont pas permis de peaufiner suffisamment le projet de protocole remis par la médiation de Blaise Compaoré. C’est ainsi que hier matin, le ministre d’Etat burkinabé, ministre des Affaires étrangères, Djibril Bassolé s’est rendu lui aussi à Bamako, accompagné des représentants de la communauté internationale. Ainsi « les négociations de paix qui se déroulaient jusque-là à Ouagadougou, au Burkina Faso, sont en transport à Bamako », selon une publication sur facebook, d’un membre de la presse présidentielle malienne. Selon lui, hier après midi, « le Président de la République par intérim, le Pr. Dioncounda Traoré, est entouré d'une bonne palette de négociateurs africains, européens et onusiens pour se pencher sur ce qu'on pourrait appeler le pré-accord de Ouaga ». Le journaliste de la présidence a signalé que outre le Président de la République, il y avait autour de la table le Premier Ministre malien, Diango Cissoko, le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération Internationale, Tiéman H. Coulibaly, son homologue burkinabè, Djibril Yipènè Bassolé, Tièbilé Dramé, le négociateur en chef côté malien, le chef de la Misma, le Général Pierre Buyoya, le chef de la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), Bert Koenders, le représentant spécial de l'Union européenne pour la région du Sahel, Michel Reveyrand de Menthon, le représentant de la Cedeao au Mali, Cheaka Abdou Touré et quelques autres collaborateurs. On note qu’à part le président de la République, le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères du Mali, tout ce beau monde était à Ouaga la veille. On peut reconnaitre avec la presse présidentielle malienne qu’il y a eu un transport à Bamako, des négociations de paix qui se déroulaient jusque-là à Ouagadougou, au Burkina Faso. Tiebilé Dramé, le conseiller spécial du président de la république est encore attendu ce jeudi à Ouaga, ainsi arrivera –t-il dans la capitale burkinabé, certainement en compagnie de ses partenaires de la médiation internationale, qui soutiennent le processus politique de paix au Mali, pour la tenue dans de bonnes conditions des élections du 28 juillet. En tout cas à Ouaga, tout le monde a l’oreille tendue vers le palais présidentielle. Des sources proches de la présidence parlent de vendredi 14 juin comme date probable de signature de l’accord. Est bien malin qui dira le jour et l’heure de la signature de cet accord.
B. Daou
Envoyé spécial à Ouagadougou
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