Accord avec les Touaregs: le gouvernement malien ne signe pas encore | 45eNord.ca – Actualités militaires, défense, technologie, armée, marine, aviation
Dans les négociations entre le gouvernement malien et les rebelles touaregs qui
occupent Kidal, le compromis proposé par la médiation burkinabé qui devait permettre la tenue des élections présidentielles maliennes en juillet sur tout le territoire, y compris Kidal, n’a pas encore obtenu l’aval de Bamako qui demande, non pas des amendements mineurs comme il l’avait déclaré, mais plutôt des concessions importantes.
Les deux points de désaccord
Le premier point de désaccord a trait au cantonnement et au désarmement des rebelles.
L’accord, qui permettait enfin un retour de l’armée malienne à Kidal, jusque-là refusé par les mouvements armés touaregs par peur d’exactions et de représailles de la part des forces gouvernementales, prévoyait que le désarmement des combattants touaregs n’interviendrait qu’après l’élection présidentielle et la signature avec les autorités légitimes issues de ces élections d’une entente «finale» accordant un statut particulier à l’Azawad.
Entre temps, les forces touarègues ne devaient pas être désarmées selon cet accord, mais plutôt cantonnées avec leurs armes.
Bamako n’est pas d’accord et veut au contraire que le désarmement se fasse en même temps que le cantonnement des combattants touaregs, leur demandant ainsi de remettre leur sort immédiatement entre les mains d’une administration en laquelle ils n’ont aucune confiance.
Le deuxième point concerne les mandats d’arrêt lancés par la justice malienne contre les chefs de la rébellion touaregs. Le MNLA, comme de bien entendu, en réclame la levée au nom de la réconciliation, mais Bamako refuse au nom de la lutte contre l’impunité.
La communauté internationale derrière l’accord
L’accord, proposé par le médiateur burkinabé avait pourtant l’appui total des pays africains et de la communauté internationale.
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait dit souhaiter mercredi la signature du projet d’accord. «J’ai vu le texte hier [NDLR mardi]. C’est un bon texte et j’espère, si possible, qu’aujourd’hui même il sera signé», avait-il déclaré, ajoutant «Si c’est le cas, ce sera un succès considérable puisqu’en quelques mois on sera passé d’une situation épouvantable au Mali, [qu'on a ] gagné sur le plan militaire, [où on a jeté] les bases du développement économique et préparé les élections du mois de juillet».
Une occasion manquée
Bamako s’était même déclaré prêt mardi à signer le projet d’accord si «quelques amendements» y étaient apportés qui ne seraient pas «de nature à dénaturer le texte initial», rapportait l’AFP, citant une source gouvernementale malienne qui n’avait toutefois pas précisé à ce moment quelles étaient les modifications souhaitées par le gouvernement malien.
«Je poursuis les consultations à Bamako», avait indiqué le chef de la délégation malienne, l’ancien ministre Tiébilé Dramé, qui avait été jusqu’à dire que «la poursuite des consultations ne remet en cause ni le processus de Ouagadougou ni la signature d’un accord».
Mais a soupçonné qu’il y avait un blocage sérieux quand, après le chef de la délégation malienne aux négociations de Ouagadougou, le chef de la diplomatie du Burkina Faso, pays médiateur dans la crise malienne, Djibrill Bassolé, a dû partir à son tour mercredi pour Bamako pour tenter d’arracher l’accord des autorités maliennes au compromis conclu avec les rebelles touareg.
L’an dernier, des groupes islamistes armés avaient pris le contrôle du nord du Mali, s’alliant d’abord au Mouvement de libération de l’Azawad, le MNLA, qui avait lancé l’offensive avant d’être évincé à son tour par ses alliés islamistes.
Fin janvier, les touaregs du MNLA s’étaient réinstallés à Kidal à la faveur de l’intervention militaire française contre les groupes islamistes armés, mais refusaient jusqu’à maintenant, par peur des représailles à leur encontre par les forces maliennes, la présence de l’armée et de l’administration malienne sur leur territoire, ce qui compromettait la tenue des élections présidentielles de juillet.
Avec bamako qui refuse de parapher l’accord soumis par le médiateur, il ne reste plus maintenant qu’à retourner à la table de négociations et à souhaiter qu’on ne se dirige pas vers une occasion manquée.
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