mardi 18 juin 2013

Exclusive : Makan Konaté président du Copa « Dramane Dembélé a rencontré le capitaine Sanogo…, Nous porterons plainte contre ATT pour haute trahison… - maliweb.net

Exclusive : Makan Konaté président du Copa « Dramane Dembélé a rencontré le capitaine Sanogo…, Nous porterons plainte contre ATT pour haute trahison… - maliweb.net
Makan KonatéM. Makan Konaté, président du Collectif des patriotes (COPA –soupçonné d’être la branche politique de l’ex-junte), est aujourd’hui, sans conteste, l’un des personnages les plus excentriques de la scène politique malienne. L’on pourra cependant tout lui reprocher sauf d’avoir la langue dans la poche. Il a encore parlé.
 

Makan Konaté
Maliba-Info : Que pensez-vous de la situation actuelle à Kidal ?
Makan Konaté : Au COPA, nous sommes contre toue négociation avec des
bandits armés qu’on appelle MNLA, MIA, MAA et autres. Nous ne faisons aucune différence entre ces groupes armées et le MUJAO, ANCAR-DINE, AQMI et autres terroristes. Il ne doit pas avoir d’élection sans le désarmement et le cantonnement de ces bandits. Et nous insistons : tous les présumés auteurs de crime de guerre doivent répondre de leurs actes devant les tribunaux.


Vous avez récemment rendu publique votre position relative au soutien du COPA au candidat de l’ADEMA. Quelles sont vos motivations ?
C’est l’Assemblée Générale du COPA qui, en toute souveraineté a décidé de soutenir le candidat Dramane Dembélé. Le choix n’émane pas du président Makan Koné, mais de l’Assemblée Générale. Nous avions auparavant établi des critères pour déterminer le profil de notre candidat. Et Dramane répond à ces critères.

Et quels sont ces critères ?
C’est, bien entendu, adhérer aux idéaux du 22 mars 2012 et être jeune. Dramane Dembélé nous a assurés qu’il soutient bien le coup d’Etat du 22 mars et il est jeune. Et j’ose croire qu’il est le plus jeune candidat aujourd’hui déclaré.

Qu’entendez-vous par « adhérer aux idéaux du 22 mars 2012 » ?
Par adhésion à ces idéaux, nous faisons allusion aux raisons du changement intervenu le 22 mars 2012. Vous savez comme moi que la situation était intenable. Et les militaires sont venus en sauveurs.

Est-ce à dire que le candidat de l’ADEMA a rencontré le capitaine Amadou Haya Sanogo, auteur du coup d’Etat?
Je suis formel : il l’a rencontré !

Et que se sont-ils dit ?
Je ne saurai le dire. Mais il a bien confirmé soutenir les actions du capitaine.

N’est-ce pas un paradoxe étant entendu que Dramane Dembélé reste quand même le candidat d’un des principaux partis anti-putschiste et membre du FDR auquel vous êtes opposés ?
Vous savez, l’élection présidentielle reste d’abord une affaire d’homme avant d’être celle des partis politiques. Nous voyons d’abord l’homme.

Il nous revient que malgré ce choix porté sur Dramane Dembélé que votre association est toujours courtisée par d’autres candidats. Le confirmez-vous ?
Je dois l’avouer. Nous subissons en ce moment de fortes pressions de la part des anciens en vue de soutenir un autre candidat. Mais je le dis encore : le choix n’émane pas de Makan Konaté, mais de l’Assemblée Générale du COPA. Nous avions déjà fait notre choix.

Et quel ce candidat en faveur duquel vous subissez en ce moment de fortes pressions ?
Permettez-moi de taire son nom. Mais sachez que la personne pense déjà être élue et à peine si elle ne célèbre pas déjà sa victoire. Et le saviez-vous ? Il [le candidat] est en train, en ce moment même de signer des accords et engagements avec de nombreuses associations et partis politiques. Evidemment, c’est très dangereux ! Rien n’est gagné d’avance.

Une indication : ce prétendant en question est-i proche de la junte ?
On le dit. Mais le capitaine lui-même a été catégorique : « je n’ai pas de candidat », nous a-t-il dit.

Soyez plus explicite
Voilà : Nous avions clairement posé la question au Capitaine. Et il a dit ceci : « je ne suis pas candidat et je n’ai pas de candidat. Si vous avez une préférence, libre à vous de vous engager. Moi je ne suis pas intéressé ». A partir de cet instant, nous étions libres de faire notre choix et nous avions, pour ce faire, élaboré des critères. Je pense que nos amis militaires doivent en tenir compte et nous soutenir à leur tour.

A propos de vos rapports avec le capitaine Amadou Haya Sanogo, vous aviez récemment déclaré qu’il ne vous a jamais donné un franc et vous l’accusez même de négligence envers le COPA. Que s’est-il réellement passé avec Kati?
Je confirme : le capitaine ne nous a jamais donné un kopeck. Il ne nous a jamais reçus de manière officielle et il ne nous a jamais remercié. Notre soutien est d’essence patriotique.

Serait-ce le divorce ?
Non, à ce que je sache ! Nous soutenons encore et toujours les idéaux du 22 mars et nous sommes avec la junte. Mais nous dénonçons la négligence du capitaine.


Mais il vous a quand même reçus même de manière informelle ?
Pas le COPA en tant qu’entité, mais plusieurs associations à la fois.


Vous parvenez quand même à organiser des conférences de presse et autres activités nécessitant des charges inhérentes. Si ce n’est le Capitaine, qui d’autres vous procurent le financement ?

Nous finançons nos activités de notre proche poche. Bien entendu, nous bénéficions du soutien de personnes de bonne volonté. Et sachez-le : beaucoup plus de personnes que vous ne pourriez l’imaginer soutiennent les idéaux du 22 mars 2012.


Que reprochez-vous exactement au président déchu, Amadou Toumani Touré ?
Tout ! Et en détails, vous en saurez davantage très bientôt parce que le COPA a déjà entrepris de porter plainte contre lui pour haute trahison. Il a trahi ! C’est tout ce que je peux dire pour l’instant. Nous avions déjà constitué le dossier et je m’en tiens là pour l’instant.

Vous faites, en ce moment objet de nombreuses critiques. Vous soufflerez le chaud et le froid et vous serez plutôt motivés par des intérêts personnels et partisans. Que répondez-vous à vos détracteurs ?

Je sais. L’on ne saurait être aimé de tous surtout dans le domaine où nous évoluons désormais. J’ai même reçu des menaces de mort et je crains pour ma vie. Mais nous mènerons notre combat jusqu’à la fin.
Vous aviez déjà porté de graves accusations contre le premier Ministre de pleins pouvoirs. Maintenez-vous encore vos déclarations à son sujet, avec le recul ?

Que l’on m’apporte les démentis et je lui présenterai mes excuses.
Le COPA et son président Makan Konaté ont-ils des ambitions pour les législatives et communales ?
Nous y pensons profondément. Mais nous en sommes, pour l’instant au stade de la présidentielle.

Doit-on s’attendre à une mutation du COPA en parti politique ?

Nous réfléchissons en ce moment à la question.

Propos recueillis par B.S. Diarra

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