Après la signature de l’Accord préliminaire à l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali, signé le 18 juin dernier à Ouagadougou, entre d’une part le gouvernement du Mali et d’autre part par le MNLA et le HCUA, place à la Commission technique mixte de sécurité. Celle-ci est prévue à l’article 8 de l’Accord.
Elle est composée de 4 représentants des forces de défense et de sécurité du Mali, autant pour les groupes armés signataires, 1 de la MISMA / MINUSMA, 1 pour la Force Serval, 1 du Médiateur, 1 du Médiateur associé de la CEDEAO et, enfin, 1 pour l’Union Africaine. Sa mission est, entre autres, d’observer le cessez-le-feu, d’élaborer, dans les meilleurs délais possibles suivant la signature de l’Accord, les modalités du cessez-le-feu, incluant notamment les arrangements sécuritaires; le cantonnement et le désarmement des groupes armés du Nord du Mali ainsi que le redéploiement effectif des forces de défense et de sécurité du Mali.
Cette commission, présidée par la MISMA / MINUSMA, est déjà à pied d’œuvre pour permettre à l’armée de s’installer confortablement à Kidal et d’y faire flotter le drapeau malien. Seulement voilà: les groupes armés de Kidal récusent déjà la présence du Colonel Elhadj Gamou, qualifié de «traitre» par les bandits armés. Ils l’accusent également d’être l’un des mobiles du conflit qui a éclaté en janvier dernier.
En effet, les groupes terroristes de Kidal avaient, dans leur dessein criminel, réussi à faire muter tous ceux qui les dérangeaient à Kidal. C’est ainsi que, par naïveté, le régime défunt a accepté faire partir le Gouverneur d’alors, Alhamdou Ag Ilyène, récemment nommé Ambassadeur au Niger. Le Colonel Gamou avait quant à lui été muté à la Présidence de la République comme Chef d’Etat-major particulier adjoint.
Aujourd’hui encore, le MNLA et son jumeau du HCUA s’apprêtent à remettre ça. Il revient donc aux représentants maliens au sein de cette Commission mixte d’être fermes. Si une unité de l’armée malienne doit entrer à Kidal, cela ne pourra être que celle qui est basée à Anefis depuis le 8 juin. Il s’agit donc des hommes du Colonel Gamou et du Colonel Didier Dakco.
Il ne revient à personne au sein de la Commission de s’ingérer dans les affaires internes de l’armée pour récuser qui que ce soit. Pourquoi ont-ils peur de Gamou? Parce qu’il connait Kidal comme eux? Ils ont certainement peur de lui parce qu’ils ont caché des djihadistes dans leurs familles, lesquels ne sont ni MNLA ni HCUA. Il sera donc facile de les démasquer.
Le cessez-le feu ne signifie pas que l’armée nationale sera cantonnée comme les rebelles. Elle est sur son territoire et doit patrouiller normalement. Les personnes suspectes devront être arrêtées, à commencer par Alghabass Ag Intallah, signataire de cet Accord préliminaire, parce que concerné par un mandat d’arrêt international émis par la justice malienne.
Vivement donc que l’armée entre à Kidal pour terminer cette première phase des négociations.
Chahana Takiou
Source: 22 Septembre
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire