mardi 25 juin 2013

Editorial : Demain, quel Mali ? - maliweb.net

Editorial : Demain, quel Mali ? - maliweb.net
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Dire la vérité en ces temps de clientélisme politique, c’est prendre beaucoup de risques. Nul doute que le Mali de 1960 a été celui du patriotisme, de l’engagement et du don de soi. Le Mali de 1969 a été celui des «pickpockets». Le Mali du 8 juin 1992 a été celui du grand enrichissement des dirigeants. Le Mali du 8 juin 2002, a été celui du «grand banditisme d’Etat». Le Mali de la transition- CEDEAO est tout simplement un Mali «sous tutelle française».
Quand tu assènes tes vérités en public, on voit en toi un militant du Parti SADI ou du MP22. Certains Maliens rejettent purement la réalité des faits au profit de la compromission. Depuis le 19 novembre 1968, notre pays a basculé dans une gouvernance de déperdition sociétale.
La preuve ? Les fonds trouvés au Trésor public ont été enlevés, partagés par les quatorze (14) membres du Comité militaire de libération nationale (CMLN). Dès lors, les observateurs avertis savaient ce qui attendait notre pays et son patrimoine. Si ce n’est pas le Malien d’aujourd’hui, le Mandenka et le Soudanais d’hier gardaient jalousement la chose publique.
Au temps de l’empire mandingue, l’or du Mandé transporté par Kankan Moussa à la Mecque, un patrimoine volé pour faire le mécène, n’a été apprécié à l’époque. C’est pourquoi les griots du Mandé ne font pas de louanges en l’endroit de ce grand empereur, Kankan Moussa.
Malgré ces quelques rares faits, les Mandenka demeurent des gens de confiance, le Mali était un pays des hommes honnêtes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la France plaçait son or en lieu sûr à Kayes puis à Bamako.
Les vingt trois ans du pouvoir de Moussa Traoré ont façonné l’homme malien et plus particulièrement l’intellectuel. Avec des mois sans salaires, l’administration publique est devenue un business dans leurs mains. Des scandales financiers se succèdent. Du coup, toutes les sociétés et entreprises d’Etat sont mises au régime sec. Des services de contrôles existent, mais les rapports produits sont sans effet (Contrôle d’Etat, Inspection des finances).
Notre pays fonctionne depuis le 19 novembre jusqu’à nos jours avec le même système de gouvernance. Dans le Mali des démocrates, l’impunité est reine.
Pour bâtir un nouveau Mali, nous avons besoin d’une nouvelle race d’hommes et de femmes politiques qui ne traineraient pas de casseroles. Des hommes et des femmes neufs pour un Mali nouveau. Comment élire des hommes qui sont les vrais auteurs du chaos national ? Où étaient-ils pendant ces 20 ans de pouvoir ADEMA et ATT ?
Dans un pays responsable, les vrais auteurs du chaos national doivent répondre de leurs actes. Et pour cause, tous les Maliens épris de justice savent qui a fait quoi ! Aussi, certains conservateurs de nos us et coutumes affirment-ils que tant que le Mali n’aura pas un président noble de souche, il n’y aura pas la paix. A titre de rappel : lorsque l’esclave affranchi Sakoura s’est emparé du pouvoir au Mandé, il fut assassiné.
Si le nouveau président n’est pas un noble de souche, ce serait le déclin, témoignent certains conservateurs. Deux anciens présidents déchus du Mali (Moussa Traoré et Amadou Toumani Touré) très célèbres en Afrique et dans le monde demeurent sans origines dans le pays de Soundiata. Lors du jugement de Moussa Traoré, pour crimes de sang, Mme Manassa Danioko, alors Procureur de la République a eu l’outrecuidance de rappeler, lors du procès que celui-ci n’était pas Malien ? Le temps n’est pas loin encore dans les mémoires quand Alpha Oumar Konaré, fraîchement élu à la magistrature suprême, a réservé ses premières visites à l’intérieur du Mali dans le cercle de Tominian.
A Tominian, Alpha a laissé sa délégation pour se retrouver en brousse face à des forgerons. Les forgerons de cette localité n’ouvrent leur foyer qu’à un forgeron comme eux.
Concernant Amadou Toumani Touré, il y a des choses «tues» ou «cachées» qui sont énormes. Alpha avait nommé aux rênes de l’Etat un bonasse écuyer rompu dans les luttes clandestines. Le jugement de ceux qui connaissaient l’homme n’a pas tardé : «il ne peut pas être à la hauteur de la mission, non pas qu’il ne pouvait avoir une bonne intelligence des équations de développement, mais parce qu’il était un «homme de main», «un fils de corde», autrement dit un esclave qui durant toute sa vie n’a été conditionné que pour recevoir des ordres. Et l’histoire retient les conditions dans lesquelles il a été contraint de rendre le tablier.”
Dans un contexte de tiraillement entre conservateurs et contemporains, il y a lieu de bien réfléchir sur le choix du futur président. Pendant l’accession de notre pays à l’indépendance, des familles ont trahi le Mali pour s’allier à la France. Cette trahison fait encore vivre ces gens et leur famille. Le temps est venu de dénoncer ses familles.
Safounè KOUMBA

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