lundi 17 juin 2013

NEGOCIATIONS INTERMALIENNES - Les Editions Le Pays

NEGOCIATIONS INTERMALIENNES - Les Editions Le Pays
Enfin le bout du tunnel ?Publié le lundi 17 juin 2013Page visitée 112 fois

 Les nuages sont-ils en train de se dissiper dans le ciel malien ? L’on est tenté de répondre par l’affirmative, surtout quand on suit l’évolution des choses à Ouagadougou. En effet, après plusieurs jours de tractations, les protagonistes de la
crise intermalienne sont parvenus à un compromis, notamment celui portant sur les modalités techniques du redéploiement de l’armée malienne à Kidal. Un document final a été remis aux parties pour analyse avant d’être validé et remis au médiateur Blaise Compaoré, hier 16 juin 2013. C’est sans doute une avancée significative qu’il faut saluer, à sa juste valeur quand on sait que cette question du redéploiement de l’armée malienne était un des points d’achoppement entre les protagonistes. Disons-le, bien des parties aux négociations commençaient à perdre patience, à se lasser de cet interminable round. Toute prudence gardée, on peut pousser un ouf de soulagement parce que l’on s’achemine vers un triomphe de la raison. Mais ce triomphe, s’il en est, est à mettre à l’actif de la médiation. Toutefois, il faut se garder de vite jubiler si les protagonistes étant fluctuants et la nature de la crise complexe. Car, il reste une autre équation à résoudre, notamment celle de l’application dudit accord sur le terrain. La question est de savoir si les différents camps ont signé cet accord sous la pression de la communauté internationale ou tout simplement dans l’intérêt supérieur de la « nation » malienne. Il reste un fait qui est en passe de devenir un tabou, mais qui n’en demeure pas moins un problème sérieux. C’est le principe du désarmement du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), principe auquel Bamako s’accrochait tant, dès les premières heures des négociations. L’armée malienne acceptera-t-elle de cohabiter à Kidal avec des mouvements armés et sur lesquels elle a très peu d’emprise ? On le saura sur le terrain.

En tout état de cause, une chose est de valider un accord, une autre est de veiller à son respect. Or, dans le cas d’espèce, Bamako et les groupes rebelles touaregs ont signé tant d’accords, de par le passé, qui sont restés lettres mortes. Mais cet énième accord a plus de chances d’aboutir parce qu’il a été signé sous le regard attentif de la communauté internationale et parce que les héros de tous bords semblent fatigués. Il faut se féliciter de l’optimisme affiché des deux camps. Il faut aussi se réjouir du fait que la médiation a accepté d’inclure, à la dernière minute, les autres groupes armés qui menaçaient de remettre en cause tout accord non inclusif. Il s’agit des groupes armés comme le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) et la Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance (CMFPR) qui n’en demeurent pas moins incontournables dans cette crise malienne. Gageons qu’ils rejoindront les rangs après que la médiation burkinabè a accepté de les recevoir et de les écouter. Avec toute la prudence qui sied, on peut s’attendre à ce qu’avec cet accord, le bout du tunnel soit enfin proche.
Colette DRABO

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