La dernière attaque du site gazier de Tiguentourine, qui a fait des victimes japonaises, a suscité une vive inquiétude chez les milieux d'affaires nippons.
L'insécurité au Sahel préoccupe les grandes puissances économiques mondiales. Pour préserver leurs intérêts, ces pays décident d'investir dans la sécurité. Une guerre préventive contre le terrorisme qui ne sera pas sans impact sur leurs projets dans la région. C'est le cas du Japon qui a compris que la sécurisation de la frontière sud de l'Algérie permettrait de le prémunir de la menace terroriste.
D'ailleurs, l'annonce par le pays du soleil levant d'une aide de 750 millions d'euros, soit l'équivalent du 1 milliard de dollars, vise à renforcer sa présence en Afrique, d'autant plus que la somme qui sera débloquée sur cinq ans vise à stabiliser la région du Sahel, afin de rassurer des entreprises nippones tentées par le marché africain.
La dernière attaque du site gazier de Tiguentourine, qui a fait des victimes japonaises, a suscité une vive inquiétude chez les milieux d'affaires nippons. Ce soutien financier entre dans le cadre d'un paquet de 10,6 milliards d'euros d'aide publique au développement sur cinq ans pour le continent, a annoncé samedi le premier ministre japonais, Shinzo Abe, à l'ouverture de la conférence internationale de Tokyo pour le développement de l'Afrique (Ticad), à laquelle participent une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement africains. Abe a détaillé la partie de cette assistance dédiée à la vaste zone comprise entre l'Afrique du Nord et l'Afrique sub-saharienne et qui englobe des territoires de nombreux pays dont le Mali, la Mauritanie, le Niger, l'Algérie, le Tchad, le Soudan et la Libye. Cette assistance sera consacrée à «l'alimentation, l'éducation et la santé, avec également un soutien pour les femmes et les jeunes», a précisé M.Abe, pour qui «cela ramènera l'espoir d'un développement économique dans la région et contribuera ainsi à sa stabilité».
Le Japon va fournir, en outre, un soutien distinct spécifique à la lutte contre le terrorisme et au maintien de la sécurité sur place, pour lesquels il formera 2000 personnes.
A noter que le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a souligné, hier, que les conditions sécuritaires s'amélioraient peu à peu dans la région, autant grâce aux interventions armées qu'aux efforts pour améliorer les conditions alimentaires et d'emploi des populations. Ainsi, si la sécurité est garantie, les firmes nippones pourraient doubler leur nombre d'employés en Afrique de 200.000 à 400.000 en cinq ans d'après Tokyo, des investissements perçus comme nécessaires au déclin d'une pauvreté qui fait le lit du terrorisme.
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