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Les scénarios d’une intervention étrangère
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Soldats de l’Ecomog
«Muscler l’intervention des forces armées au Nord du Mali face au terrorisme islamiste». Cette phrase du président en exercice de la Cédéao semble avoir été entendue par les pays africains. Toutefois, l’Algérie comme les Etats-Unis mettent en garde contre une telle démarche non calculée. Quels sont les scénarios attendus au Nord du Mali au cas où une intervention militaire est envisagée ? Mali, la bombe à retardement.
Les frontières algéro-maliennes sont sur le qui-vive. Outre des groupes terroristes qui ciblent nos frontières, ce tracé frontalier sera appelé à conjuguer d’autres renforts, car dans quelques semaines ou des mois, une intervention militaire sera aménagée par le Cédéao afin de pourchasser les salafistes armés des terres maliennes.
D’ailleurs, le ministre malien des Affaires étrangères est depuis avant-hier à Alger pour une visite de travail de deux jours et a rencontré son homologue algérien. La discussion entre les deux ministres a porté sur une éventuelle intervention militaire au Nord. Une démarche que l’Algérie a refusé, tout en mettant en garde ceux qui privilégient cette voie des conséquences non calculées. Qu’en est-il de la situation au Mali ?
Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) est en mauvaise posture, lui qui s’est pourtant délecté les premières semaines de la rébellion, après avoir accaparé le Nord du Mali en pourchassant l’armée malienne. Une armée battue sur son propre sol. Cette situation a poussé les mutins militaires maliens à écarté l’ex-président malien, Amadou Toumani Touré (ATT), par un coup d’Etat perpétré le 22 mars dernier.
Du coup, les groupes terroristes déjà présents au Nord du Mali avaient une belle opportunité de s’implanter davantage dans cette vaste partie malienne, et le MNLA a envahi le Nord. Ainsi, les terroristes d’Al Qaïda et ceux du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), mais également les fous de Dieu d’Ansar Edine ont pris plusieurs villes maliennes et se sont positionnés ici et là.
Face à ce scénario inattendu, les pays da la Cédéao ont tenté de trouver une solution face à la montée des islamistes armés. Mais la tentative a échoué car les terroristes et les Azawadis se sont affrontés et les mausolées de Tombouctou ont été détruits. Face à cette dérive, la Cédéao s’est réunie il y a trois jours en urgence en Côte d’Ivoire.
Le but de cette réunion des pays participants, notamment le Sénégal, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Niger et le Burkina Faso, est d’opter pour une intervention militaire au Mali. Pour la Cédéao, c’est une intervention indispensable. Toutefois, ces pays doivent avoir l’accord du Conseil de sécurité pour pouvoir exécuter leur plan militaire.
Cependant, les Etats-Unis et l’Algérie sont contre une intervention militaire au Mali, car les conséquences seront catastrophiques pour la région, mais aussi pour les 3 000 militaires qui seront engagés dans cette bataille contre les terroristes. D’ailleurs, les groupes terroristes ont promis aux pays de la Cédéao une guerre sans merci s’ils décident d’envoyer leurs troupes.
Quels sont alors les scénarios attendus au Nord du Mali ? D’abord, si la Cédéao arrive effectivement à envoyer les 3 000 militaires au Mali pour combattre les terroristes d’Aqmi, cela va coûter très cher, non seulement aux soldats de la Cédéao, mais surtout au sud du Mali. Un sud qui, jusque-là, est à l’abri des attentats et des combats armés, mais une partie malienne qui risque gros si l’intervention militaire est déclenchée.
En plus de ce scénario, un autre est à prendre très au sérieux. Si des militaires africains sont mobilisés au Mali, le feu se propagera sur l’ensemble du Sahel. Il y aura non seulement des attentats sanglants au Mali, mais également dans les pays voisins, entre autres, le Niger, la Mauritanie et l’Algérie.
Personne n’est à l’abri et les frappes des terroristes concerneront tout le monde. Si une intervention militaire est lancée, le Sahel deviendra un bourbier, un nouvel Afghanistan. Même la capitale malienne sera la cible des terroristes d’Aqmi, du Mujao et d’Ansar Edine.
En conséquence, la guerre du Nord atteindra à coup sûr le Sud. En plus de ces scénarios attendus, la terre malienne sera celle du «djihad» en Afrique, surtout que nous sommes à quelques jours seulement du mois sacré, une période privilégiée chez les salafistes djihadistes.
Sofiane Abi
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