mardi 3 juillet 2012

L’urgence d’un règlement - Edito - El Watan

L’urgence d’un règlement - Edito - El Watan

L’urgence d’un règlement

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le 03.07.12 | 10h00 Réagissez


Jamais la crise malienne, ou du Sahel comme elle est appelée parfois, n’a connu un tel niveau d’intensité, suscitant l’intérêt des capitales mondiales et des Nations unies. Certains en sont même à mettre sur pied des structures spéciales et, bien entendu, aussi bien les appréciations que les conclusions sont également nombreuses. Aussi, se demande-t-on, quelle forme de règlement privilégier, bien que soit exclu le recours aux armes, pour mettre ainsi fin à un problème rendu probablement complexe ces dernières semaines mais qui, dans le fond, n’a pas changé. Il faut, en tout état de cause, revenir aux origines du conflit, celles-ci n’ayant connu aucune modification. Car, devrait-on le rappeler, la question de l’Azawad n’est pas nouvelle, mais elle n’a pas bénéficié du traitement adéquat, le coup d’Etat de mars dernier au Mali n’étant que l’élément déclencheur d’un nouveau cycle ponctué par une proclamation d’indépendance.
Il faut dire que le contexte était marqué par les suites du conflit libyen, avec le retour chez eux de milliers de combattants aguerris et lourdement armés, déterminés à obtenir satisfaction de leurs droits, la reconnaissance de ces derniers étant déjà acquise. En quelque sorte, revenir aux accords de paix conclus en 1992 à Alger, plus connus sous le nom d’Accords de Bamako, qui avaient mis fin à des révoltes dont l’origine remonte aux premières années de l’indépendance. Pour nombre de spécialistes, ce qui se passe aujourd’hui ne peut être appréhendé véritablement que par rapport aux accords en question, dont l’application a été contrariée sinon repoussée, comme en seraient convaincus les leaders de la rébellion.
Sous la pression des armes, combien d’accords complémentaires ont dû être conclus pour réaffirmer la validité des premiers et surtout insister pour leur application ? C’est pourquoi l’option d’une intervention est écartée par le Mali et l’Algérie, mais aussi par des puissances extra-africaines. Autrement dit, privilégier une solution politique qui préserve l’unité nationale et l’intégrité territoriale du Mali. Une telle option a été réaffirmée, hier, par Alger et Bamako, à l’occasion de la visite du ministre malien des Affaires étrangères. Mais autant dire que c’est la seule à être retenue aussi bien en Afrique que dans le reste du monde et, à ce propos, les dirigeants algériens considèrent qu’il existe un espace pour la négociation entre le gouvernement malien et les acteurs souscrivant à cette option «qui tient compte des revendications légitimes des populations du Nord».
Comment donc y aller et avec qui, la situation restant confuse dans le Nord où le mouvement touareg indépendantiste y a perdu ses positions ? Plus que cela, il en a été chassé, faute aussi d’appuis, car estiment les spécialistes, l’idée même d’indépendance n’étant pas très partagée. Ce qui permet alors de recentrer le débat et d’aller effectivement vers ces accords qui avaient suscité le plus grand espoir.
Mohammed Larbi

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