lundi 9 mars 2015

maliweb.net - La Kabylie ou le Kidal de l’Algérie : L’Anavad veut aussi son autonomie

maliweb.net - La Kabylie ou le Kidal de l’Algérie : L’Anavad veut aussi son autonomie

veut aussi son autonomie

Decrease Font Size Increase Font Size Taille Police Imprimer

L’Algérie, chef de file de la médiation dans la crise du septentrion malien a, elle aussi, sa rébellion, et ce depuis l’indépendance. Une rébellion qui est l’alliée fidèle de celle que l’on vit au Mali. Tout comme la nôtre, elle n’hésite pas d’user de tous les moyens pour discréditer et écorner l’image de l’Etat en place. Selon les cadres de l’Anavad, l’équivalent de l’Azawad malien, « la Kabylie n’est pas soluble dans une Algérie purement arabe, islamique et dictatoriale. L’Anavad se veut amazigh, laïc et démocratique ».

La Kabylie ou le Kidal de l’Algérie : L’Anavad veut aussi son autonomieDès l’indépendance de l’Algérie, la Kabylie est régulièrement le cadre de contestations contre le régime d’Alger. Mais c’est en 1985 que la lutte pour une identité kabyle prend véritablement son envol avec ce que l’on appela  à l’époque, le printemps berbère. La Kabylie et les universités algéroises ont connu plusieurs mois de manifestations réclamant l’officialisation de la langue berbère. D’autres contestations vont se produire jusqu’en 1998, année de l’assassinat du chanteur populaire, Lounès Matoub et du durcissement de la politique d’arabisation de l’administration qui prônait l’usage de la langue  arabe comme seule officielle dans tous les domaines. En 2001, les régions kabylophones s’embrasent au cours d’une nouvelle révolte baptisée le « printemps noir » en raison des pertes en vies humaines : 123 morts et des milliers de blessés, dont certains mutilés à vie. Toutefois, en 2002, le tamazight est reconnu en tant que langue nationale. La principale organisation kabyle est le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) qui a été dirigée par Ferhat Mehenni jusqu’au 9 décembre 2011 où il est remplacé par Bouaziz Ait Chebib. Depuis 2012, il prône l’autodétermination de la région.



Contrairement à l’Algérie qui a refusé des décennies durant de reconnaitre qu’il y a autre culture sur son territoire que celle arabe, le Mali a officiellement consacré les langues et cultures du terroir. Et parmi elles figurent celles tamashek et arabe.

Néanmoins, les raisons qui justifient la complicité entre la rébellion touareg et le MAK peuvent être de deux ordres. D’abord, le fait qu’ils ont tous deux des revendications similaires à savoir l’autonomie d’une région précise et l’autodétermination d’un « peuple ». Mais aussi, les liens de filiation qu’il y a entre touaregs et berbères, les premiers étant issus des seconds. D’ailleurs, plusieurs fois, on a vu des combattants du MNLA arborer le drapeau berbère à côté de celui de l’Azawad. Egalement, plusieurs sites d’informations kabyles font de la propagande au profit des rebelles touaregs. La ressemblance Azawad-Anavad prouve aussi la parenté culturelle entre berbère et touareg.



Pour arriver à leur fin, le MAK met comme il peut des instances étatiques. Le gouvernement provisoire de l’Anavad, par exemple, se présente comme l’émanation légitime du peuple kabyle. Par la voix de son ministre des Relations internationales et Vice-président du MAK, Lyazid Abid a écrit à John Kerry, secrétaire d’Etat américain, le mercredi dernier. C’était en réponse au rapport « Travel Warning » qui classe la Kabylie parmi les régions à risque pour les ressortissants américains.  Une manière habile et audacieuse pour faire attendre leur voix au plus haut niveau.

Ahmed M. Thiam

Aucun commentaire: