lundi 1 octobre 2012

Le MNLA appelle au dialogue au Mali (Magharebia.com)

Le MNLA appelle au dialogue au Mali (Magharebia.com)
[AFP/Romaric Ollo Hein] Les islamistes qui occupent le nord du Mali pourraient bientôt être confrontés à une intervention militaire internationale.Les séparatistes touaregs se disent prêts à négocier une solution politique au conflit du Mali qui dure depuis des mois.
Par Jemal Oumar pour Magharebia à Nouakchott – 30/09/12
[AFP/Romaric Ollo Hein] Les islamistes qui occupent le nord du Mali pourraient bientôt être confrontés à une intervention militaire internationale. [AFP/Romaric Ollo Hein] Les islamistes qui occupent le nord du Mali pourraient bientôt être confrontés à une intervention militaire internationale.

Le Premier ministre malien Cheikh Modibo Diarra a rejeté samedi 29 septembre les appels en faveur de discussions avec les islamistes armés qui contrôlent le nord du pays, a fait savoir l'AFP.
"L'heure n'est plus aux négociations", a déclaré Diarra au quotidien Le Monde, expliquant que la situation se détériorait "jour après jour, avec des amputations, des flagellations, des viols, [et] la destruction de sites" par les islamistes radicaux.
Le Premier ministre a également refusé de parler avec les séparatistes touaregs d'obédience laïque du Mouvement national pour la libération de l'Azaouad (MNLA). Le MNLA avait lancé le 22 septembre un appel au dialogue avec les autorités maliennes, se disant prêt à négocier une solution politique à ce conflit "dans l'intérêt des Azaouadis et du peuple malien".
Cet appel aux discussions avait été lancé alors que se poursuivent les préparatifs de mise en place d'une force d'intervention militaire dans le nord du Mali.
Le MNLA avait dirigé la rébellion contre le gouvernement malien avant d'être expulsé des principales villes de l'Azaouad par al-Qaida et ses alliés, notamment Ansar al-Din et le Mouvement pour l'unité et le djihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO).
Par ailleurs, le communiqué du MNLA ajoute que le groupe rejette catégoriquement les négociations entre le gouvernement malien et ce qu'il appelle des "groupes de contrebandiers et de terroristes", en référence aux groupes islamiques armés.
Le communiqué du MNLA poursuit en précisant que ces mouvements terroristes "ont un projet douteux et non affiché".
Le journaliste azaouadi Abou Bakr al-Ansari a expliqué que l'appel du MNLA à négocier avait été lancé après que son rôle dans cette crise eut commencé à s'estomper.
"Le MNLA est amer au vu du souhait du gouvernement malien d'avoir des négociations avec les terroristes à Tombouctou, Gao et Kidal au travers du Conseil islamique suprême ; cela signifie que le mouvement verra le tapis lui être retiré sous les pieds, alors qu'il a une vision de la situation basée sur la paix et la sécurité", a expliqué al-Ansari.
Il a poursuivi en expliquant que cette initiative du gouvernement malien pouvait s'expliquer par son rejet des revendications d'indépendance avancées par le MNLA.
L'appel à la négociation avec le gouvernement malien n'est pas nouveau, a déclaré à Magharebia Nina Walet Ntalo, ministre du MNLA et militante touareg.
"Mais il a été relancé aujourd'hui pour rappeler au monde que ce mouvement peut constituer une alternative à une autre entité dans l'Azaouad, et qu'il se considère comme le représentant légitime du peuple de cette région qui souffre aujourd'hui de son déplacement", a-t-elle ajouté.
"Le monde doit répondre aux aspirations des hommes, des femmes et des enfants du peuple azaouadi avant de déclencher une guerre, car ce peuple est la seule force capable de déterminer son avenir", a ajouté Ntalo.
Mais Anta Ghrist, journaliste spécialisé dans les affaires du Sahel, a expliqué à Magharebia que l'appel à la négociation avec le Mali lancé par le MNLA "ne peut rien apporter de nouveau, parce que les puissances africaines et occidentales se préparent à entrer en guerre contre les islamistes dans le nord".
"Toute éventuelle négociation avec le MNLA, qui ne dispose plus d'une forte présence sur le terrain après en avoir été chassé par les mouvements islamiques, ne signifie donc rien", a-t-il ajouté.
"Le peuple de l'Azaouad, représenté par des organisations de la société civile et par ses leaders traditionnels locaux, est celui sur lequel il faudrait désormais parier et écouter."

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