mardi 16 octobre 2012

Crise malienne: Un expert américain vante la position «pragmatique» de l’Algérie - maliweb.net

Crise malienne: Un expert américain vante la position «pragmatique» de l’Algérie - maliweb.net
L’Algérie est-elle cette «forteresse» décrite par le directeur de North Africa Risk Consulting, une entreprise spécialisée en politique et sécurité du nord de l’Afrique ?

Dans une tribune publiée hier dans le journal électronique Huffington Post, largement reprise par l’agence officielle APS, l’expert américain Geoff Porter vante la position «pragmatique» de l’Algérie face à la crise malienne. L’auteur de l’analyse suppose que la position algérienne est «intangible» et que les Etats-Unis disposent de peu de leviers pour attirer l’Algérie au-delà de ses frontières afin de lui faire jouer un rôle dans une éventuelle intervention militaire au Mali.

Il énumère ainsi de nombreuses raisons pour lesquelles le département d’Etat américain perçoit l’Algérie comme un partenaire incontournable en Afrique du Nord. En plus d’être le 10e plus grand pays dans le monde, partageant une frontière de plus de 1300 km avec le Mali, le pays dispose d’une armée aguerrie après avoir combattu une insurrection islamiste sanglante dans les années 1990, affirme l’expert américain. L’Algérie, ajoute-t-il, a non seulement fait face aux menaces de la guérilla conventionnelle, mais elle a contré le terrorisme d’AQMI et de ses prédécesseurs.

Pour Geoff Porter, qui enseigne également au Centre de lutte contre le terrorisme de l’académie militaire de West Point (New York), l’Algérie est perçue, de l’autre côté de l’Atlantique, comme un pays «stable», n’ayant pas été secoué par les événements du Printemps arabe.
 Il rappelle que le principe de non-ingérence est au cœur de la politique étrangère de l’Algérie et que cette règle avait été invoquée lors du soutien de l’OTAN à la rébellion en Libye. «L’Algérie n’était pas une amie du régime d’El Gueddafi, mais la non-ingérence est sacro-sainte et l’Algérie a exprimé son opposition à l’intervention étrangère», écrit-il. Et de souligner que «l’Algérie tient l’OTAN pour responsable de l’instabilité qui l’entoure actuellement et elle ne considère donc pas comme étant de sa responsabilité de nettoyer le gâchis dont elle n’est pas l’auteur».

Pour l’auteur de cette analyse, en dépit ou à cause de tous ces attributs qui la caractériseraient, les Etats-Unis ne seront probablement pas capables d’enrôler l’Algérie pour éradiquer AQMI dans le nord du Mali et lutter contre les groupes djihadistes en Libye.
 A en croire Geoff Porter, le refus de l’Algérie d’affronter directement la situation au Mali et en Libye est intimement lié à son expérience au cours des années 1990.

L’Algérie estime que c’est seulement après les attentats du 11 Septembre 2001 que les Etats-Unis ont reconnu les difficiles défis auxquels elle avait fait face durant sa lutte contre le terrorisme. Et d’ajouter : «Les Etats-Unis étaient à dix ans de retard en 2001 et ils sont, actuellement, à 20 ans de retard pour venir demander l’aide d’Alger pour la Libye et le Mali.» L’Algérie serait favorable, d’après l’expert américain, à la nécessité de capturer les responsables de l’attaque du consulat américain de Benghazi, mais elle est également consciente que ses propres diplomates, encore aux mains des terroristes du Mujao, sont encore en danger, relève-t-il.  Certes, précise Geoff Porter, de mauvaises choses peuvent arriver de l’autre côté de la frontière, mais la priorité de l’Algérie est de les tenir à l’écart. 

Amel Blidi / elwatan.com/ le 16.10.12 | 10h00

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