Mali: plusieurs Touareg tués par des hommes en uniforme de l'armée à Diabali
BAMAKO - Plusieurs civils touareg ont été tués par des hommes en uniformes de l'armée malienne à Diabali (centre du Mali) où, le 8 septembre, 16 personnes avaient été abattues par des militaires maliens, a appris mercredi l'AFP de sources concordantes à Bamako, Nouakchott et Ouagadougou.
Un témoin cité mardi par l'agence de presse en ligne mauritanienne Sahara Medias a affirmé avoir vu une patrouille de l'armée malienne venant de la caserne de Diabali bloquer un groupe de nomades touareg qui se rendaient vers la Mauritanie proche, arrêtant neuf d'entre eux.
Sahara Medias, citant une source militaire malienne, a ajouté que dans des véhicules de l'armée rentrant à la caserne de Diabali, se trouvaient les cadavres de quatre de ces neuf nomades touareg arrêtés et que les cinq autres étaient portés disparus.
Ces informations ont été confirmées à l'AFP par des sources au sein de la communauté touareg de Diabali.
Sollicité à plusieurs reprises par l'AFP à Bamako, le gouvernement malien s'est pour l'instant refusé à tout commentaire sur cet incident.
A Ouagadougou où il vit, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, un responsable de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) a de son côté affirmé mardi que neuf civils touareg avaient été enlevés (lundi) et assassinés par l'armée malienne sous le prétexte qu'ils étaient proches du MNLA.
Les militaires les ont enlevés à 60 km au nord de Sokolo (près de Diabali) et les ont transportés dans leur base à Diabali où ils les ont sauvagement assassinés, a affirmé M. Assaleh à l'AFP.
Selon Sahara Media, l'unité impliquée serait la même que celle qui s'était rendue coupable le 8 septembre dans la région de Diabali du massacre de sept Maliens et neuf Mauritaniens de la secte musulmane Dawa.
Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz avait alors qualifié de crime odieux la fusillade, mais avait appelé à ne pas accabler le Mali voisin, assurant que cela n'aurait pas eu lieu sans les circonstances politiques et sécuritaires difficiles que traverse ce pays frère.
Le nord du Mali est occupé depuis près de sept mois par des groupes islamistes armés, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui en ont évincé le MNLA.
Ce sont les rebelles touareg laïcs du MNLA qui, alors alliés aux groupes islamistes armés, avaient lancé l'offensive en janvier pour obtenir l'indépendance du nord du Mali, représentant les deux tiers du territoire malien qu'ils dénomment l'Azawad.
L'armée malienne avait été très rapidement laminée par cette offensive des groupes armés.
Une intervention militaire internationale est en préparation pour reprendre le nord du Mali, où les islamistes appliquent la charia (loi islamique) avec brutalité: meurtres, lapidations, amputations, viols, coups de fouet en public et destructions de mausolées de saints musulmans.
(©AFP / 24 octobre 2012 16h39)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire