mercredi 10 octobre 2012

Risée de tout le monde : Le Mali, un pays trahi et meurtri - maliweb.net

Risée de tout le monde : Le Mali, un pays trahi et meurtri - maliweb.net
Il arrivera un jour où, chaque citoyen en ce qui le concerne, devrait pouvoir se poser la question « qu’ai-je fait pour mon pays ? ».  Quant aux dirigeants, en plus de cette première question, une seconde sera nécessaire. Elle pourrait se poser en ces termes « qu’ai-je fait des pouvoirs à moi confiés ? Qu’ai-je fait à mon pays ? ». Du moins, c’est un vœu légitime que la grande majorité de nos compatriotes nourrit face à la déliquescence de notre Etat et l’effritement très prononcé de tous ce qu’on avait comme valeurs sociétales autrefois. 
La crise actuelle n’est en fait que les conséquences du mensonge, de la forfaiture et de la cupidité érigés en système politique.
En effet, lorsque l’on fait la genèse de la grave crise actuelle, ses origines peuvent être recherchées dans le tréfonds de l’histoire récente de notre nation. D’un pays respecté et craint au lendemain de l’indépendance, le Mali, par la faute principalement de ses dirigeants, est devenu au fil des ans « du n’importe quoi » où tout est permis et où tout est banalisé, même des choses qu’on ne pouvait imaginer du temps assez récent de nos pères.
La course au pouvoir « politique », à l’enrichissement immédiat et à la promotion sociale à n’importe quel prix, a dénaturé le malien et fait de lui « n’importe qui » aux yeux de tout le monde et de n’importe qui. Pour preuve, voyons simplement le « laisser-aller » et le « laisser-faire » qui se passent depuis des années dans le Nord de notre pays et dont la crise actuelle n’est que l’une des conséquences directes perceptibles.
Le Mali vendu ?
Le Mali a été d’abord « vendu » à ses ennemis de l’intérieur, qui l’ont ensuite « cédé » à vil prix à ceux de l’extérieur. Comment imaginer qu’en plus de notre incapacité à défendre l’intégrité de notre territoire, le pays soit aujourd’hui annexé sur les 2/3 par un conglomérat de groupes terroristes, de narcotrafiquants et de djihadistes rétrogrades ? Non seulement on y retrouve des maliens comme d’habitude (c’est eux qui ont de tout temps ouvert la boîte de pandore afin de permettre aux autres d’en profiter), mais également des mauritaniens, des algériens, des tchadiens, de libyens, des égyptiens, des français, des pakistanais, des afghans, des ressortissants de divers pays d’Afrique de l’Ouest, entre autres.
Au sein de ces groupes, il est avéré que des éléments sahraouis sont aux côtés des djihadistes qui occupent le Nord du Mali. Ils y détiendraient même en otages des ressortissants européens enlevés dans un camp de réfugié sahraoui à la frontière entre l’Algérie et le Maroc.
Au sortir de la présente crise, le Mali sera obligé de revoir toute la politique de ses orientations diplomatiques et de sa coopération afin de ne prendre en compte que « ses intérêts ». En effet, pour que notre pays reconquière sa place au sein des nations respectées, il va falloir que le peuple joue pleinement et entièrement sa partition en ne permettant plus à « n’importe qui » de décider de sa destinée. Cela passe par une véritable prise de conscience chez le citoyen vis-à-vis de ses obligations et droits en tant que tel. Qu’il accepte de jouer son rôle dans l’animation politique et la gestion des affaires de l’Etat. Un Etat ne peut être fort que si les citoyens sont véritablement « éveillés » et jaloux de leurs prérogatives.
Aujourd’hui, force est de reconnaitre que les autorités de la première République, avec à leur tête Modibo Kéita, étaient sur la bonne voie dans l’édification de ce Mali dont les populations ont rêvé au lendemain de l’éclatement de la Fédération du Mali.
Malgré les errements que connaîtra cette première République d’obédience socialiste, il faut pourtant reconnaitre que ses dirigeants ont su développer davantage chez le malien des valeurs telles que l’honneur, la dignité, l’amour du pays, le respect de la chose publique et le rêve d’un grand pays et d’une grande nation basé sur l’égalité et la justice, l’équité de travail et d’indépendance, la vraie et la fierté d’appartenir à une nation.
Le choix des méthodes et les instruments idéologiques pour réaliser cette ambition ou cette vision, ont peut-être par la suite posé problème aux populations avec notamment les multiples dérives dont la milice du parti-état (US-RDA) s’est rendue coupable. Petit-à-petit, un fossé se creusa et s’agrandit au fil des années entre les « masses populaires » et sa classe dirigeante. Des manifestations de mécontentement virent le jour, jusqu’à ce fameux 19 novembre 1968 où un coup d’Etat, (le premier du Mali indépendant) vint à renverser le régime.
En effet, le 19 novembre 1968, des militaires à travers le Comité militaire de libération nationale (CMLN) s’emparent du pouvoir. Deuxième moment de liesse, après celle ayant suivi le retour des dirigeants retenus à Dakar à la suite de l’éclatement de la Fédération,  pour un peuple malien plein d’espérance et de confiance.  Mais l’euphorie sera de courte durée. Les militaires vont vivre le pouvoir comme un enfant orphelin qui reçoit « un nouveau jouet ». Les maliens déchanteront rapidement en raison des « vrais-faux complots» et les déportations dans les bagnes du Nord. Et malgré les tentatives de troquer l’uniforme contre le « boubou blanc» avec l’écriture d’une Loi Fondamentale (Constitution) conçue sur mesure pour le Général président et l’avènement d’un système de parti unique à travers l’Union démocratique du peuple malien (UDPM),  le pays s’enfoncera progressivement dans la misère et la médiocrité en gouvernance.
Cependant, le Mali continua à entretenir « son rang » de pays « puissant et respecté» dans la sous-région voire en Afrique et dans le monde.

A quand le remboursement de la dette algérienne ?
C’est d’ailleurs dans cette même logique que le pays va déployer d’immenses efforts entre 1976 et 1984 en faveur de l’adoption d’une résolution par l’OUA (aujourd’hui Union africaine) reconnaissant le statut d’Etat membre à la République arabe Sahraoui démocratique (RASD), reconnaissance dont il devint ainsi un des acteurs majeurs.
Au regard de ce qui prévaut aujourd’hui dans le Nord de notre pays, n’y a-t-il pas une nécessité de revoir la position du Mali par rapport à ce sujet ?
Il n’est un secret pour personne qu’à l’époque, à cause de la forte pression exercée par « le grand voisin » algérien, le gouvernement malien sous la présidence du Gal. Moussa Traoré, n’a ménagé aucun effort ni aucun sacrifice pour faire partager sa vision en faveur de l’indépendance et la reconnaissance de l’ex-Sahara occidental par la communauté internationale, notamment l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Désigné président en exercice de l’organisation panafricaine par ses pairs, Moussa Traoré a parcouru le monde entier dans cette optique. A l’époque, les mauvaises langues racontaient qu’en guise de « récompense » à ces efforts, l’Algérie avait offert une « résidence officielle » au Mali que certains n’hésitaient d’ailleurs pas à désigner sous le vocable de « Château ».
Cela a été maintes fois dit et nous ne cesserons de rappeler, le soutien que le régime de Modibo Keita a apporté à la rébellion de l’Armée de libération nationale (ALN) d’Algérie pendant sa lutte d’indépendance contre le colonisateur français entre 1959 et 1962. Ce courage politique avait valu à la jeune République du Mali indépendant le courroux de la France du Gal. De Gaulle et de ses « vassaux » en Afrique de l’Ouest, dont la première conséquence fut les vicissitudes pour la formation puis  l’éclatement de l’éphémère Fédération du Mali avec comme seuls pays membres le  Soudan français et le Sénégal. Les « peaux de banane » sous les pieds de la jeune République du Mali se sont poursuivies après cet éclatement à travers une tentative délibérée d’isolement sur la scène internationale.
Un blocus de fait, qui ne disait pas son nom, auquel d’aucuns ont cherché à soumettre le pays en  cette période tumultueuse, a contraint le Mali à se tourner vers certains pays du Bloc de l’Est, notamment l’URSS, la Chine, la Yougoslavie, la République démocratique d’Allemagne (RDA), la Tchécoslovaquie, entre autres. Avec l’appui de ces « nouveaux amis », en plus du sens élevé de l’Etat de ses dirigeants, le Mali amorça véritablement un processus de développement à travers l’ouverture de grandes écoles (Ensup, ENA, ENSEC…), l’implantation des premières unités industrielles de transformation dans le domaine précis de l’agro-alimentaire, du textile et la création de coopératives de distribution de denrées de première nécessité sur toute l’étendue du territoire national, peuvent être considérées comme les acquis indéniables de cette brève période post-coloniale (1960-1968).
Notre pays a trop souffert de ces multiples « trahisons » et jusqu’aujourd’hui, la nation malienne en porte encore quelques stigmates.
Les vieilles rancunes ayant la carapace dure, au lendemain du discours de la Baule de François Mitterrand, des groupes de pression occidentaux entreprirent un travail de sape, une fois encore de l’intérieur pour « l’avènement de la démocratie et du multipartisme intégral ». Ils commencèrent par actionner les leviers des économies des pays africains à travers notamment la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI). Résultats, aucun pays n’échappera aux « mesures de restructuration » et de « réduction des dépenses de l’Etat ». La suite est presque connue.
Une seconde fois, le peuple se sentit trahi par ses dirigeants au profit d’une infime minorité qui contrôlait tous les secteurs d’activités.
Ainsi, le 26 mars 1991, le peuple malien, mûri dans la souffrance, les privations, la dictature, le népotisme et le clientélisme de la part d’un régime qui croyait « n’avoir reçu son pouvoir que de Dieu et de rien d’autre », finit par manifester son ras-le-bol général qui aboutit à ce qui est également su : le parachèvement de la révolte populaire par les militaires sous la houlette d’un certain Amadou Toumani Touré (ATT).
Mais cette fois-ci, jaloux de sa victoire, le peuple ne permettra pas aux militaires de s’accaparer de la totalité de « leur chose ».
Une période de transition s’ouvrit. Elle durera 14 mois pendant lesquels se tiendra une Conférence nationale souveraine pour doter le pays d’une feuille de route et d’une Constitution. Elle prendra fin en 1992 par les premières élections de l’ère démocratique qui virent la victoire finale de l’Adéma-PASJ et de son candidat.
La troisième République est inaugurée par Alpha Oumar Konaré candidat de l’Adéma, Parti
africain pour la justice et la solidarité (PASJ). Les Maliens se disent que désormais le pays est
sur les rails, tout va bien, on chante ATT sur tous les toits, ce « militaire qui a laissé
volontairement le pouvoir aux civils, c’est si rare en Afrique! ».
Là encore, l’euphorie sera de courte durée. Le peuple déchanta rapidement face à « la dérive démocratique ». Ainsi vint la troisième trahison pour le peuple.
Plus paradoxal que cela puisse paraitre, c’est en effet sous cette ère dite « démocratique » (1992-2002) que les choses vont commencer sérieusement à se gâter, en ce qui concerne notre rapport avec la démocratie en tout cas ! Un hiatus béant entre l’idéal démocratique et ce qui se vit sur le terrain va s’étaler aux yeux de tous. Les historiens et analystes devraient pouvoir aider le peuple un jour à décrypter ces dix années où un certain nombre de pratiques « déviationnistes » vont commencer à miner la « jeune démocratie à la malienne» : népotisme, corruption à grande échelle, détournements de fonds publics, traficotages en tous genres, la course effrénée à l’enrichissement illicite, les premiers fonctionnaires « milliardaires », la déliquescence de l’école, l’effritement de l’autorité parentale et de l’Etat, etc.).  La seule circonstance atténuante qu’on peut reconnaître à cette période inaugurale de l’ère démocratique est la jeunesse des institutions, l’ampleur démesurée de la demande sociale après plus de vingt ans de privations, les perturbations liées aux impatiences d’un peuple aux appétits inassouvis, etc. Mais, tout cela n’explique pas la béance qui va se créer entre les élites au pouvoir et le gros du peuple! Pendant ce temps, au-dedans comme au dehors on commence à chanter les éloges d’un exemple de « démocratisation » des plus  réussies en Afrique de l’Ouest.
Le Mali trahi par ses propres fils
En 2002, on se rend compte que dix ans d’exercice du pouvoir ont eu raison de la cohésion de
l’Adéma. Le parti est passablement en lambeaux, les dissidences et fêlures ont été
nombreuses, raison pour laquelle, certains analystes (à tort ou à raison) verront dans
l’alternance de 2002 une trahison de la « maison Adéma» par Alpha Oumar Konaré.
L’histoire politique du pays sous la troisième République nous apprendra surement un jour ce qui a été dit et fait comme « pacte » entre les deux personnalités, AOK et ATT sur le dos du Mali.
Le peuple et le Mali, venaient une fois de plus d’être trahi par ceux-là qui, pourtant avaient fait le serment de « ne servir et de défendre en tous lieux et en toutes circonstances » que ses intérêts !
En revenant aux affaires en 2002, le général a désormais troqué son uniforme contre la tenue
civile. Auréolé du prestige d’une transition « passablement réussie », d’une stature de
« réconciliateur» et dans une ambiance où les Maliens sont déjà « dégoûtés des hommes
politiques », le retour est analysé par les Maliens comme un rejet de la classe politique dans son ensemble.
En effet, la démocratie ne se décrète pas comme l’Occident voudrait le faire
croire ! Dès l’entame de ce premier mandat, le ton est donné par un premier gouvernement
pléthorique: « Tous à la soupe ! » Dès lors, les pratiques d’hier sont
revenues au galop. La courtisanerie entre dans la danse, que ce soit celle d’ici ou celle
des pays occidentaux, tous, nous « chantons l’exemplaire démocratie malienne », un exemple
pour la sous-région! Pourquoi s’arrêter en si bon chemin?
Le second mandat du général-président est obtenu « à l’arraché », on ne change pas une équipe qui gagne, n’est-ce pas? Malgré un taux de participation « aux talons» (spécialement dans les villes et du côté des intellectuels), la fuite en avant est engagée, secondée qu’elle est par de grands chantiers (routes, logements sociaux, barrages, ponts et autres). Le général- président voudrait bien faire, mais en a-t-il les moyens et la latitude? Un concept nouveau est né: le consensus – Une politique du consensus – Un gouvernement de consensus, etc. Sur les plateaux de télévision, on nous ressasse ce nouveau concept « tard venu» pour illustrer « l’invention politique» en Afrique. Les Maliens, plus spécialement, les politiques, opportunistes à l’excès, s’en donnent à cœur-joie! Sinon, comment comprendre que le parti de masse (et d’autres) dont nous avons parlé tantôt aient pu se rabaisser à cette « manipulation politicienne» ? Aux côtés des inconditionnels du système, inamovibles et rivés aux postes les plus juteux, gravitent tous les autres, ça va, ça vient, suivant les humeurs du « prince ». Dans une ambiance lourde de « ressentiment avalé», les Maliens assistent à la « mise à mort du fait partisan» et au partage du « gâteau national ».
Bien sûr quelques voix s’élevèrent pour tirer la sonnette d’alarme, des voix d’ici et d’ailleurs notamment les familles fondatrices de Bamako, les plus hautes autorités religieuses, quelques rares hommes politiques, des hommes de presse, entre autres, vont user de leur liberté de parole et de pensée pour asséner quelques vérités crues, en vain . Malheureusement ces « appels » à la vigilance et à plus de justice sociale ne seront pas entendus.  Pendant ce temps le peuple assiste impuissant au « dépeçage » en règle du pays. Alors, tout le monde va s’y mettre. Le pays et ses richesses devinrent ainsi « un éléphant abattu par le chasseur du village » dont le plus gros morceau va à celui qui aura le couteau le plus tranchant parmi tous ceux qui accourent. Tous les coups sont permis. Pour masquer la « chose» et mettre un peu de « baume» sur les yeux des partenaires financiers, bilatéraux et autres, on met en place des mécanismes « innovants » de contrôle de gestion et de « bonne gouvernance » à travers notamment le Bureau du vérificateur général (BVG), le Médiateur de la République, l’Espace d’interpellation démocratique(EID), etc. Mais ne dit-on pas que lorsque la tête est pourrie, inutile de demander l’état général du corps !
Dans un système qui ne jure que par l’argent, quelle que soit l’origine et la couleur, que peut cette multitude de mécanisme de contrôle, surtout lorsque le grand chef déclare ouvertement et solennellement « qu’il ne veut pas humilier un chef de famille » ? C’est là que cette expression du président Barack Obama retrouve tout son sens « l’Afrique n’a pas  besoin d’hommes forts, mais plutôt d’institutions fortes ». Malheureusement, au Mali, les autorités sont passées maîtres dans l’art de créer les institutions et de les vider de leur essence pour effectivement alimenter les « hommes forts! ».
Cependant, de Modibo Keita à Amadou Toumani Touré en passant par le Général Moussa Traoré et Alpha Oumar Konaré, le Mali est resté fidèle et constant dans ses engagements vis-à-vis de ses partenaires. Aucun régime, à part le dernier avant le coup d’Etat du 22 mars 2012 dans une certaine mesure, n’aura failli à cette règle et à ces principes de « bon voisinage » et  de « fraternité légendaire ».
C’est pourquoi, ces rappels historiques sont aujourd’hui devenus nécessaires et importants dans la mesure où le pays est non seulement trahi encore une fois de plus par ses dirigeants, mais également par certains de ses voisins pour lesquels il a consenti d’énormes sacrifices dans le passé souvent au détriment même de ses propres intérêts.
Le panafricanisme d’un peuple
Bien que classé parmi les pays les plus pauvres au monde et une certaine vulnérabilité sur plusieurs plans (continentalité, conditions climatiques défavorables, 2/3 du territoire occupé par le désert et le Sahara, entre autres), les gouvernements et régimes successifs du Mali, ont été sur tous les fronts pour la liberté et l’indépendance, tant économique que politique, des peuples africains et d’ailleurs. C’est ainsi que de l’Algérie à la Namibie en passant par l’Angola, la Rhodésie (actuel Zimbabwe), la République d’Afrique du Sud, le Cap-vert, le Congo Kinshasa, entre autres, le Mali a toujours été présent, lorsqu’il le fallait, pour soutenir et accompagner ces « peuples frères » dans leur quête d’un mieux-être et la défense de leur dignité d’hommes.
En effet, membre fondateur de l’organisation panafricaine (OUA), de la Cédéao et de bien d’autres organisations sous-régionales, régionales et internationales, le Mali n’a jamais hésité un seul instant à s’engager dans la recherche et la consolidation de l’unité africaine. C’est d’ailleurs à juste titre que ses Pères fondateurs ont consacré cela dans la Constitution de la République et dans l’hymne national du pays. Ce n’est pas par faiblesse, encore moins par ignorance que des actes aussi forts ont été posés par ses dirigeants de tous les temps. Bien au contraire, issu des plus grands empires et vaillants royaumes que l’Afrique noire précoloniale ait connus ; pays de très vieilles civilisations qui a donné au monde et singulièrement à l’Afrique de très grands hommes de culture et de savoirs, le peuple du Mali ne peut être ni faible ni ignorant et encore moins hypocrite dans ces engagements vis-à-vis de tous ses partenaires. Car, il sait d’où il vient. C’est pourquoi, il ne  se trompera jamais d’où il va. Un Peuple – Un But – Une Foi !
Est-il opportun ici de revenir sur toutes les péripéties qui ont jalonné l’initiative et la vie de l’éphémère Fédération du Mali ? L’histoire se chargera de l’enseigner un jour. Mais, c’est pour dire simplement que le Mali d’aujourd’hui comme le Mali d’hier peut plier mais ne rompra jamais. Les socles sur lesquels est bâtie cette nation sont si solides que l’adversité et l’animosité de quelques-uns ne feront que renforcer davantage son attachement à ses valeurs.
Comme le dit un adage de chez nous « un enfant né dans une forêt de citronniers et qui a grandi sous un tamarinier ne peut pas ne pas savoir ce que c’est que un fruit amère ».
Dans sa jeune et tumultueuse histoire, le Mali a déjà connu beaucoup de trahisons pour ne pas dire qu’il est né dans la trahison. Il s’en est toujours relevé. Cette fois-ci encore, le peuple malien saura relever les grands défis de l’heure et se consacrer résolument à son développement harmonieux.
La trahison provient toujours de celui à qui on fait confiance. Il faut simplement savoir en tirer toutes les leçons pour éviter d’autres pièges similaires à l’avenir. Nulle ne peut arrêter le destin d’un peuple qui tire ses références dans une civilisation multiséculaire.
Comme nous venons de le voir, dans les moments les plus difficiles de son histoire, comme à l’éclatement de la Fédération du Mali en 1960, le Mali n’a jamais manqué de soutiens et d’amis de par le monde. C’est cette solidarité qui se poursuit encore aujourd’hui à travers cette exemplaire mobilisation de la communauté internationale pour accompagner le Mali dans son combat contre les forces rétrogrades et fascistes. Le soleil brillera de nouveau pour une nation malienne plus forte, unie et solidaire au sortir de cette autre crise qui ne sera sûrement pas la dernière qu’elle aura à affronter dans histoire.
Seulement, il revient au peuple et à lui seul, de se retrouver tous ensemble, sans exclusive et sans exclusion aucune, pour convenir des voies et moyens adéquats à la survivance du pays en tant qu’Etat moderne et de la nation dont tous les citoyens seront égaux en droits et en devoirs.
Le peuple devra donner les moyens à l’Etat de bien partager la justice, combattre l’impunité, lutter efficacement contre la corruption sous toutes ses formes, assurer en tous lieux et en toutes circonstances la défense de l’intégrité du territoire, donner à notre culture toute le place qui doit être la sienne dans le processus de développement du pays, etc.
C’est à ce prix et à ce prix seulement que nous pourrons réellement bâtir le Mali de nos rêves et de nos espérances !
Ibrahima Sidibé

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