Les contorsions diplomatiques de l’AlgériePublié le mardi 9 octobre 2012Page visitée 35 fois
Ondoyante et diverse est la position de l’Algérie face au péril qui menace son voisin malien. Au fait, toutes les fois qu’il a été appelé à se prononcer sur le sort qu’il faut réserver aux salafistes qui écument le territoire malien, le pays de Bouteflika a adopté une attitude amphigourique. Et cela depuis que ces fous d’Allah, connus sous le nom de GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) ont fui ce pays pour élire domicile au septentrion malien en se rebaptisant AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique). En effet, que n’a pas fait ATT, au temps fort de son pouvoir, pour associer l’Algérie à la traque de ces narcotrafiquants qui agissent sous le couvert du Saint Coran ? C’est à se demander, comme on l’a souvent pensé, si le statu quo actuel au Mali n’est pas une véritable aubaine pour une Algérie qui craint le retour sur son sol de ces criminels de tout acabit quand ils seront boutés hors des frontières maliennes.
En tout cas, ce pays, par son comportement, renforce la position de ceux qui pensent ainsi. A entendre son ministre des Affaires maghrébines et africaines qui soutenait, le 8 octobre dernier à Bamako, que « le dialogue est encore possible avec les enfants du Mali qui se démarquent définitivement du crime organisé, du terrorisme… », on ne peut que tomber des nues. Car, de quel dialogue et de quels fils du Mali parle le diplomate algérien ? Son pays qui fut, par moment, le sanctuaire des ces hommes sans foi ni loi a-t-il pu les raisonner sans user de la force ? Et puis, pourquoi parle-t-on de négociation alors que la communauté internationale est à la vitesse supérieure ? L’ONU qui semble prendre le problème malien à bras-le-corps vient de nommer son envoyé spécial au Sahel, en la personne de Romano Prodi. Cet Italien de nationalité a l’avantage d’être neutre et impartial. On peut, a priori, croire qu’il saura venir à bout de ce mal grâce à l’appui de ceux qui l’ont nommé et de tous ces pays africains qui regarderont dans le même sens que la CEDEAO. En matière de résolution de conflits en Afrique, les gens venus de loin ont souvent fait leur preuve, à l’image de l’ex-patron de l’ONUCI, le Sud-coréen Choi Young Jin. De toute évidence, les lignes semblent bouger dans cette crise malienne dont l’horizon commençait à s’assombrir. Car, la machine de la traque aux criminels semble s’apprêter. A l’Algérie de cesser ses contorsions diplomatiques pour jouer le rôle qui est le sien dans la chasse aux djihadistes, dont elle a toujours fait son sacro-saint principe.
Boulkindi COULDIATI
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