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Le chef touareg Mahmoud Guemama, élu de Tamanrasset, région algérienne frontalière du nord du Mali, s'est prononcé contre une intervention militaire étrangère dans ce pays voisin, dans un entretien publié lundi 29 octobre par le quotidien arabophone Elkhabar. "Ce que demandent les Etats-Unis et la France va causer beaucoup de problèmes, et nous, dignitaires de l'Ahaggar [région où vivent les Touareg algériens], demandons à l'Algérie de continuer à s'opposer à une intervention militaire étrangère et à privilégier le dialogue", a déclaré M. Guemama, qui est député du Front de libération nationale (FLN, parti présidentiel).
M. Guemama réagissait à la démarche entreprise par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) en vue d'une intervention dans le nord du Mali, occupé par des groupes radicaux islamistes. Cette intervention a le soutien de la France et des Etats-Unis, qui sont prêts à fournir une aide logistique."DES OBJECTIFS COLONIAUX"
"Nous sommes davantage préoccupés par les villes algériennes du Sahara que par le nord du Mali", a-t-il ajouté. "Nous connaissons le début d'une intervention militaire, mais nous n'en connaissons jamais la fin : la Libye en est un très bon exemple", souligne M. Guemama. "L'intervention étrangère au Mali a des objectifs coloniaux et c'est l'Algérie qui est visée par la crise au nord du Mali", affirme encore le chef touareg. Les Touareg ont des liens familiaux et tribaux de part et d'autres des frontières entre l'Algérie, le Mali et le Niger.
D'abord hostile à une intervention militaire internationale chez son voisin malien et allergique à toute présence étrangère dans son pré carré, l'Algérie a récemment infléchi sa position pour tolérer une intervention africaine à ses frontières, sans toutefois offrir d'y participer. Alger redoute une "déstabilisation" de son territoire, où vivent 50 000 Touareg.
La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, passait quelques heures lundi à Alger pour tenter d'obtenir du président Abdelaziz Bouteflika son soutien à une éventuelle intervention militaire internationale dans le nord du Mali pour en chasser les islamistes. "L'Algérie étant l'Etat le plus puissant du Sahel, elle est devenue un partenaire crucial pour s'occuper d'AQMI (Al-Qaida au Maghreb islamique)", a expliqué un responsable du département d'Etat, à bord de l'avion de Mme Clinton. Pour sortir de la crise malienne, "l'Algérie doit être au centre de la solution" a-t-il insisté.
Depuis avril, des éléments radicaux armés d'AQMI et leurs alliés touareg d'Ansar Dine et du groupe djihadiste Mujao occupent le nord du Mali, imposant la charia et une partition de ce pays qui partage 1 400 km de frontière avec l'Algérie
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